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Amadou prend le tacot


Jean Amadou qui nous a quitté le 23 octobre, n'avait pas oublié Lons le Saunier où il était né en 1929, route de Macornay.

En 2004 dans son livre "Et puis encore ... que sais-je ?" il consacre une page "aux petits trains haletant et crachant qui, les jours de marché, s’emplissaient de cageots, de légumes et de cages à volailles". Le tacot était de ceux là.


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"Le tacot reliait Lons le Saunier à Saint Claude par Clairvaux à travers les monts du Jura. Il avait été supprimé avant la guerre pour être remplacé par un autocar, mais le manque d’essence sous l’occupation lui avait fait reprendre du service.

Il mettait un peu plus d’une heure pour faire les seize kilomètres qui séparent Lons le Saunier de Pont de Poitte. Il faut dire qu’après la gare de Conliège il escaladait la trouée de Revigny et les ingénieurs avaient bâti pour lui des tunnels en demi-cercle qu’on voit encore, travail énorme pour un trafic plus que restreint; mais il fallait bien desservir ces villages, on dirait aujourd’hui désenclaver.

De Nogna à Lons, en voiture à cheval, il fallait compter trois heures. Le petit train n’en mettait qu’une. Je le revois encore avec sa locomotive hors d’âge, qui ressemblait à une machine à vapeur contemporaine de Denis Papin, mais vaillante en dépit de ses soixante dix ans. Quant à ses wagons en bois, ils étaient au TGV ce que l’opéra de la Bastille est à la Sainte Chapelle, mais les gares sont toujours là, pimpantes, habitées, repeintes, contiguës à leur quai de déchargement qui sert aujourd’hui de remise. Ce qu’il y a d’extraordinaire quand on s’éloigne des grands axes, c’est qu’on retrouve une France qui n’a guère changé depuis deux siècles".

En 1998 il confiait quelques souvenirs au journal "Lons Magazine" :

"Mon grand-père a été tailleur à Lons. Il y a peut être quelques vieux Lédoniens qui s’en souviennent encore. il avait son magasin dans un monument historique, la Tour de l’Horloge, à l’entrée de la rue du Commerce. Le magasin de tailleur était en bas, et l’atelier au premier étage. J’ai passé étant gamin un certain nombre d’heures dans ce magasin où je montais voir la cloche par un escalier en bois. Il avait un deuxième magasin rue du Commerce et c’était un très bon tailleur. J’ai connu Lons à une époque qui est évidemment maintenant un peu éloignée, mais je suis né très exactement sous Montciel ..." (source http://www.ville-lons-le-saunier.fr)

Il rendait visite à son grand-père dans sa maison de Pont de Poitte et l’accompagnait à la pèche et aux champignons. Il a assisté à la libération de Lons.
Jean Amadou est toujours resté attaché au Jura "Le Jura est une région extrêmement reposante. Je recommande souvent aux gens d’aller y chercher un peu de calme. Lons a su garder son caractère de ville de province et n’a pas été agressée." disait-il. Son regret est de n’être jamais passé au théâtre de Lons. (source Bernard Girard).


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