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Le Bulay, phare du Haut-Jura

à l'horizon, le Risoux, vue du belvédère du Bulay

source "le Progrès"


Situé dans la forêt du Croz, à un jet de pierre du relais de télévision, ce belvédère est perché sur un rocher à 1139 mètres d'altitude. Il domine la vallée de la Saine, le Grandvaux et la plaine au-delà du Mont Rivel, son horizon sud est barré par les monts du Jura et le Risoux, par-dessus lequel émerge la chaîne du Mont-Blanc lorsque le temps est clair. La table d'orientation a été offerte par le syndicat d'initiative de Champagnole et installée par la commune de Foncine le Haut en 1974.

On y accède par la route départementale 437, à l'entrée sud-ouest de Foncine le Haut, en prenant à gauche direction les Ruines-Chalesme. Arrivé au parking à la base du rocher, un escalier de rondins de bois, puis de marches en béton, vous conduit en direction du sommet.

Le "Croz", longue barre rocheuse, qui sépare d'une manière extrêmement efficace la Baroche et le val de Foncine, culmine à plus de 1200 mètres, mais son extrémité sud, le Bulay, un peu moins haut, offre une croupe tellement saillante dans ce paysage chaotique, qu'elle dut vite s'imposer comme implantation idéale pour un relais de télévision.

Le "relais de Foncine" : officiellement, le centre intercalaire de "Champagnole-Bulay" est véritablement le phare de la région !

L'immense tour rouge et blanche, est visible sur un très large périmètre, et bien souvent même au-delà de Champagnole ou de Saint-Laurent. Il suffit de lever la tête pour voir sa silhouette se découper sur l'arête de la plus haute chaîne visible depuis ces parties du Jura.

 

Le petit écran est entré dans les foyers jurassiens à partir de 1960. Nos montagnes n'étaient alors balayées que par les grands émetteurs régionaux dont la cible restait les zones à forte concentration de population. Le mont Pilat dominant l'agglomération lyonnaise ou Nuits-Saint-Georges, affecté aux zones urbaines bourguignonnes ne desservaient que les parties les mieux exposées à leurs rayonnements au-delà d'une certaine distance. Aussi, les communautés au fond des nombreuses zones d'ombre, devaient-elles installer de petits émetteurs pour couvrir leurs vallées.

C'était le cas des cantons des Planches et de Saint-Laurent qui, dans les années 60, érigèrent aux Ruines, une antenne en treillis métallique, d'une vingtaine de mètres de haut. En quelques années, le téléviseur passa du rang de gadget à celui de produit de consommation courante. Dès 1974, le service public qu'était alors l'ORTF décida, pour densifier sa couverture territoriale, la construction d'un émetteur "pilote" sur la pointe du Bulay.

Depuis cette date, un immense cigare métallique de 130 mètres de haut règne sur la région. Il est constitué de tubes galvanisés de 9 mètres de long pour 2 mètres de diamètre. Cette masse repose sur un axe tellement fluet qu'il apparaît impossible qu'elle puisse résister au vent violent qui balaye ces hauteurs. En fait, ce pylône est maintenu grâce à un système de haubans répartis sur plusieurs niveaux. Cet ensemble est souple et "par grand vent, on peut le voir bouger", racontent les techniciens chargés de la maintenance. Vingt minutes d'escalade sont nécessaires pour atteindre le sommet.

L'émetteur du Bulay occupe un plan de fréquence entièrement tourné vers le territoire français et donc ne rayonne pas sur la Suisse.

Deux facteurs seulement apparaissent comme dangeureux. Le premier presque anecdotique, est lié à la navigation aérienne, mais la construction, bien entendu, est fortement balisée, toutefois, il est arrivé que certains avions passent bien près, mais jusqu'à présent, toujours à côté.

Le second concerne les risques orageux. La nature même des pics montagneux amène à côtoyer ce danger. Une aiguille métallique de 130 mètres, piquée à même le nuage, doit être conçue pour annihiler dès l'origine, les coups de foudre. Quatre paratonnerres régulent les effets des éclairs. Bien sûr, les manifestations secondaires sont parfois spectaculaires. Les flammèches que l'on pouvait voir autrefois courir sur les haubans, ou parcourir le sommet de l'enceinte grillagée étaient là pour rappeler que certaines précautions étaient indispensables à cet endroit et dans de telles conditions. En cas d'orage, il vaut mieux être à l'intérieur de la centrale hyperprotégée, que dans la cour à son pied. Ces phénomènes par nature incontrôlables, sont aujourd'hui mieux maîtrisés. Les effets négatifs des orages peuvent désormais être annihilés en isolant préventivement l'émetteur menacé.

Malgré le déploiement du réseau câble, le relais du Bulay est toujours en service, plus de trente ans après son installation, tel ces phares marins, désertés aujourd'hui, mais dont la lumière brille toujours.


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