Les soeurs Paget |
Thaïs Paget est née à Foncine le Haut en 1816. Elle est la fille de Ambroise Paget et Euphrasie Morel. D’abord institutrice à Sombacour, puis maîtresse des novices des sœurs blanches de la rue Picpus de Paris, elle devient sœur Cyrilla et le 15 décembre 1842 part pour les îles Sandwich. Elle embarque à Saint-Malo sur le brick "la Marie Joseph" avec un évêque et une trentaine d’autres religieux. Le voilier fait escale aux îles du Cap vert, franchit le canal de Panama mais fait naufrage au large des Malouines; c’est seulement en 1870 que son frère, Jean-Olympe sut ce qui s’était passé; il le raconta à l’abbé Léon Bourgeois : |
Le navire avait été pris dans une effroyable tempête dans le détroit de Magellan. Un de ses frères est également prêtre. Il est supérieur général de sa congrégation. Une sœur de Thaïs, Marie Eugénie, née à Sombacour le 2 août 1828, est devenue sœur Hermasie dans la même congrégation. Brillante élève, on l'envoie à Paris pour témoigner devant une commission élargie de la qualité de l''enseignement prodigué par les Soeurs. Elle espère profiter de cette occasion pour faire ses adieux à Thaïs qui doit partir pour les îles Sandwich (appelées Hawaï aujourd'hui). Les deux soeurs se manquent et la plus jeune ne se croit pas autorisée à accepter l'offre de revoir son aînée au Havre. Elles ne se reverront donc plus.
Marie Paget entre au noviciat le 25 mars 1843. Elle n'a pas une forte santé, de sorte que les médecins prescivent un changement de climat. C'est la raison pour laquelle la jeune professe est envoyée en Amérique Latine. Elle part pour le Pérou le 15 juillet 1849 avec quelques soeurs. Les voyageuses arrivent à Valparaiso le 31 décembre 1849 et, après quelques mois, Hermasie atteint sa destination définitive : la nouvelle fondation de Lima, capitale du Pérou. Hermasie est tout de suite chargée de la direction de l'internat et lors du retour en France de la fondatrice, elle devient la supérieure de la maison de Belen. C'est le 8 octobre 1854, elle a 26 ans. La bonne renommée dont elle jouit à l'extérieur et les connaissances nouées, vont lui permettre, lors de la guerre entre le Chili et le Pérou, de metre Belen sous la protection de la marine française pour sauver Lima. En 1924, en souvenir de cet évènement, une plaquette est inaugurée portant le texte suivant : "Hommage du Conseil Provincial de Lima à la Révérende Mère Hermasie Paget, Supérieure du couvent des Sacrés-Coeurs de Belen qui, par son influence auprès de l'Amiral Bergasse Dupetit-Thouars, contribua, en 1881, à sauver la ville de Lima". Son activité sociale, sa volonté, ses relations lui valurent de recevoir du président du Pérou le diplôme d’or avec le titre de "mejor maestra republica". En outre le 8 octobre 1986, on inaugura une statue représentant sœur Hermasie Paget dans un parc de Lima devenu Parque Hermasia Paget.
Les émigrés n’oubliaient pas la gentiane Les religieuses et religieux n’étaient pas les seuls à s’expatrier. Francis Bono s’intéresse à plusieurs Bourgeois, Pagnier, Blondeau, qui sont partis en Amérique. Voici trois lignes tirées de son chapitre concernant les Blondeau : Paul et Anna avaient leur médecine familiale bien rodée. Teinture d’iode, cataplasmes de farine de moutarde surtout; ils avaient apporté de France de la gentiane distillée à Chapelle des bois même. On la donnait comme potion contre de nombreux maux. Mais les enfants s’efforçaient de guérir vite pour ne pas en avoir une deuxième fois. Léonie Blondeau poétesse Il ne faut pas manquer l’occasion de parler ici de Léonie Blondeau dont Francis Bono cite plusieurs poésies. Cette Léonie, devenue madame Saint Léger, était la sœur de François, Jean-Baptiste, Paul et Raymond Blondeau et de Marie Joux, qui nous ont quitté il n’y a pas si longtemps. Son mari était contrôleur des impôts à Montceau-les-Mines où elle s’ennuyait. Elle amenait chaque année sa famille en vacances chez son frère François. Deux ou trois de ses poésies sont affichées au musée Michaux de Chapelle. C’est elle qui écrivait: Oh! ma belle vallée, grave et mélancolique Ou encore : Loin de Chapelle des bois, dans la ville enfumée |