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Les travaux du curé Lagier

 

   

Séraphin LAGIER arrive à Foncine le bas le 1er mai 1867 et présente au conseil de fabrique la commission que lui a signée Mgr NOGRET, évêque de Saint Claude. Originaire de Viry, il a été vicaire à Fort du Plasne puis à Foncine le haut avant d'être nommé curé de Peintre (canton de Montbarrey). Il a donc déjà de l'expérience.

Il remplace Louis Joseph MICHAUD mort le 1er avril 1867 à la cure où il a passé 51 ans.

Le 7 juillet, le conseil de fabrique se réunit pour faire l'inventaire des biens de la paroisse :

Il y a en caisse 6032 francs, mais tout est mélangé : le capital (632 francs) et les intérêts (400 francs) provenant de dons pour les missions et les retraites; le leg de Mr CORDIER (1500 francs), destiné à la réfection de la sacristie; et la réserve (3500 francs) que la fabrique a prévu pour la restauration de l'église.

La cure est en piteux état. Le nouveau curé ne peut se contenter du logement qu'occupait son prédécesseur. Les deux derniers évêques de Saint Claude (Mgr MABILE et FILLION) l'ont d'ailleurs reconnu lors de leurs visites pastorales. En outre l'évêque et les missionnaires doivent pouvoir y être logés lorsqu'ils viennent dans la paroisse. Ce n'est évidemment pas le cas.

La sacristie est "tout à fait petite et si humide qu'on ne peut y laisser ni les ornements ni les fleurs";

L'église est "dans un pauvre état tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Le couvert de la grande nef est complètement usé; le clocher menace ruine";

Le cimetière est trop exiguë.

Séraphin LAGIER va s'occuper de tout cela.


menuLa Cure

Elle est réparée sans intervention de l'architecte, sous la direction d'Aimé PERRENET, huissier, trésorier de la fabrique, et bien entendu du curé. Coût 4500 francs, fournis par la fabrique et 2000 francs par la commune. Tout le monde est content.

Il faut aussi délimiter le jardin. Il s'agit "d'une pièce de terre en nature de clos, d'environ 18 ares, implantée d'arbres, dite le clos de la cure, jouxtant de bise le Galaveau".

Ce jardin dont Séraphin LAGIER donne un croquis, a appartenu à la paroisse, avant d'être saisi comme "bien national" sous la révolution. Acheté par Alexandre CHANEZ, il a appartenu ensuite aux frères Pierre Antoine, Claude Joseph, Jean Baptiste et Alexis férréol FUMEY du MOULIN. Puis à Richard et Pierre Angélique MARTIN et à Claude et Jean-Pierre FUMEY du MOULIN.

Apparemment les limites n'ont jamais été marquées. En 1867, François MARTIN, héritier d'une partie, conteste la barrière posée par le curé. Il faudra un long procès pour le ramener à la raison.


menuLa Sacristie

Elle est réparée en 1868 : Prosper DAYT, maçon, fait le gros oeuvre; Nestor BOURGEOIS la charpente et la menuiserie, François JACQUET les meubles et les seize tiroirs destinés aux ornements. Coût total, environ 1000 francs. 500 francs sont prélevés sur le legs fait au curé de la paroisse par le notaire Cordier.


menuLe Cimetière

Sévère PAGNIER, un Pagnier du Bourg venu de la Norbière après un passage par la Chevrie, marchand de bois d'usage et fabricant de pignons d'horloges, dont la maison est séparée de la cure par le Galaveau, vend le 25 août 1871 à Alfred PROST, Claude BOURGEOIS, Aimé PERRENET, Joseph MUNIER, maire, et Séraphin LAGIER, curé, tous membres du conseil de fabrique, une pièce de terre qu'il possède derrière l'église, "N° 826 de la matrice cadastrale, d'une contenance de 2 ares et 48 centiares, joignant au levant et au midi, le vendeur, au nord Auguste CORDIER, Aubin POUX, Jean BOURGEOIS et les héritiers de Pierre Denis HUGONNET et au couchant Claude François MARTIN". Prix 100 francs.

