Sans le savoir et indirectement, la
ville d'Ivry sur Seine vient d'honorer Foncine le Bas ... par le chocolat.
En effet dans le quartier du Vieux
Moulin, là où était encore récemment la
fabrique de matelas "On rêve", on vient d'inaugurer
une résidence qui parait devoir être très agréable
et dont la voie centrale a été baptisée ALLÉE
DE LA CHOCOLATERIE.
Or la chocolaterie dont il s'agit
est la chocolaterie JACQUIN. Et ceux qui ont connu Foncine le Bas
il y a quelques années se souviennent de ce nom.
Au service des archives de la mairie
d'Ivry, on apprend que "la chocolaterie Jacquin, fondée
en 1855 (on ne dit pas où), a été transférée
à Ivry en 1901, sur un terrain de 7000 mètres superficiels,
situé au 32 et 34 rue Barbes. Elle employait 20 à 30
ouvriers à la fabrication du chocolat et de la confiserie fine.
Son fondateur mourut en 1908, mais l'usine continua à prospérer
sous la direction de sa veuve Madame Jacquin et de son gendre Monsieur
Bottin depuis 1919. Elle s'occupe présentement d'une centaine
d'ouvriers".
En 1905 on y fabrique du chocolat
par un procédé mécanique. Il y a 12 ouvrier,
6 cylindres et 2 mélangeurs.
En 1925 c'est chocolat, confiserie
fine, spécialité de bonbons et bouchées. Les
bureaux sont 32-34 rue Barbes. L'usine 25 à 29 rue Paul Bert.
En 1935, au 32 rue Barbes on trouve
21 ouvriers, 2 appareils à mélanger, 12 cylindres. Le
réfectoire est 25 rue Paul Bert.

De 1934 à 1936 parmi les électeurs
au tribunal et à la chambre de commerce on relève le
nom de "JACQUIN Jean Félix né à Paris
4e le 27 mars 1899 administrateur de la société JACQUIN"
La chocolaterie a fonctionné
jusqu'aux années 1960 sous la direction d'Alphonse Bottin (1884-1969)
mari de Thérèse JACQUIN (1894-1964). Tous deux reposent
au cimetière de Foncine le Bas, et leur demeure, située
sur le chemin de Combe Maria, appartient à leurs petits enfants.
Seule la partie confiserie a été
maintenue mais elle a été transférée à
Dole, à une époque où le gouvernement encourageait
le transfert des usines de la région parisienne vers la province.
Cette activité a été confiée à
Léon BAILLY mari de Yvonne BOTTIN.
Sur le site de l'usine, il y a maintenant
un établissement du CNRS et un immeuble d'habitation. "L'allée
de la chocolaterie" se trouve de l'autre côté
de la rue Barbes.
Peut-être
quelqu'un à Foncine le Bas, voudra-t-il rechercher qui était
cet Henri JACQUIN qui semble être le père de Jean Félix
et de Thérèse, et recueillir quelques renseignements
sur cette famille Bottin qui comptait, sauf erreur, quatre enfants
(trois filles et un garçon, Jean Louis).
Quelques mots, et trois photos, en attendant mieux, pour compléter les lignes ci-dessus :
Thérèse Bailly a eu la gentillesse de m’envoyer trois photos des années 1900 et de me raconter quelques souvenirs qu’elle a gardés de la chocolaterie d’Ivry et de la maison Jacquin (devenue maison Bottin), de Foncine le bas.
Elle a en effet passé les dix premières années de sa vie au 27 rue Paul Bert (maintenant CNRS), et n’a pas oublié les fèves de cacao que les turbines en cuivre transformaient en chocolat.
Elle se souvient aussi, car on le lui a raconté, d’Henri Jacquin , son arrière-arrière- grand père, créateur de cette chocolaterie qui a donné son nom à une rue d’Ivry. Il était né au Voisiney, avait fait son service militaire en Corse. et avait rencontré à Paris, Alice Carlier devenue sa femme.
C’est aussi lui qui en 1900, a transformé la ferme de sa mère, pour en faire la dernière maison que l’on trouve sur le chemin du Voisiney, et dont Alphonse Bottin, son grand-père avait grand soin.
Elle se souvient surtout de la mère d’Henry. C’était la Zoé Jacquet. Cette Zoé était la nièce et la filleule de Zoïle Jacquet que les fonciniers d’avant 1940 ont bien connu. Il habitait près de l’église et c’était lui qui sonnait les cloches : Angélus, messes, vêpres, baptêmes mariages enterrements ...
Ernest et Louis Duboz, ses petits-fils enfants, avaient mission de surveiller, pendant leurs absences, le verger des Jacquin, puis des Bottin, dont les bergers de François Blondeau savaient apprécier les cerises et les poires.
La mère de Zoé était fille de la Thyau qui vivait près des Serrettes dans une ferme que l’on appelait tout naturellement " vers chez la Thyau".
Merci à Thérèse de m’aider à faire revivre le Foncine des années d’avant guerre.