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La forge de Joseph devient musée


Enfin !

Avec ses deux roues, fixées au mur, à dix mètres de la route, on ne peut pas ne pas la voir. Les passants sont surpris : "Laisser tomber en ruine un si bel outil, datant de deux siècles et si bien exposé, c'est bien dommage, c'est ridicule, c'est honteux …". Les fonciniers d'âge moyen pensent "c'est encore la Marthe, c'est bien la fille de sa mère ", et pour l'exilé qui a passé sa jeunesse en face de cette forge, et qui prenait plaisir à descendre sur la passerelle, pour admirer d'un côté les truites et de l'autre l'eau claire et vive faire tourner et grincer les roues, c'est presque une larme.

Et puis la bonne nouvelle arrive. Les héritiers acceptent de céder ce bâtiment. La commune est heureuse. Elle va pouvoir sauver cette maison, en commençant par son toit, car les nombreux hivers d'attente n'ont rien arrangé. Puis ce sera le tour des roues et de ce qui demeure encore à l'intérieur : forge, enclumes, outils de toutes sortes, il y a même un four à pain. Ce sera le départ d'un beau projet qui aboutira peut-être à un musée. Les greniers des maisons centenaires aux alentours, cachent assez de curiosités pour venir l'alimenter. On a bien transféré au Musée du Temps de Besançon les horloges du "Trappe" (Henri Blondeau-Trappe du Tatchet) et qui, sauf erreur, n'ont encore jamais été exposées ! Le petit sentier et la passerelle verront à nouveau passer du monde. Sans doute, faudra t'il les sécuriser. Souhaitons que tout cela ne soit pas qu'un rêve ? Car la route est encore longue et les études, le travail et les choix à faire ne manqueront pas et prendront du temps. Et la commune n'est pas riche, même si elle s'est offert une belle mairie.

Non, Foncine le Bas n'est pas Alise Sainte Reine, qui inaugure pompeusement en ce moment le musée d'une Alésia dont lui a fait cadeau Napoléon III et qui finira bien, un jour, par revenir à Chaux des Crotenay. Les latinistes et archéologues de notre temps, tout aussi compétents que d'autres, y travaillent et ceci même s'ils ne sont pas subventionnés.
Et puis, sans le dire, notre Sainette, dont la rage a couté cher à notre forge, n'accepte pas que l'on prétende que les pauvres ruisselets bourguignons, l'Oze et l'Ozerain d'Alise, aient pu barrer César et ses légions, comme l'ont fait la Lemme et la Saine.

Une association va naitre pour porter ce projet ! C'est une lourde tâche, devenue nécessaire. Mais lorsque tout sera terminé, le village pourra être fier.

La Chaux des Crotenay a ses Poupet, son château, et depuis peu son musée sur Alésia. Foncine aura sa forge. Ce n'est pas la même histoire, mais elle est tout aussi importante. La forge à Joseph, on la voit, on la touche, on l'aime. C'est un patrimoine précieux auquel nous tenons tous. Souhaitons que nous puissions l'admirer à nouveau comme avant 1990. Et souhaitons réussite à cette association.

Aider c'est certes une affaire d'argent. Mais un musée n'est rien s'il n'a pas son histoire. Et que sait-on de la forge du Joseph ?

Que la cascade faisait tourner l'un des 27 martinets que Gilbert Cousin a comptés en 1550.
Qu'Ambroise Roux est venu chercher ici une force motrice qu'il n'avait pas à Chapelle des Bois.
Que ces 150 dernières années elle a été la propriété de quatre générations de Liboz.

Les Liboz sont originaires de Montliboz et se multiplient autour de la Chaux des Crotenay.

° Claude François (1801-1855) venait de se marier à Marie Adèle Dumont-Fillon. Il est taillandier comme beaucoup de Dumont-Fillon. Il aménage et agrandit son atelier.

° Son fils aîné, Joseph-Florentin (1834-1999) lui succède. On le dit charron-forgeron. Ses filles deviennent dames Petetin, Macle, Poux et Jacquin.

° Son fis aîné encore, Jean, Joseph, Eugène (1868-1947) épouse Esther Badoz de Foncine le Haut. Il a un garçon et deux filles. L'aînée après avoir tenu un petit magasin de légumes au centre du village, se marie à Marius Lavenne et part à Morez. Marthe, la plus jeune, restera à Foncine le Bas. Elle conservera une mémoire d'éléphant jusqu'à sa fin, dans sa centième année, et restera une personnalité célèbre.

° Joseph (1906-1998), le seul garçon sera le dernier forgeron de Foncine le Bas. Le progrès, qui n'a plus besoin des petits artisans, les colères de la Sainette et les inondations spectaculaires de 1990 lui interdiront de continuer. Il est marié à Gabrielle Girardet mais n'a pas d'enfant. Seule sa sœur aînée en aura.


C'est encore peu pour un musée.
Sait-on comment on arrivait à cette forge ? Quand les ponts ont été construits ? ... L'histoire de Foncine le Bas est peu connue, du moins depuis qu'il n'est plus le "bas des Foncines". C'est surprenant, car les notaires ne manquent pas. Maitre Paris qui est parti à Saint-Claude vers 1930 a eu deux filles nées à Foncine le Bas et il a emmené avec lui son saute-ruisseau, Charles Cretin et son père.
Les particuliers ont certainement aussi toutes sortes d'actes plus ou moins officiels qui dorment dans leurs tiroirs.
Une petite place dans ce musée leur serait utile et pourrait inciter ceux qui ont du temps, à fouiller dans les archives de la mairie, pour l'enrichir, même si celles-ci sont à Lons.

Quand le musée sera là, il restera du travail. Mais gratuit celui la !


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