http://foncinelebas.free.fr


La Poix

 

Extrait de "recherches historiques sur les Foncines" de J.B. Munier


Autrefois dans nos montagnes, on fabriquait beaucoup de poix dite "de Bourgogne". Elle servait essentiellement , jusqu'à l'invention des chandelles, à la confection des torches d'éclairage, et il s'en faisait un très grand commerce; Aussi nos seigneurs n'avaient pas négligé cette branche de revenus, car par une charte du 12 août 1301," il est prescrit que la poix recueillie dans les forêts de nos montagnes ne pourrait être vendue qu'à Jean de Chalons. La poix noire cinq sous estevenants et la blanche quatre sous; celui qui enfreindra cette disposition sera condamné à une amende de soixante sous à partager entre les seigneurs et abbés".

Différents fours à poix ont été trouvés. Entre autres à Chapelle des bois, au Lac des rouges truites et enfin à Fort du Plasne.

Certains de ces fours étaient relativement simples : "un creux dans la terre de deux mètres de diamètres par le haut, qui se rétrécissait à mesure qu'il venait plus profond. On le remplissait de branches de sapins fendues en morceaux, ensuite on recouvrait par le feux le haut du creux, le feu brûlant jusqu'au fond la poix se distille et coule par un trou qui y est pratiqué."

D'autres étaient plus complexes : ils comportaient deux ouvertures, par l'une on mettait le feu, par l'autre on recueillait la poix qui s'écoulait des bûches et tombait dans un bassin. La fumée rendait la poix ainsi obtenue presque noire.

La poix blanche était recueillie directement sur les arbres sur pied. On sait que les cernées, nombreuse dans le Mont-Noir, doivent leur nom au fait que pour les créer, on a "cerné", c'est à dire enlevé l'écorce des troncs des sapins pour les faire sécher. Il est certain qu'avant de les laisser sécher, on en extrayait toute la poix possible.

Au XVIIIème siècle, les chandelles et les cierges remplacent les torches de poix. On lit par exemple à l'article 21 des droits curiaux de la Chaux des Crotenay "le presbytéral était compensé par la cire qu'on livrait à M. le curé pour les messes de fondation, ce qui lui constituait un revenu de deux cent livres"

Un souvenir à propos de la poix : il n'y a pas très longtemps encore, certains de nos anciens en mâchaient des morceaux prélevés directement sur l'écorce des sapins comme d'autres chiquaient du tabac où d'autres encore, plus près de nous cette fois, mâchent du chewing gum.


La Cire

J.B. Munier nous dit aussi, à propos des droits de chapellenie que les obsèques étaient rétribuées en cire. Cette coutume dura d'ailleurs assez longtemps puisqu'on en retrouve trace sur le cahier de délibération de la fabrique de la paroisse de la Chaux des Crotenay, à la date du 30 août 1835. On y lit par exemple "qu'il ne sera perçu que la moitié de la cire exigée par le tarif ... et que les pauvres seront exemptés de tous droits et rétributions pour sonnerie; quant aux fournitures de cire ils le feront à leur volonté."

Lorsqu'on arrête les comptes de la fabrique de 1893 on constate que la cire laissée après chaque enterrement a été brûlée, valeur 15 francs. Ensuite il est question de cierges.


haut de page