Il semble que cette cession ait été soumise à des conditions particulières. Elle échappe en effet à la réglementation concernant les attributions des places. Une partie de ce nouveau cimetière a été longtemps réservée à la famille Pagnier, qui a quitté Foncine le bas depuis près de cent ans. Une croix en bronze porte encore ce nom.


menuTombe du curé Michaud

Séraphin LAGIER n'oublie pas son prédécesseur. Il estime qu'il est de son devoir d'élever un modeste monument en son souvenir. Mademoiselle MICHAUD, nièce et servante de Monsieur MICHAUD lui a d'ailleurs donné 225 francs dans ce but. Il fait appel à un fondeur de Besançon. Coût : "pour l'entourage gothique 110 francs, pour la croix avec son pied 115 francs. Il y a fait porter l'inscription suivante :

"A la mémoire de Louis Joseph MICHAUD, prêtre né à Foncine le haut le 1er janvier 1790 et décédé le 19 avril 1867, curé de Foncine le bas, son unique paroisse depuis 50 ans

Lex elementiae in ligna ejus"

C'est Prosper DAYT qui a placé la tombe.
Séraphin LAGIER ajoute les précisions suivantes : "Monsieur MICHAUD repose au lieu même où il a désiré être enterré pendant sa vie, à l'endroit où reposaient les restes vénérés d'un de ses prédécesseurs, Mathieu GUYON".

Il ajoute même "quand les lettres de cette inscription ne seront plus dorées, il sera facile d'enlever la plaque retenue et fixées par des clous à vis et de la faire redorer".

Louis Joseph MICHAUD était né à La Chevrie, sa nièce sera enterrée plus tard à ses côtés.


menuL'Église

C'est évidemment le gros morceau. La voûte en tuf est à quatre mètres au-dessous de celle du choeur. La grande nef n'est éclairée que par deux petites fenêtres qui ne sont même pas placées vis à vis l'une de l'autre, à l'extérieur c'est encore plus triste. Le couvert de la grande nef est complètement usé... de plus le clocher construit en bois et très peu élevé menace ruine.

Mais il n'y a pas de ressources de la part ni de la commune, ni de la fabrique. Aimé PERRENET le trésorier, frappe à toutes les portes. Finalement la commune vend des terrains communaux pour 10000 francs et le gouvernement, adroitement sollicité, accorde une subvention de 2500 francs. On choisit comme architecte M. ROY de Baume les Messieurs. Les travaux sont adjugés le 2 mai 1872 à Jules BOULAND de Saint Laurent pour 10000 francs. La subvention étant jugée suffisante pour les imprévus.

Aussitôt BOULAND, sans qu'il y ait nécessité immédiate, met à découvert une grande partie des chapelles latérales ainsi que la voûte de la grand nef. Celle-ci s'écroule sur la chaire, sur les bancs, sur les autels des chapelles. Les dégâts sont estimés à 1200 francs. De plus, par suite de l'humidité la voûte de la chapelle gauche menace ruine. L'ancien clocher tombe; la cloche reste suspendue sur le cimetière pendant quatre ans, en attendant qu'on puisse la remonter. ROY et BOULAND, l'architecte et l'entrepreneur, ne sont plus d'accord. Cela va durer dix ans.

Séraphin LAGIER écrit "L'ancienne voûte devait subsister, mais il n'y avait presque plus de couvert au dessus, et elle a fini par tomber sur les bancs. Alors nous en avons été quittes pour débarrasser les matériaux, et nous étions toujours exposés aux inconvénients de tous les airs. Une année je n'ai pu célébrer la messe de minuit et il y avait à l'église un bon mètre de neige sur les bancs".

C'est finalement Auguste BOURGEOIS, de la gypserie, alors curé de Bréry qui a payé pour faire une nouvelle voûte en bois. Il lui en a coûté mille francs.

"Après quoi, continue S. LAGIER, l'architecte a eu bien des maux pour se débarrasser de BOULAND, l'entrepreneur. Ensuite j'ai été libre de faire faire un beffroi neuf pour remplacer la cloche qui était sur le cimetière. Puis j'ai fait placer 4 fenêtres dans la grande nef avec des vitraux l'année suivante".

En 1894 l'abbé LAGIER fait procéder à un rajeunissement des boiseries et peintures de son église. L'entreprise Jacques RICARDONE Neveu de Morez refait les peintures et décorations du choeur de la grande nef, des autels, des stalles et des bancs. Il installe une ventilation, lave et retouche les vitraux, les ferrures ... etc. Il en coûtera 1700 francs. En outre Ernest CLEMENT s'occupera de la façade de l'église côté bize, les frères CRETIN consolideront la chaire à prêcher, Paul JEUNET placera une porte neuve à la chapelle de la Sainte-Vierge.

