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Un foncinier dans la grande guerre

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Texte de Philippe Vuillaume

Les principales unités engagées ont été retirées suites aux lourdes pertes et aux fatigues qu’elles ont subies et le 5° Bataillon se retrouve seul pour défendre ces positions. La nuit du 8 au 9, une patrouille entre en contact avec l’ennemi sur les pentes d’Acy en Multien et des corvées sont désignées pour aller chercher les nombreux blessés laissés sur le champ de bataille depuis 48 heures.

Le 9 à l’aube la pluie d’obus redouble sur les positions du 5° Bataillon mais, les allemands étant également épuisés, restent dans leurs tranchées sans lancer d’attaque d’infanterie.

Le 10 au matin, une patrouille entre sans problèmes dans Acy et fait une vingtaine de prisonniers. En effet, dans la nuit, Von Klück, menacé d’être débordé à l’est par l’armée anglaise et la 5° Armée a battu en retraite ! 

Pour illustrer la violence et l’horreur qui laissera un bien triste souvenir sur cette bataille de la Marne, voici un extrait  du carnet de guerre du Sergent Thomas GASTON, un camarade de la 18° Compagnie de Félix pour la journée du 10 septembre 1914.

« Nous découvrons l’horreur dans sa totalité, cinq chevaux sont morts, tués par les mitrailleuses, à moitié calcinés. Dans l’angle d’un mur, le corps d’un allemand sans tête est en train de se consumer dans les restes de l’incendie. A quelques mètres de là, nous apercevons sa tête qu’un chat est en train de ronger … Nous sortons de la ferme pour aller voir dans le champ voisin. Là nous voyons tous ces malheureux du Génie qui ont été tués par les obus. En regardant leur position on peut presque deviner ce qu’ils étaient en train de faire au moment de mourir. Un Caporal tient dans sa main une photographie, probablement celle de sa femme et de ses deux enfants, c’est horrible, il est là, souriant devant cette photo … »

Bataille de l’Aisne

Fontenoy (14-18 septembre 1914)

L’ennemi battant en retraite est aussitôt poursuivi par le 7° Corps d’Armée vers Bouillancy puis Villers Cotterêts. Le 14 septembre le Régiment reçoit l’ordre de traverser l’Aisne et de se porter sur la croupe nord-est de Fontenoy à l’ouest de Soissons. Mais une fois au sommet de la crête, les troupes sont accueillies par un bombardement nourri, ne peuvent progresser plus avant et doivent s’accrocher au terrain sous une pluie battante.

En effet, depuis la Marne, l’ennemi se repliait en bon ordre et avait choisi comme ligne de résistance, les plateaux au nord de l’Aisne qu’il avait bien organisé et fortifié. Le terrain au sud était totalement dominé par les hauteurs de la rive droite et la rivière elle-même constituait un obstacle de taille à la poursuite.

Le 17 septembre, le Lieutenant-Colonel Pinoteau, Chef d’Etat-Major de la 63° Division est nommé à la tête du Régiment qui est mis à la disposition du 7° Corps d’Armée pour couvrir son flanc droit et soutenir son artillerie. Le 19 septembre il prend place à Gergny et Montaigu, sur la rive sud de l’Aisne, le 5° Bataillon de Félix soutenant l’artillerie placée sur le plateau du Chalet de Montaigu. Le 20 Septembre, l’ennemi attaque violement nos positions de la rive nord mais finit par se replier en fin de journée non sans avoir fait subir des pertes sensibles au 5° Bataillon dans le duel ayant opposé les artilleries des deux adversaires.

Bucy le Long (6 octobre-12 novembre 1914)

Le 4 octobre, le 352°, commandé par le Lieutenant-Colonel Fleury nouvellement promu est rattaché au 5° Groupe de Divisions de Réserve désigné pour remplacer les Anglais à l’est de Soissons. Le Régiment effectue sa relève dans la nuit du 6 au 7 octobre dans les tranchées au nord de Bucy le Long. Les relèves vont se poursuivre normalement, les unités de front du secteur et les unités de réserve organisent la deuxième ligne en fortifiant les secteurs de Vénizel et du Moulin des Roches afin d’y établir une solide tête de pont.
Les offensives étaient régulières afin de déloger l’ennemi s’approchant trop près de nos lignes et pour l’empêcher d’y fortifier ses positions. 

