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Cavernes et grottes de Foncine le Bas

 


J.B.Munier consacre, dans l’un de ses livres, un chapitre sur les "Cavernes et grottes du canton des Planches en montagne". Deux de ces grottes se situent sur Foncine le Bas. De toutes celles du canton, ce sont les plus intéressantes. Elles viennent après la Grande Cheminée. la grotte du curé Morel, les cavernes à l’ours, Poutin, le Trou du chapeau, le Rocher. Elles sont de loin, les plus profondes et apparemment les moins connues.
Ce chapitre est écrit dans les années 1850. La Sange Renaud a certes changé, mais le Bout du monde n’a plus droit à ce titre. Il s’ouvre maintenant sur une voie devenue la voie du tram

Voici les pages concernant ces deux grottes :


gorges de Malvaux


En venant des Planches à Foncine le bas, si l’on suit la rivière du côté opposé à la pittoresque et dangereuse route de Malvaux, on arrive, après avoir franchi le torrent du Bief de la Pisse et le torrent du Bief de la Ruine, à un lieu appelé "le Bout du Monde" parce que une ceinture de rochers à pic l’entoure à demi-cercle bridé seulement pour laisser passer la rivière qui s’élance avec force pour produire une cascade fort pittoresque; ce lieu est infranchissable; le pêcheur a osé établir un sentier qui contourne le "Bout du Monde" et qui vous conduit dans un lieu plus sauvage encore et plus sombre. Là vous trouverez l’une des plus impressionnantes grottes du canton, tant par sa position que par le grandiose des rochers à pic qui l’entourent, et par la rivière qui semble en interdire l’accès. Du côté de Foncine le Bas, une ceinture de rochers se présente et laisse échapper la rivière par une fissure profonde, d’où elle se précipite par une cascade dans le gouffre dont la couleur glauque ajoute encore au sombre de ce sombre lieu.

le saut de la pisse (photo Franck Lechenet http://archives.lechenet.free.fr/jura/jura.htm)

Du côté des Planches est le Bout du Monde déjà décrit. Pour y arriver, la rivière traverse deux gouffres, celui de la branche et celui du pont, tous deux profondément creusés dans la pierre, et communiquant ensemble par un canal que l’eau s’est tracé dans le roc. Un pont naturel les sépare. Ce pont a cinq mètres de longueur, deux mètres de largeur. Tous deux, comme un abîme rond, nous exposent leurs eaux verdâtres. C’est entre ces gouffres, en face de nous, sous le rocher si nu, si abrupte et si sauvage de la Sange-Renaud, qui s’élève perpendiculairement au dessus de la grotte, avec son aspect grandiose et effrayant, que s’offre la grotte.
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Franchissons la rivière pour la visiter. Son ouverture a dix huit mètres de longueur, cinq mètres de hauteur, douze de profondeur. Au fond se présente un pilier qui la divise en deux. De chaque côté du pilier arrive une source d’eau claire, limpide et délicieuse à boire. En avant du pilier, au centre même de la grotte, une pierre apparaît en forme de table, entourée de sièges aussi de pierre. Cette table a trois mètres de longueur et un mètre cinquante de largeur. La demeure a un gracieux portique qui permet à la lumière d’en éclairer toutes les parties, à l’exception des points d’où jaillissent les fontaines.

Toutes les parties de cette grotte sont constamment sèches. On n’y voit conséquemment aucune trace de stalactites et de stalagmites. L’intérieur est donc fort agréable. Aussi malgré la difficulté d’y pénétrer, les jeunes du voisinage, dans les beaux jours, lorsque les eaux de la rivière sont basses, vont y faire des repas et des fêtes et pendant que les jeunes nymphes qui les accompagnent en font les apprêts, eux se livrent à la pêche de cette truite délicieuse de la Sène qui de la rivière passe sur la table de la grotte, ce qui la rend plus délicieuse encore. Le repas s’anime, la gaie chansonnette s’élance à travers les échos multipliés de la grotte et du cirque des torrents des montagnes. Elle se mêle aux bruits retentissants de la cascade et aux mugissements des torrents, aux murmures des ondes de la rivière. C’est délicieux : on dirait qu’une indicible fée est venue parer cet antre des plus brillantes fleurs de l’imagination au milieu de ce gîte agreste et sauvage.


Un souvenir : En 1934, Lucien Fougère, un jeune qui passait ses étés chez la Gabrielle à la Sange-Renaud, voulu montrer à deux jeunes foncinières ce qu’était le "saut parisien". Une maladresse l’avait fait chuter 70 mètres plus bas. Son corps était resté bloqué dans cette grotte. Ce n’est que plus de huit jours après que la décrue permit de le retrouver.

Le bief de la Ruine à Foncine le Bas (photo "yobert" http://www.flickr.com/photos/yobert)

LA SANGE RENAUD

Avant de quitter Foncine le Bas, on pourra aussi visiter la grotte de la Sange Renaud. Elle se trouve presque au sommet de ce rocher en pain de sucre qui coupe la route et qui couvre la grotte du Bout du Monde que nous venons de décrire.

Ainsi l’une de ces grottes est au sommet et l’autre au pied de cette montagne. Quelques personnes croient même que, jadis, elles communiquaient ensemble, et que des éboulements ont obstrué le canal de communication. C’est à travers les éboulis de ce canal que filtrent les eaux de la montagne, qui vont constituer les deux fontaines de la grotte inférieure.
La grotte supérieure a une ouverture circulaire d’un mètre de diamètre. Il faut donc se coucher pour pénétrer dans la grotte. Mais à peine a-t-on franchi l’orifice, que la voûte s’élève insensiblement à hauteur d’homme. Après avoir parcouru quelques mètres, la grotte se courbe brusquement à angle droit et vous êtes dans une seconde caverne plus spacieuse, pouvant servir de refuge plus habitable et plus sûr. Au fond on remarque que la grotte se prolongeait plus loin; mais aujourd’hui elle se trouve obstruée.

En laissant Foncine le Bas, J.B.Munier se rend à Foncine le Haut où il trouve la "mystérieuse demeure de la naïade qui préside à la source de la Sène, les fées et les dames blanches qui peuplent le vallon et le cavalier aérien sur son cheval blanc".

Les fonciniers du haut connaissent la suite.


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