Facture de la remise en état complet de l'église de Foncine le bas en 1884

(cliquez sur la facture pour voir l'agrandissement et le détail)

facture de remise en état de l'église


menuLes Statues

Tous les dix ans environ, on organise une mission, prêchée par un ou plusieurs prêtres étrangers à la paroisse. Et à chaque fois on érige une statue. Séraphin LAGIER ne déroge pas à cette habitude.

Avant lui, Louis Joseph MICHAUD avait fait installer dans le rocher qui se trouve en haut des gorges de Malvaux, une statue de la vierge connue sous le nom de "Notre Dame de Malvaux". Elle avait été inaugurée le 27 mai 1855. Les frais avaient été payés par la famille de Pierre Angélique MARTIN.

Les MARTIN sont marchands de bois en gros et possèdent une scierie et un moulin. En 1806, si l'on se réfère à un rôle de répartition concernant "Ceux du côté de vent du Galaveau", dont l'objet est la répartition des dépenses destinées à la construction du presbytère, ils figurent parmi les plus riches de la paroisse, avec Claude François FUMEY du MOULIN, Claude Antoine RUTY, Bonaventure DAYT et Jean Joseph PERRENET.

Ils possèdent, sur le chemin qui conduit de la Gypserie à Combe David, une maison qui existe toujours. Deux fils de Pierre Angélique sont devenus prêtres : Jean Joseph, né le 26 novembre 1791, curé de Saint Laurent la Roche puis de Crans où il est mort en janvier 1868, et Pierre Marie né le 11 décembre 1793, supérieur du séminaire de Nozeroy puis vicaire général, décédé le 31 mars 1860. Les deux ont été inhumés à Foncine le Bas.

Ci-dessous copie du diplome de diaconat de Pierre Marie daté de 1818. On remarquera qu'alors, cette partie du Jura relevait du diocèse de Besançon, celui de Saint Claude n'ayant été créé qu'en 1822, et que le latin était alors la langue officiel de l'église.

diplome de diaconat de Pierre Marie MARTIN

Dès son arrivée, en 1816, Louis Joseph MICHAUD avait commandé un chemin de croix pour son église. Ce chemin de croix a été inauguré le 23 septembre 1821.

En face de cette statue, de l'autre côté de la route, un belvédère surplombe la Saine de plus de 70 mètres. C'est de ce point que le 14 juillet est tombé Lucien Fougeres, jeune parisien, qui depuis plusieurs années venait comme berger chez les Cordier de la Sange Renaud. On ne retrouva son corps qu'après la décrue de la Saine dix jours plus tard.

La statue, déplacée en raison de l'aménagement de la route sera réinstallée et le belvédère sécurisé prochainement.

Après celle de mars 1869, c'est Pierre Marie BOURGEOIS qui remet deux cents francs pour en installer une le plus près possible de sa maison (La Gypserie).

N.D. de Lourdes édifiée en 1877

Ce sera la "croix de mission" que l'on voyait encore il y a une dizaine d'années dans le tournant qui se trouve entre la Gypserie et vers chez André. LAGIER regrettait de ne pas avoir pu l'installer plus près du village.

Dans le compte-rendu qu'il enverra à "la semaine religieuse", l'abbé Zoïle THORAX, curé doyen de Foncine le haut, qui avait présidé la cérémonie d'inauguration, écrit :

"l'érection de cette croix eut lieu le jour de Pâques. Ce fut, du matin au soir comme un des plus mauvais jours d'hiver : ciel gris et noir, neige sèche et froide tombant constamment, chemins obstrués. La distance à parcourir depuis l'église au lieu préparé pour recevoir la croix était à deux kilomètres au moins. Grands obstacles à vaincre. On fait passer la charrue sur la route et à 5 heures du soir la croix sort de l'église portée triomphalement par quatre robustes jeunes gens ... La nuit arrivait quand la procession rentra à l'église".

Les BOURGEOIS de la Gypserie sont aussi ceux qui lèguent à la fabrique deux champs entre Rapoutier dessus et Rapoutier dessous en 1871. Auguste BOURGEOIS curé de Bréry, déjà cité, est de ceux-là. Une plaque en marbre dans la chapelle gauche honore ce "bienfaiteur".

En 1875 ce n'est qu'une croix en bois qu'il a pu installer "au hameau du Mont noir, près de la route qui conduit à Chapelle des Bois", près des maisons des Martins et des Petetin.

Le 21 mai 1877, on installe en grande pompe la statue de Notre Dame de Lourdes sur une colline dominant la paroisse.

