Les routes des Planches en Montagne, en 1889 |
Le procès verbal des délibérations du Conseil Général du Jura d'avril 1889 consacre 40 pages aux routes et chemins du canton des Planches en Montagne. Le bourg des Planches n'est pas gros (161 habitants). C'est le chef-lieu; c'est là que sont les services administratifs et judiciaires, et la gendarmerie. C'est le cur du canton. Dans ce canton passent quatre voies
importantes : - Le chemin de grande communication N°17, des Planches à Nozeroy par la Perrena et les Chalèmes. - Le chemin de grande communication n° 16, qui vient de Saint-Laurent, se mêle à la route départementale n° 27 à Foncine le Bas , passe aux Planches, descend à Montliboz, s'élève jusqu'au "col" des Etroits et par la Chaux des Crotenay s'en va à la Route Nationale n° 5 au Pont de la Chaux. C'est ce chemin de grande communication qui fait l'objet de longues délibérations. Il est très fréquenté : au Pont de la Chaux il trouve la nationale 5 et des chemins qui conduisent à Bonlieu, à Pont du Navoy, et bientôt à la gare du PLM. Deux communes, Chaux des Crotenay et Foncine le Bas, estiment qu' "Obliger voyageurs et marchandises allant de Mouthe et de Foncine à la gare du PLM, à descendre aux Planches pour remonter à la Chaux n'est pas une combinaison rationnelle". Il est vrai que le secteur de ce chemin passant par Montliboz est fait de rampes et de courbes. Ces deux communes demandent que soit créé une route allant de Sous Malvaux au col des Etroits, en passant sous le Châtelet et non à Montliboz. C'est ce qui avait déjà été envisagé en 1867, sans suite. C'est repris en 1883 et décidé en 1889. Il faudra six ans de délibérations pour parvenir à un accord. La Chaux et les Planches sont à
la fois en désaccord l'une avec l'autre et tous deux avec l'administration. - Faire passer sous le Chatelet le
chemin de grande communication n° 16 augmenterait de un kilomètre
sa distance avec la Chaux des Crotenay. et surtout : et encore :
C'est sur Champagnole et Syam que se dirigent le plus souvent les habitants des Planches et la route qui longe la Saine a déjà été admirablement et coûteusement rectifiée. Comment les habitants des Planches auraient-ils le droit de se poser en victimes ? A la cinquième commission,
les Planches soulèvent tardivement une nouvelle opposition. Elle
est considérée comme une simple manuvre d'obstruction.
Elle ne fait que continuer, par des moyens dérisoires, à
entraver l'ouverture de ce chemin. Les communes de Foncine le Haut,
de Foncine le Bas et de la Chaux des Crotenay forment ensemble plus que
la majorité pour l'ouverture du chemin sous Malvaux. Après cette mise en garde
un accord est signé le 13 mai 1889. Ce 13 mai est aussi le centenaire
du jour où un déséquilibré a tiré un
coup de pistolet, (heureusement sans résultat fâcheux) sur
l'honoré Président de la République, M. Carnot. Le
président qui signe cet accord semble heureux de le rappeler. |