Le 12 novembre, pour couvrir une attaque de Perrière sur la droite, le 352°, le 55° Bataillon de Chasseurs à Pied et une section du Génie sous le commandement du Lieutenant-Colonel Beraud-Reynaud a pour mission de se porter sur le Pont Rouge. A 8 heures 30, les compagnies d’attaque (19°, 20°, 21° et 24°) sortent des tranchées sur un glacis à découvert. Mais dès leurs premiers pas, elles sont accueillies par un feu intense de l’infanterie ennemie très bien abritée et dirigeant sur eux un tir bien ajusté venant de front et de la droite, du village de Vrégny. Malgré tout, le Régiment, tenace, parvient petit à petit à avancer. A 16 heures 30, les pertes devenant lourdes (38 tués et 66 blessés), ordre est donné de stopper la progression et de fortifier les positions acquises. Pour sa ténacité, le 352° reçoit les félicitations du Général Comandant la Brigade mixte dans son ordre n° 96.

A partir du 19 novembre, la pluie devient glaciale et se transforme bien souvent en neige. Le froid très vif et le vent violent rendent les conditions de vie encore plus dure et les repos loin à l’arrière sont rares. Le plus souvent, les quelques heures de répit se passent dans une grotte aménagée en arrière de la deuxième ligne.

Le 19 décembre, les enfants de moins de 14 ans sont évacués de Bucy ce qui n’est pas pour rassurer les hommes sur leur avenir immédiat ! Pour eux ce sera le premier Noël au front. Non Félix ne sera pas rentré pour Noël, il ne rentrera pas non plus pour les trois suivants …

Durant la nuit du 27 décembre, les cantonnements sont bombardés et détruits par les allemands et l’intendance du Régiment doit se replier sur Sainte Marguerite.

Après un bon repas le 31 décembre au soir, l’année 1915 commence par une relève de première ligne à 22h sous une pluie glaciale.


Année 1915 

Echec de Crouy (12-14 janvier 1915)

Les premiers combats sérieux de l’année 1915 vont se dérouler dans le même secteur que le Régiment n’a pas quitté, face aux allemands fortement retranchés sur les plateaux du nord de l’Aisne et se maintenant fermement devant Soissons, position avancée du Chemin des Dames.

Le haut commandement ayant décidé depuis la fin de 1914 de s’implanter plus solidement dans ce secteur, l’objectif est de s’emparer des postions de la cote 132 au nord ouest de Crouy.

patientez un peu...................

Le 8 janvier, l’attaque est lancée, précédée d’une préparation d’artillerie ayant surpris l’ennemi qui, perdant son sang froid n’oppose qu’une faible résistance. Les troupes s’emparent des crêtes et même des tranchées de 2° ligne. Mais très vite, les allemands réagissent avec une extrême violence et les contre-attaques se succèdent du 8 au 12 janvier appuyées par un formidable déluge d’artillerie lourde tandis que, malgré tout, la progression des troupes de premières lignes continue.
Dans la nuit du 11 au 12, la pluie incessante a fini par faire monter dangereusement le niveau de l’Aisne et les ponts sur la rivière sont endommagés rendant très difficile la communication entre les troupes d’une rive à l’autre. Dans la matinée du 12, les allemands en profitent pour lancer une contre attaque générale, reprennent les éperons de la cote 132 et viennent directement menacer Crouy qui tombe à son tour.

