http://foncinelebas.free.fr


L'incendie de Foncine le Bas

 


Au début du XIXeme siècle, la rue de Foncine le Bas qui va de l'ex boulangerie BARRAS à la poste, était bordée de deux rangées de maisons parallèles et semblables. En 1910, un incendie a détruit complètement les logements côté Galaveau, environ dix familles. Les maisons BARRAS et BEJANNIN ont été construites après cet incendie.

Micheline a retrouvé le récit qu'a fait de cet incendie un foncinier né en 1904 et qui a été in témoin.


Ci-dessus, la place après l'incendie. A gauche l'immeuble Brazier, à droite la boulangerie Barras reconstruite et la maison Poux

Je suis né en 1904 à Foncine.

Je vais à la garderie tenue par des soeurs, ces religieuses étaient aussi gardes malade, c'était très apprécié par tout le monde.

Nous habitons un long bâtiment au milieu du village, parallèle à celui qui existe de l'autre côté de la route. Entre les deux, il y a la fontaine où les femmes vont laver. Nous sommes en 1910 si je me souviens bien, c'est dimanche heureusement, sinon l'histoire se serait terminée là. Mon oncle Auguste joue au billard dans le café plus loin. De là bas, il voit la fumée et les premières flammes et il fonce dehors, enfonce les portes et sans doute crie au feu, car tout le monde dort et cette enfilade de maisons est habitée par une dizaine de ménages.

à gauche, la boulangerie Barras avant l'incendie de 1910

Nous habitons à l'arrière, mon oncle enfonce notre porte, prend les deux gamins dans ses bras et les porte en face chez les voisines (les BRAZIER). Je garde encore le souvenir des étincelles qui nous tombaient dessus.

Mon père qui tente de sauver des meubles et quelques objets, manque d' être carbonisé. Au dernier moment il doit sauter par la fenêtre de l'étage, sain et sauf. Toute la rangée de maisons est en feu, tout est détruit, anéanti. C'est une catastrophe pour tous ces sinistrés.

Tout là haut sur la côte au dessus du village, deux douaniers en planque voit la fumée sortir des toits. Ils dévalent en courant la pente en criant au feu. Dans la rangée de logis, à l'étage, une autre famille termine le repas. Trois garçons : les DAVID, leur mère et la gamine de onze ans. Soudain, ils entendent les cris et se précipitent à la porte. Hélas l'escalier est déjà en feu. Saisissant sa soeur, un des garçons la lance au bas à des bras secourables qui l'attrapent au vol. L'enfant est sauvée mais elle a quand même des brûlures que la religieuse du village soignera longtemps. Le reste de la famille fuit comme elle le peut mais sans rien pouvoir emporter. Un des garçons tente de récupérer sa précieuse bicyclette, mais talonné par les flammes il doit l'abandonner.

Ci-dessus, la place. A gauche le vieux chalet, puis la maison Poux. A droite, les maisons de Félicien Bourgeois, de Paul Duboz et de son beau-père Zoïle Jacquet (celui qui sonnait les cloches de l'église), et l'église (le monument aux morts n'est pas encore construit)

Tout ce pauvre monde se retrouve dehors, démuni de tout, sans argent ni ressource. La municipalité reloge les DAVID et les FUMEY dans la maison qui deviendra la leur - la maison sur le chemin de l'église au bord du Galaveau - c'était auparavant la diamanterie appartenant à la famille RUTY.

A l'extrémité de cette rangée de maisons, il y avait déjà la boulangerie BARRAS, avec son gros stock de bois pour le four et, sur le grenier, autour de la cheminée, comme partout, le tas de foin pour nourrir le cheval qui tirait la cariole lors des tournées dans les villages et alentours. On a supposé que le feu était parti autour de cette cheminée, toujours chaude et bien alimentée, et s'était rapidement propagé sous le toit.


haut de page