 

 

Cette croix a été édifiée, comme la croix Malvaux, par une famille et non par la commune, en mémoire de Auguste Séraphin ROUX, maire de Jougne décédé accidentellement le 14 février 1851

 

Il y a là plus de 2000 personnes qui processionnent sous un ciel pur et serein. On ne dit ni qui a prit l'initiative, ni qui l'a construite. Une souscription avait été organisée en 1876. Elle avait rapporté 453 francs 95; La femme de Léon VUILLERMOZ, Jules BARBAUD, Alfred PROST, l'agent voyer PERRENET, M. CORDIER, Achille POUX, Aimé JEUNET de "sur la place", Paul JEUNET bijoutier, dame PELLERIER, la domestique de Madame PROST, avaient donné chacun 10 francs; Mesdemoiselles BRAZIER de l'auberge 12 francs; Victorine de chez la veuve CLEMENT comme François MARTIN 20 francs. Toute la population semble avoir participé.

Le Sacré Coeur, qui surplombe la route du Maréchet, en face de l'école. Le sentier qui conduisait à cette statue a disparu.

En 1885, il y a eu des illuminations mais semble-t-il pas de statue. Pourtant les exercices avaient été bien suivis "à l'exception d'une quinzaine qui sont restés insensibles à la grâce du Seigneur".

En 1897 des cérémonies sont organisées dans toute la France et plus particulièrement en Saône et Loire et dans le Jura, en l'honneur du Sacré-Coeur. Foncine le haut érige une statue qui sera bénite en avril 1899. Séraphin LAGIER veut faire de même dans sa paroisse. Il meurt avant la réalisation de son projet. Ce n'est qu'en 1900 à l'issue de la mission traditionnelle que sera inaugurée la statue que l'on voit sur le côteau à proximité de l'école. Cette statue a été érigée sur un terrain d'environ 40 m2 encadré de quatre sapins. les sapins ont grandi; l'un a été cassé par la tempête; le sentier qui conduisait à cette statue a été mangé par la route élargie. Et ce site est maintenant, en principe, inaccessible même à pied.

Vue depuis la vierge

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Les générosités du curé Lagier

Séraphin LAGIER va aussi s'occuper de l'intérieur de l'église.

Le 24 avril 1870 il informe le conseil de fabrique qu'il a utilisé les 200 francs donnés par le docteur MUNIER et les 1000 francs donnés par le notaire CORDIER à cet effet. Dans un premier temps il a acheté :

Une chasuble en drap d'or, deux dalmatiques de même texture, une chasuble rouge et une chasuble verte en Damas soie, deux dalmatiques noires pour les offices des morts, deux surplis et une aube pour la sacristie.

En outre il a payé la réparation des portes d'entrées, de la chaire à prêcher et de son escalier, des vieux ornements et des bancs du choeur.

"Il ne doit rien à la fabrique et il n'était pas obligé de rendre compte; mais il veut bien le faire et entrer dans le détail afin que tout le monde sache à quoi cet argent a été employé".

En juillet 1870, il ajoute à ces cadeaux :

Deux lustres en cristal, une chape en drap d'or pour les fêtes solennelles, un grand tapis en feutre pour les grandes solennités.

Et là il précise : "Si dans tous les cas, les habitants de la paroisse, (comme on ne le pense pas), venaient à se soulever contre lui et à le contrarier de telle sorte qu'il soit obligé de demander à Monseigneur son changement, il pourrait reprendre à l'église tout ce qu'il a donné ou le laisser en en faisant payer à la fabrique toute la valeur constatée d'après les factures qu'il a entre les mains".


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Les Cloches

C'est aussi Séraphin LAGIER qui s'occupe des cloches. En 1883 est lancée une "souscription publique pour l'achat d'une grosse cloche comme souvenir de la mission de 1883". Il récolte 4082 francs. Lui-même qui est parrain, Marie PROST, qui est marraine ainsi qu'Auguste BOURGEOIS (encore lui) et Philippe BOURGEOIS, donnent chacun 500 francs; François MARTIN, sans doute celui qui contestait les limites du jardin du curé, 100 francs. Là aussi on a la liste des habitants de Foncine le bas en 1883.

Vers 1830 la petite cloche, la seule qui existait alors "a été brisée à l'arrivée de Mgr de CHAMONT qui venait administrer le sacrement de confirmation". Une souscription pour sa refonte a rapporté 984,55 francs. Il s'agit sans doute de celle qui a du être descendue en 1999 lors de la réfection du clocher et dont la marraine était Anna PAGNIER.