Alors que les débris de l’infanterie et de l’artillerie qui défendaient le plateau de Crouy rétrogradent, le 352° est envoyé occuper les bois à flanc de coteau entre Crouy et Vrégny. Ces positions sont alors violement bombardées par des torpilles qui bouleversent de fond en comble les tranchées, les mitrailleuses sont enterrées et les défenses accessoires sont détruites. Le 13 au matin, le bombardement reprend. Ce secteur en saillant met le Régiment en butte à un feu concentrique et même de revers. A 11 heures, l’infanterie allemande attaque les positions en 3 vagues successives très denses sans se soucier des pertes occasionnées par le feu de première ligne.
Rapidement, la situation devient grave. A part à droite où les Compagnies des Capitaines Prévot et Girol parviennent à résister et à infliger de lourdes pertes à l’ennemi, les autres parties du front sont submergées par l’attaque. La Compagnie Naudin se replie en deuxième ligne et résiste au corps à corps, sans munitions. A gauche, les sections Paillard et Debaene de la Compagnie du Capitaine Rochas sont complètement décimées et les deux sections formant l’extérieur gauche se retrouvent isolées par suite du repli des unités voisines. Grâce à l’énergie de l’Adjudant Alessandri qui, bien que gravement blessé, continue à diriger le feu, elles réussissent tant bien que mal à se dégager.
Pour les troupes des autres unités, sur la ligne principale de résistance, l’attaque acharnée va se poursuivre mais les allemands sont arrêtés à la cote 151, dans le ravin de Bucy. Pour le 352° par contre, à la ferme de la Montagne, la situation est critique. L’ennemi a débouché de la corne du bois de Vrégny et sur un front de 150 mètres en 8 lignes de tirailleurs et malgré une forte résistance, il parvient dans nos tranchées et un violent corps à corps s’engage alors. Le Capitaine Prévot débordé par sa droite doit abandonner les tranchées anglaises qu’il avait prises à revers et se replier vers le réduit de la Ferme de la Montagne.
Dans l’après midi, deux Compagnies de Tirailleurs Marocains lancent une contre-attaque et à la tombée de la nuit, le calme revient sur le front. Les allemands sont maîtrisés et le 352°, malgré le recul général, tient toujours la rive droite de l’Aisne dans son secteur. A l’aube du 14, l’ennemi tente de franchir la rivière par le pont de Vénizel mais notre artillerie veille et il finit par se replier sur Soissons. Le gros des forces françaises qui n’a pas réussi à franchir l’Aisne se regroupe dans la boucle que forme la rivière au nord-est de Soissons afin de protéger la ville. Dans la matinée, le 352°, relevé, franchi le pont de Vénizel.

cathédrale de Soissons
Le front français a reculé de 1 800 mètres sur une largeur de 4 kilomètres. Au cours de cette journée du 13, les pertes du Régiment d’élèvent à 33 tués, 118 blessés et de nombreux disparus.
Ce même 13 janvier à 14h, le Sergent Thomas GASTON, l’ami de Félix, est fait prisonnier alors qu’il était parti chercher des munitions à l’arrière. Il sera interné au camp de Langensalza en Saxe.
Après ces durs combats, le Régiment est dirigé sur Grand-Rozoy entre Soissons et Château Thierry où il est reconstitué à l’aide d’éléments du 124° Régiment d’Infanterie Territoriale et du dépôt de Humes. Il remonte ensuite en ligne le 7 février.

Vic sur Aisne, Attichy, Fontenoy et Vingré (7 février-décembre 1915)

Toujours dans la même région de l’Aisne qu’il commence à bien connaître, le Régiment va d’abord occuper le secteur de Vic sur Aisne vers Hautebraye, Autrèche, Sacy, Chevillecourt et le Bois de Morsain.

Chevillecourt

Pour lui, ce sera de nouveau la guerre de positions, de nouveau le froid, la vermine, les nuits glaciales à veiller, la neige ou la pluie. Mais surtout, les tranchées seront quasiment continuellement bombardées et les pertes quotidiennes.

Pour illustrer de façon tragique le danger permanent régnant dans ce secteur, l’après midi du 12 mars, les Généraux Maunoury et Villaret en inspection sont grièvement blessés sur une tranchée de première ligne. De nombreux hommes se font faucher courageusement en allant chercher les corps de leurs camarades abandonnés depuis des semaines le long des lignes allemandes pour les inhumer dignement.

Le 18 juillet, le Régiment passe à la 310° Brigade de la 121° Division d’Infanterie. Le front de la Division s’étend au sud de Moulin sous Touvent. Le Régiment vient occuper le secteur d’Attichy à 7 kilomètres du Rethondes qui verra, 3 ans plus tard, s’écrire la fin de l’hécatombe. Il quitte Attichy le 18 septembre pour Fontenoy, secteur qu’il avait déjà tenu en septembre 1914.

Attichy

Le Régiment est relevé en décembre et part pour un court repos à Soucy et à Montgobert entre Villers Cotterêts et Soissons. Ce même mois de décembre, le premier fils de Félix, Maurice, voir le jour, le 6, jour de la Saint Nicolas. Il ne verra pas beaucoup son père lors des premières années de sa petite enfance …

Le Régiment part ensuite pour Crèvecoeur le Grand dans l’Oise, entre Amiens et Beauvais. Il y restera du 26 décembre au 13 janvier 1916 pour participer aux manœuvres de la Brigade afin de le réhabituer à la guerre de mouvement en vue d’une grande offensive devant, cette fois, apporter la victoire tant attendue ! Ce sera la Somme, l’objectif caché étant, en fait, de dégager le front de Verdun en attirant des Divisions allemandes sur ce secteur. 

