http://foncinelebas.free.fr


La mise au rancart


Le 16 septembre 1953, l'équipe de démolition pose avec la bouteille à oxygène ou à acétylène devant un autocar de la régie départementale des Transports du Doubs et un autorail des C.F.D... qui bientôt, ne sera plus que ferraille livrée au chalumeau. coll. Lornet.

Fermeture après fermeture, les petits trains sont remisés au magasin des antiquités

Après la guerre, les transports routiers reprirent leur activité, faisant chuter les recettes des V.F.I.L, dont le matériel, sur la plupart des lignes, était pour ainsi dire hors d'usage. Dès 1946, le sort du réseau de Lons fut réglé par le conseil général, qui décida le rachat de la concession et la substitution de services routiers au chemin de fer. La survie des autres réseaux, n'étant plus qu'une question de mois, peut être de quelques années. Tout le monde en avait conscience. Le personnel qui sentait le moment du licenciement approcher, se relâchait dans son travail. La plus grande indiscipline régnait dans l'exploitation. Des manquements répétés occasionnaient dans le service de graves perturbations. Le nombre d'accidents se multipliait de telle sorte que la direction en fut alarmée et décida de sévir.

C'est ce que nous apprennent deux lettres de l'ingénieur en chef en date du 27 décembre 1947. La première est adressée au directeur de la Compagnie :

"Je remarque le nombre de plus en plus importants des accidents qui se produisent sur le réseau, et je suis forcé de me demander si la cause ne doit pas en être recherchée dans un laisser-aller plus que regrettable du personnel. Je vous serais donc obligé de bien vouloir m'adresser une liste récapitulative de tous les accidents survenus au cours de l'année 1947, en m'indiquant, dans chaque cas, le nom de l'agent qui était théoriquement responsable et les cas où, sa responsabilité ayant été effectivement reconnue, des sanctions ont été prises contre lui. M' indiquer notamment la nature et l'importance de ces sanctions."

En gare de Champagnole

L'autre lettre est destinée au préfet du Jura :

"je suis obligé de reconnaître que le nombre de plus en plus élevé des accidents survenus dans l'exploitation du réseau des chemins de fer vicinaux surpasse de beaucoup ceux des compagnies libres concurrentes : Monts Jura, Crédoz, etc ... Il faut donc imputer ces accidents à une négligence générale du personnel et, au besoin, en tirer les conclusions qui s'imposent. Je pense qu'il sera nécessaire, lors des licenciements, de tenir compte des accidents survenus, car tout doit être fait pour sauvegarder le patrimoine du département."

Dans sa réponse du 15 janvier 1948, le directeur de l'exploitation dénombre sur le réseau de Champagnole trois accidents qui auraient pu avoir de graves conséquences et qui sont inconstestablement dus à des négligences intolérables. Ils ont été suivis de mesures disciplinaires; ainsi à la suite de l'accident du 24 décembre, le chef de service a été relevé de ses fonctions. Toutefois, il souligne que la situation financière du réseau de Champagnole est catastrophique, que les avaries de pantographes sont nombreuses, les effectifs insuffisants, le recrutement d'un personnel qualifié difficile, la médiocrité professionnelle de certain éléments en place évidente, et conclut que tous ces facteurs "nuisent considérablement au fonctionnement de cette exploitation". Sur le réseau de Lons-le-Saunier, le seul accident retenu est celui du 25 décembre "qui aura son épilogue au tribunal correctionnel"; et les incidents ne se comptent plus qui "montrent la nécessité impérieuse d'un resserrement de la discipline sur ce réseau où le personnel de conduite des autobus en particulier, se plie mal aux directives qui lui sont données et a beaucoup plus tendance à discuter les ordres reçus ou les décisions prisent qu'à les exécuter.

Pour pouvoir rétablir pleinement ici l'autorité indispensable, quelque peu battue en brèche


haut de page