La paroisse a remercié l'abbé Séraphin LAGIER en posant dans la chapelle gauche une plaque en marbre qui rappelle qu'il aimait ce qui était beau.

Il faut se souvenir que Séraphin LAGIER, avant de venir à Foncine le bas, avait été vicaire à Foncine le haut. Or comme le rappelle Andrée LECOULTRE dans son "Foncine le haut, en remontant la Saine", c'est l'abbé THORAX qui a réparé et embelli l'église et le presbytère.

C'est au temps de Séraphin LAGIER semble-t-il, qu'ont été posés :

le tableau de l'immaculée conception en face du Sacré Coeur, donné par les abbés MARTIN, les tableaux de la visitation et de Saint Denis donnés par M. CORDIER avocat, le reliquaire émaillé de rubis par Thérèse MUNIER épouse BLONDEAU et sa fille Sophie.


menuLes religieuses

L'abbé Jean Férréol MICHOUDET, curé de Nogna, inhumé le 20 février 1871 à Foncine le bas où il est né en 1798, a légué à sa paroisse d'origine une somme assez importante en vue de la création d'une école enfantine. Cette somme a été prêtée au grand séminaire de Montciel à 4% l'an en attendant des religieuses enseignantes. En 1885 il n'y a toujours pas d'école et il y a en caisse, capital et intérêts, un peu plus de 14000 francs. Le trésorier gère tout cela "en bon père de famille"; il achète des obligations du P.L.M, du Crédit Foncier et de l'emprunt Russe. Et il verse chaque année, selon une clause de testament, 200 francs à Marie Lucie BASSAND, nièce du donateur.

C'est entre 1886 et 1892 que les religieuses arrivent. Elles viennent du couvent Saint Joseph de Champagnole, couvent qui fournit les infirmières de l'hôpital de cette ville. On connaît quatre noms : Soeur Augustine, Soeur Herminie, Soeur Mathilde et enfin Soeur Colette, la plus jeune. Leur formation hospitalière fait que rapidement elles ajouteront à leur fonction d'enseignante, celle de garde-malades et d'infirmières. Ce que n'avait évidemment pas prévu l'abbé MICHOUDET. Cette situation va créer des difficultés.

Financières d'abord. Ce que verse le trésorier est insuffisant et les locaux trop petits et inconfortables. Et puis déjà les salaires sont trop bas. Sœur Colette réclame de l'argent et des locaux. Mère Marie Ange, la supérieure de Champagnole reste sourde. De même le trésorier du grand séminaire. Il a déjà dû entamer le capital et envoie des mises en garde au curé.

Et puis il y a des querelles intestines : Sœur Colette préfère visiter les malades plutôt qu'instruire les enfants. Elle dit n'avoir pas le temps d'accomplir ces deux tâches. Mère Marie Ange a beau lui répondre, directement ou par l'intermédiaire du curé, qu'elle peut très bien visiter ses malades après onze heures et après quatre heures. Elle lui rappelle d'ailleurs que compte tenu de son état de santé, elle devrait éviter de sortir ... En vain ...Elle demande à loger à la cure où elle pourrait se reposer mieux. Le curé est favorable. La réponse est là aussi défavorable.

En 1918, l'abbé H. GAILLARD intervient pour obtenir une religieuse qui seconde l'équipe ou remplace sœur Herminie. Celle-ci ne peut plus ou ne veut plus s'occuper des enfants. Vu son âge et sa santé, elle ne supporte plus les enfants. Les gamins le lui rendent bien ... Sœur Marie Ange n'a personne à proposer. C'est encore la guerre et toutes ses religieuses sont occupées à l'hôpital. A la rentrée, "l'asile" est fermé faute de maîtresse et d'enfants. Il sera pourtant rouvert ultérieurement puisque Marie Louise BEJANNIN née en 1921, aujourd'hui religieuse en Égypte, se souvient de l'avoir fréquenté jusqu'à l'âge de six ans. Elle a dû être la dernière. Il est vrai que les BEJANNIN étaient les voisins immédiats de cet "asile", qui était installé dans les locaux actuels de la mairie.

Deux religieuses resteront à Foncine le bas pour s'occuper surtout des malades. C'est après 1945 qu'elles seront remplacées dans cette fonction par des religieuses appartenant à la congrégation des soeurs missionnaires de N.D. des Apôtres venue s'installer aux Roqueries vers 1936. Les fonciniers iront parfois se faire panser par Sœur Colette revenue à Saint-Joseph, la maison mère.

La maison de repos des soeurs missionnaires, aux Roqueries, sera fermée en 1980.


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