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Août 1944 au Pont de la Chaux

 


En juillet 1944 les allemands avaient assassiné ou déporté ceux qu’ils jugeaient "terroristes" et incendié leurs villages.

En août, les français venaient de débarquer en Provence et se rapprochaient rapidement des américains venant de Normandie. Les occupants risquaient fort d’être encerclés.
Les maquis avaient mission de les arrêter. Vauthier avait créé des équipes de spécialistes pour cela. Les rochers qui surplombent les gorges de la Lemme, en amont et en aval de Morillon étaient des postes parfaits pour grenader les convois qui descendaient par la route.

La voie ferrée était surveillée aussi. Une équipe était chargée de détruire la ligne téléphonique du PLM. Elle devait abattre cinq poteaux et rendre les fils inutilisables et cela en trois points : vers la Savine, la Boissière et Gratteroche. Les allemands pouvaient survenir à tout moment. Dans le haut ils arrivaient, à plat ventre sur un engin que la pente poussait sur les rails. Un équipier devait coller une oreille contre le rail pour prévenir de leur arrivée. Bien entendu ces opérations devaient être renouvelées dès que les réparations avaient été faites.

Le Progrès raconte sous le titre "21 Août 1944" quelques opérations survenues à la Billaude. Voici un extrait de cet article :


Pont de la Chaux

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L’importance du défilé de la Lemme n’a, depuis l’aube de la civilisation, échappé à personne. Bien sûr les allemands, après 1940, ont comme tout le monde largement utilisé le seul passage stratégique du Jura central.

Dès que les évènements, à la fin de 1943 devinrent défavorables à l’occupant, la Résistance s’installa sur les rebords rocheux de la Cluse, créant un climat d’insécurité qui bientôt contamina l’ensemble des forces ennemies stationnées dans le Haut-Jura. Les sections "Hassan", "Achille", "Castor" , parties intégrantes des maquis Vauthier interdirent primitivement le trafic ferroviaire.

Il y eu d’abord la collision frontale, en principe accidentelle, sous le tunnel. Plus tard les maquisards firent évacuer personnels et passagers d’un train de six wagons en gare de la Chaux. Bloquant les commandes ils lâchèrent l’ensemble dans le défilé. A plus de 110 km/h, le convoi franchit les viaducs, avala les tunnels sans dérailler.

Au pied de la pente, Georges Chagre vit débouler la locomotive folle et ses wagons encore accrochés.
Les vitres étaient toutes ouvertes. La fumée emmagasinée pendant a traversée des tunnels était restée coincée entre les wagons à cause de la vitesse.
Finalement après avoir perdu un ou deux éléments dans les derniers mètres de la descente, le convoi se coucha sur la voie après l’aiguillage du Vaudioux.

Les allemands remirent encore la ligne en état. Puis les maquisards, sous une charge de seize kilos de plastic firent sauter le pont métallique de Malroche. L’occupant exigea une nouvelle réparation. Reconstitué avec des madriers de bois le nouvel ouvrage fut finalement incendié.

Simultanément la route Blanche subissait les mêmes traitement ...


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