Année 1916

La grande offensive n’est toujours pas d’actualité en ce mois de janvier 1916 et malgré son récent entraînement, le 19, le 352° retourne dans les tranchées entre Berry et Vingré. Le 27 novembre 1914, dans ce secteur, une escouade de 24 soldats fut traduite en conseil de guerre pour s’être repliée en 2° ligne lors d’une violente attaque allemande précédée de 2 heures de bombardement. Peu après, la première ligne fut vaillamment reprise par cette même escouade mais rien n’y fit. Le 4 décembre, 6 soldats membres de cette escouade furent jugés, condamnés pour désertion et abandon de poste devant l’ennemi et fusillés. Ils laisseront 6 veuves et 3 orphelins. Après la guerre, le 29 janvier 1921, ils seront tous réhabilités et on se souviendra d’eux comme des martyrs de Vingré, morts pour la France ….

Dans ce secteur les bombardements vont parfois être très violents avec des calibres allant jusqu’à 210 et avec le mauvais temps, les travaux de fortifications et d’organisation vont prendre beaucoup de retard. La pression se fait de plus en plus forte et une attaque allemande est fortement pressentie. Le 3° Régiment de Chasseurs Alpins au complet est même appelé en réserve en arrière des lignes du 352° pour collaborer aux travaux défensifs. Sur tout le front, la bataille se prépare, on construit des routes, des terrains d’aviation, des lignes de chemin de fer et des gares, des batteries d’artillerie lourde, des parcs à munitions et bien sûr, toujours et encore, des tranchées et des abris. Le problème, c’est que les allemands font de même en face !

Le 12 février et le 10 mars, en plus de ses travaux herculéens, le Régiment doit repousser 2 attaques ennemies. Il répondra à son tour par une attaque du poste allemand de Pommier le 29 mars et de Bozonet le 31. Finalement, grâce à tous ses efforts, au moment où le Régiment est relevé le 23 avril, presque tous les abris sont terminés et les défenses accessoires en place. Cette position de soutien de la première ligne est désormais solide et fiable.

Bataille de la Somme

Berny en Santerre, Boyau du Chancelier (20 juillet-Octobre 1916)

obus de 400

Le 9 mai 1916, le Régiment s’embarque à la gare d’Ormoy Villiers pour Ailly sur Noye au sud d’Amiens où il reste au repos 3 semaines avant d’aller occuper le secteur du Bois Madame entre Framerville et Lihons. Il ne restera pas longtemps en place car dans la nuit du 15 au 16 juin, il est relevé afin de participer à l’offensive franco-anglaise de la Somme.
Cette offensive décisive est précédée le 25 juin d’une préparation d’artillerie lancée par 4000 pièces dont les calibres les plus lourds sur voie ferrées et qui durera 6 jours par un temps gris et pluvieux.


C’est le 1° juillet à 7h30 que se déclenche l’offensive générale, le beau temps revenu. Le front de la 61° Division d’Infanterie est situé  du nord de Fay au sud de Foucaucourt. La 121° Division dont fait partie le 352° est en réserve générale de l’armée et doit se tenir prêtre à intervenir dans la région de Bussus.

Au départ, l’avance due à l’effet de surprise est rapide et les premières et deuxièmes lignes ennemies sont rapidement prises ainsi qu’environ 5000 prisonniers. Du côté du front anglais, l’avance est moins facile et ils éprouvent de grosses difficultés au niveau de plusieurs points de résistance. Ces difficultés mettent en échec la stratégie d’avance en parallèle. Bientôt, les troupes françaises sont également stoppées et la percée tant convoitée est en passe d’échouer bien qu’elle ne soit pas, en fait, l’objectif principal de l’offensive.

Pour étayer cette résistance, les allemands on dégarni le front de la Meuse de 300 000 hommes !

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, la 121 Division relève la 53° et occupe ses tranchées. Le 352° est chargé de les organiser afin d’en faire le parallèle de départ de la Division. L’attaque à lieu le 20 au matin après une préparation d’artillerie intense mais très vite, la première ligne est arrêtée par de violents tirs de barrage. Le 352° reste quant à lui en réserve de la Brigade.



