Litanies fantastiques |
Les
vouivres partagent prés, bois et rivières de Franche-Comté avec une
ribambelle de fées, lutins et autres créatures fantastiques. Mieux vaut
apprendre à les reconnaître, et savoir si leur rencontre est une chance
ou une malchance …
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Texte : Dominique Bonnet, informations tirées de "L'esprit féerique, dictionnaire des fées en pays comtois" d'Hervé Thiry-Duval CHEVAUX MAGIQUES : certains annoncent la mort, d'autres s'envolent d'un coup d'aile. Leur prince est le cheval-fée Gauvin qui, dès minuit sonnant, traverse les villages au galop. Quant à Drack, il est facilement identifiable à son absence de tête. CULTONS : ces lutins feux follets se rencontrent près des étangs et des marécages. Si d'aventure vous en croisez un, ne priez pas, ne courez pas, ne vous retournez pas, sinon il vous poursuivra avec fureur. DAMES : de couleurs diverses, elles constituent la plus grande famille de nos fées. Il existe quelques méchantes dames noires, une seule dame rouge croque-mitaine, de nombreuses dames blanches aimables ou détestables, et surtout dans nos prairies et nos bois une quantités de dames vertes douces et délicieuses. DJINNS : c'est la nuit dans les montagnes que se manifestent le plus souvent ces lutin. Les uns égarent les voyageurs et les retardent en pesant sur leurs épaules. D'autres se montrent tantôt gentils, tantôt malveillants. Ainsi, selon leur humeur du jour, ils font rater ou réussir le fromage. DRAGONS : comme partout ailleurs, les dragons comtois sont loin d'être sympathiques. Dotés de gros yeux jaunes (qui peuvent rendre fou ou tuer), le dragon basilic, mis serpent, mi coq, porte malheur aux maisons où il séjourne. D'autres dragons vivaient jadis sur nos terres. L'un d'eux à sept têtes, n'avait rien trouvé de mieux que de gober les chevaux des diligences assurant la liaison entre Pontarlier et Neuchâtel. ESPRITS : des rires, des voix humaines ou des cris d'animaux alors qu'il n'y a personne, des branches qui grincent sans aucun souffle de vent. Non, vous ne délirez pas, ce sont juste des esprits (elfes) qui se manifestent. FEES : les fées comtoises ne se limitent pas aux seules dames. Ainsi, les goules sont des fées vampires, la chaude-paille une fée cauchemar, et les arodes des fées de Noël qui, montées sur leurs ânes, apportent des présents aux enfants sages. Ce que fait également la tante Arie dans le pays de Montbéliard. FOLLETS : si une langue de feu voltige autour de vous, n'essayez pas de l'attraper, il s'agit très probablement d'un follet qui risque de vous sauter dessus. Vivant dans les bois de hêtres des combes et des prés, ces malicieux lutins s'amusent des tours qu'ils jouent aux humains. FOULETOTS : contrairement à leurs cousins follets, ces lutins toujours vêtus de rouge résident auprès des hommes, dans les maisons, les granges, les écuries. Facétieux, ils savent aussi rendre service aux vieilles femmes. GEANTS : l'affamé Gargantua et le forestier Tord-chêne n'ont fait qu'y passer. Cœur de fer le cyclope, haut de huit pieds et entièrement poilu, demeure lui en Franche-Comté. Tout comme Dessoubre. Enfermé dans une grotte, ce dernier tente chaque jour d'en dégager l'entrée au prix d'efforts sur-humains. A tel point que sa sueur nourrit un affluent de la rivière qui porte son nom. IOUTONS : ils ont l'allure d'un bouc noir marchant sur les pattes arrières. Dignes héritiers du dieu Pan, ces lutins font rater les fromages, tarir le lait des vaches ou pourrir les pommes de terre des cultivateurs lorsque ceux-ci sont mauvais, paresseux ou désordonnés. LUTONS : de l'Ascension aux premières neiges (période où ils se retirent dans des trous de rochers), ces lutins n'ont de cesse d'avancer le travail des paysans pendant que ceux-ci dorment. En récompense, ces bons génies de la ferme trouvent, laissés à leur intention, des seilles de crèmes dont ils se régalent. POULES BLANCHES ET AUTRES LUTINS METAMORPHOSES : d'espiègles lutins adoptent parfois l'apparence d'animaux communs pour tromper leur monde. Une lutine se transforme en poule blanche et apprend à ses semblables le cri du coq, histoire de semer la zizanie dans le poulailler. D'autres lutins deviennent lièvre, moutons ou truie. SERVANTS : tandis que les lutons s'activent dehors, les servants rangent et nettoient les maisons. Ces lutins s'occupent en outre du bétail, allant même jusqu'à guérir les animaux malades. TIRBIGOS : ils habitent le fond des puits, cousins aquatiques des vouivres, véritables montres verts aux yeux glauques, ils entraînent au fond les enfants. |