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Catouillés, mauvais trésoriers !


Avant 1905, les biens et les finances de la paroisse étaient gérés par Conseil de Fabrique, (bureau des margouillés). Entre deux Monts, propriétaire pour un tiers de ces biens avait un représentant à ce conseil.

Le 30 octobre 1841, Pierre MONNIER, maire d’Entre deux Monts est élu trésorier. Le 21 octobre 1844, Elie GIROD le remplace.


Eglise de Chaux des Crotenay

extrait du cahier de délibération de la paroisse


12 novembre 1848

"La toiture de l’église est ruinée presque en totalité. La voûte en pierre datant de 5 ou 6 siècles est lézardée. Il y a risque d’accidents. La dépense serait de 600 francs.
Les trois grandes fenêtres du chœur sont tellement endommagées que des panneaux entiers sont emportés et un grand nombre de vitraux brisés au point que le vent, la pluie, et la neige pénètrent dans l’ église.

Le mur de clôture du cimetière est en ruine. Le bétail y entre facilement et fréquemment. Coût 1000 francs.
La fabrique ne peut se procurer les fonds nécessaires. (2000 francs)".

25 novembre 1859

"L’église paroissiale offre au moins six points différents largement lézardés et de sérieux dangers. La fabrique n’a pas de fonds disponibles. Depuis 10 ans le besoin de faire des réparations est connu et des demandes sont faites au préfet".

Le 15 avril 1860

dimanche de quasimodo;
"Considérant que l’ex-trésorier Pierre Marie Monnier a refusé de rendre des comptes, quoi que invité plusieurs fois à le faire;
considérant que le 10 janvier 1860, en présence d’un grand nombre de témoins dignes de foi, il a déclaré avoir laissé en caisse la somme de 2200 francs à l’époque de la cessation de ses fonctions;
Sont d’avis que le dit Monnier soit sommé de rendre des comptes sans retard".

Le 4 mai 1860

"Vue la réponse de l’évêque de Saint-Claude;
Considérant que les deux conseillers municipaux ne veulent consentir à fournir la somme nécessaire aux réparations urgentes de l’église qu’après la liquidation complète et exacte de tout ce que le trésorier doit à la Fabrique,
Prient Mgr l’évêque d’activer cette affaire".

27 mai 1860

"Après avoir examiné les comptes de l’ex-trésorier Pierre Marie MONNIER, les marguillers ont reconnu qu’ils ne pouvaient établir l’état de la question parce que les recettes sont en nombre insignifiant et que les dépenses ne sont pas clairement justifiées. Des dépenses ne sont nullement à la charge de la fabrique; Après avoir usé de tous les moyens; Après avoir demandé au dit Monnier le sens et les motifs de ses propos "j’ai laissé en caisse 2 200 francs", ...

"Après le rappel de toute l’affaire, pour éviter d’indisposer davantage les habitants d’Entre deux monts, réunis en grand nombre et déjà exaspérés contre l’administration de la paroisse qui recherche le bien, l’ordre et la justice ...

Après qu’il ait été proposé au même de présenter une somme à la Fabrique pour en finir avec elle et qu’aucune offre n’a été consentie par lui;

Après s’être plaint que le registre des comptes n’avait été remis à la Fabrique que par un particulier non membre de celle-ci et affilié à l’ex trésorier, que plusieurs mois après son départ de la commune qu’il a cessé d’habiter, et dépouillé de plusieurs notes qu’il contenait;
Que le trésorier Monnier a été plusieurs fois invité à rendre des compte et qu’il a toujours refusé, sans doute parce qu’il était maire en même temps que trésorier de la Fabrique, ce qui était évidemment une irrégularité, il se voyait inaccessible aux recherches et que probablement la Fabrique a préféré les voies de la douceur et de l’attente à celles plus rigoureuses des tribunaux;
Qu’ils n’ont pu réclamer au dit Monnier la somme de 2200 francs (moins 233, 10 reconnus par le compte de 1845);"

Prient instamment Mgr l’évêque de Saint-Claude d’activer la régularisation des comptes afin que les réparations de l’église puissent se faire".

Entre deux Monts, "le quartier"

L’affaire est classée. On lit dans une autre page :

"Les interventions ont coûté jusque là plus de 3200 francs". La fabrique décide de "ne plus jamais confier sa caisse à un maire d’Entre deux Monts".

Que s’est-il passé ensuite ?

En octobre 1879, les toitures en bois sont délabrées. La fabrique demande aux communes de s’en occuper.


Déjà en 1846, Gentet, ouvrier en vitraux peints de Saint-Claude, avait accepté de réparer les trois grandes fenêtres du fond de l’église. Il avait promis de tout faire avant le début novembre, mais après un retard de sept mois, il avait présenté un travail inacceptable. Le vitrage rouge étaient trop clair; les vitraux bleus était complètement manqués. Les marguillers lui avaient demandé de tout refaire sinon ils ne payeraient pas.
Puisque rien n’avait été fait en 1848, c’est que Gentet avait préféré renoncer aux 2000 francs.

Le 10 avril 1885, Narcisse Guyon sera élu représentant d’Entre deux Monts à la Fabrique pour remplacer son père Eléonore, décédé le 23 mars. Ni l’un ni l’autre ne fut trésorier.


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