Malgré des pertes sensibles, le 404° d’Infanterie parvient au boyau du Chancelier mais ne peut s’y maintenir. Le 352° le relève dans la nuit du 20 au 21 dans des conditions particulièrement difficiles et organise le terrain conquis. Le 24, pendant l’attaque de l’îlot d’Estrée par la 61° Division, le Régiment reçoit l’ordre d’avancer partiellement afin d’offrir une base de départ plus favorable pour une attaque ultérieure. Le soir, la 19° Compagnie entame sa progression par les boyaux mais les éléments de tête sont arrêtés par des tirs de mitrailleuses très nourris.

Le 1° août, ce boyau est de nouveau attaqué après les échecs de toutes les unités ayant précédé celles de la 121° Division. Cette attaque est menée par 5 compagnies dont la 21° et la 22° du 352°. Le boyau est enlevé en 3 minutes ! La 22° Compagnie du Lieutenant Bret progresse également dans la tranchée de Souville et établit un barrage de sacs de terres à la limite extrême de sa progression. Les pertes sont légères pour le Régiment alors que les cadavres d’une des meilleures unités de la Garde allemande jonchent le sol du boyau du Chancelier.

Au matin du 2 août, depuis le 13 juillet, les pertes s’élèvent tout de même à 62 tués et 157 blessés tombés sur le secteur qu’il laisse désormais à la relève.

Dans la nuit du 9 au 10 septembre, le Régiment relève les 9° et 18° Bataillons de Chasseurs à Pied qui viennent de s’emparer du village de Berny en Santerre. Cette relève est très pénible car les tirs de barrage sont incessants, les abris détruits par les bombardements sont très précaires et nos tranchées sont enchevêtrées dans celles des allemands ! La position est très difficile à tenir car les réserves sont situées au sud de la route Amiens – Saint Quentin, dans le secteur du boyau du Chancelier à 1 kilomètre en arrière.
La nuit même de la relève, la section Marie de la 17° Compagnie est attaquée à deux reprises dont une au lance-flamme dans le boyau des Bavarois et l’ennemi n’est repoussé qu’après de violents combats à la grenade.
Le 10, l’attaque précédée d’un bombardement intense, reprend avec une violence particulière l’après-midi. Une vingtaine d’allemands sont tués et le reste des assaillants est finalement repoussé. Le Capitaine Stef de la 5° Compagnie de Mitrailleuses perdra la vie lors de cet assaut.

Dans la nuit du 10 au 11, les allemands ne lâchent pas et persévèrent. Trois nouvelles attaques sont lancées contre les lignes du 352°, au lance-flamme sur la 22° Compagnie du Lieutenant Bonlarron et à la grenade sur les 21° du Lieutenant Blaize et 18° du Capitaine Beyer très avancée dans Berny. Partout, l’ennemi est repoussé. Le 13, la préparation d’artillerie reprend et de nouveau le 352° essuie 3 attaques sans plus de succès pour l’ennemi.

Après ces 4 jours de bombardements et d’attaques incessantes, le Régiment est relevé dans la nuit du 13 au 14, embarqué en camion à Chuignes et dirigé sur Hangard et Cappy.

hameau de Génermont

Il remonte très vite en ligne dans ce même secteur de Berny, le 25 septembre. Il est chargé des travaux préparatoires à l’attaque de la 121° Division sur Génermont, tâche obscure et ingrate comportant beaucoup de fatigue et de pertes pour bien peu de gloire ! Pour se rendre sur les chantiers, il doit traverser chaque nuit des zones bombardées et faire face à de nombreux tirs de barrage. La nature du terrain, surtout dans le bois Bruyant, ne facilite pas la tâche.

Le 16 octobre, la 121° Division fait 600 prisonniers et atteint ses objectifs. La 21° Compagnie qui a attaqué sur la gauche en liaison avec le 404° d’Infanterie est soumise, comme à l’accoutumée, à de violents tirs de barrage mais, l’avance est réalisée.

Après un très court séjour à Merville au Bois, le 352° monte en ligne début novembre dans le secteur de Porte Rouge et du Plessis au sud de Lassigny qu’il quitte le 3 décembre pour le sous secteur de Roye sur Matz. Cette position très humide doit être asséchée en même temps que les travaux de réfection des tranchées en vue du rétablissement de l’ancienne première ligne

Fin janvier, le Régiment est relevé et part en instruction à Vémars et aux environs. Le 9 février 1917, Félix est versé au 255° Régiment d’Infanterie de réserve de Pont Saint Esprit, 97° Division d’Infanterie et part pour Verdun. En mars, son ancien Régiment participera à l’offensive de Saint Quentin et le 26 avril il est dissous.


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