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"le Petit Comtois"

 


Cette page reprend des articles concernant notre région. Ils sont tirés des archives du journal "Le petit Comtois", pour la période 1893 à 1903. Ce quotidien régional apparait en 1893 et rencontre un succès qui va perdurer jusqu'à la fin de sa publication. Celle-ci intervient en 1944 à la suite d'un ordre de la Kommandatur.

(source http://laseldi.univ-fcomte.fr/petit-comtois/index.php)


Foncine le Bas


9 janvier 1884

Un voiturier nommé Besson, Victor, âgé de trente-trois ans, revenait hier de Champagnole avec deux voitures chargées. Vers cinq heures du soir, il rencontra sur la route les nommés Millet et Barriod, qui, conduisant une petite charrette à bras, lui demandèrent à attacher leur véhicule derrière ses voitures; les trois hommes se mirent alors en route dans la direction de Saint-Laurent, où les deux derniers habitaient.
Arrivé à environ 500 mètres de cette localité, Barriod, fatigué, voulut s'asseoir sur le siège de côté adapté à la première voiture; mais, perdant l'équilibre, il tomba entre les roues, et malgré l'arrêt presque instantané des chevaux, la roue de derrière l'atteignit à la tête d'où le sang s'échappa en abondance.
On le reconduisit à son domicile, où le docteur Regad, de Saint-Laurent, a constaté qu'il avait les mâchoires brisées et quelques contusions très graves à la tête, qui pourront mettre sa vie en danger.
Le malheureux Barriod, qui est âgé de soixante-deux ans, est marié et père de quatre enfants.

19 janvier 1884

Avant-hier un nommé F. Vincent, de Foncine-le-Haut, entrait, dans un état complet d'ivresse dans l'auberge tenue par M. Girardet, au hameau des Planches, et lui intimait l'ordre d'atteler le cheval d'un nommé Jacquin. Girardet ayant répondu qu'il n'avait d'ordre à recevoir que du propriétaire du cheval, l'autre lui envoya un coup de poing qui le jeta par terre; il se releva et tous deux s'empoignèrent à bras-le-corps; dans la lutte, il y a eu un carreau cassé et un rideau déchiré.

3 janvier 1885

Le 30 décembre, à onze heures du matin, des ouvriers terrassiers étaient occupés à faire sauter des blocs de rochers à Letravers, commune de Longeville.
Au cri : "Gare la mine !" les ouvriers se retirèrent, mais tout à coup, l'un d'eux roule sur le sol sans pousser un cri : une pierre pesant environ un kilogramme lui était tombée perpendiculairement sur le crâne et le lui avait brisé.
Cet ouvrier se nommait Vionnet, Léon; il était âgé de quarante ans et demeurait à Ville-du-Pont.
M. le juge de paix de Montbenoît, après avoir fait les constatations légales, a ordonné l'inhumation.

7 janvier 1887

Hier, une tourmente effroyable sévissait dans nos montagnes et accumulait, en certains endroits, de véritables montagnes de neige. La charrue lancée sur la route des monts de Revigny, avec 12 chevaux et 11 paires de bœufs, a été prise dans les neiges. Les voitures de Champagnole, Clairvaux et Orgelet, parties comme d'habitude, ont été obligées de rentrer, ne pouvant forcer le passage. A l'heure où nous écrivons, un seul courrier a pu arriver, celui de Morez. Aujourd'hui, a commencé le dégel. Espérons que nous n'aurons aucun sinistre à enregistrer.

4 janvier 1890

Pendant la nuit du 24 au 25 décembre, un renard s'introduisit dans une écurie, par le trou d'une chatière, à l'hôtel du Commerce de Foncine-le-Haut.
Il abattit six poules, deux canards et un dindon. Ce massacre accompli, il dévora à belles dents tout ce qu'il put.
Le matin, une jeune fille vint comme d'habitude donner à manger à ses volailles, dont elle vit les débris.
Le renard essaya, mais en vain, de fuir par le trou de la chatière. Il avait tellement mangé que son embonpoint ne lui permit pas de passer.
Très émue, la jeune fille s'empressa de fermer la porte de l'écurie et vint raconter ce qu'elle avait vu. Un chasseur, armé d'un fusil, fut appelé; le renard, plus honteux que s'il avait été pris par les poules qu'il avait mangées, dut subir le sort de ses victimes.
Le dindon occis n'avait point été entamé.
On le servit à la table de l'hôtel du Commerce, qui conservera la peau du renard comme un souvenir de son indigeste réveillon.

29 janvier 1893

Nous lisons dans les journaux locaux :
Pontarlier, le 3 janvier 1893.
Monsieur le rédacteur,
Par une fâcheuse coïncidence, le tirage au sort a eu lieu dans le canton de mouthe le jour même où y sévissait cette violente bourrasque de neige qui, de mémoire de montagnard, n'a pas eu sa pareille depuis longtemps, et qui dans la région même a occasionné la mort de deux personnes.

J'ai pu aller des Hôpitaux à mouthe et revenir de mouthe à Pontarlier en deux jours, en sorte que je n'ai eu à ajourner ni ici ni là les opérations du tirage, où chacun s'était d'ailleurs bravement rendu.
Mais si je suis arrivé à ce résultat, c'est, à l'aller, grâce au secours des habitants de Gellin qui, au plus fort de la tourmente, sont accourus et ont pratiqué dans la neige une tranchée sans laquelle nous eussions été inévitablement bloqués; c'est, au retour, grâce à l'aide et à la coopération successive du service vicinal de mouthe, des populations empressées du Brey, de Labergement, de Malbuisson, de Montperreux, qui, tant avec leurs chasse neige qu'au moyen de leurs pelles, nous ont frayé péniblement un chemin à travers les "menées" et les écoulements de neige; je dois surtout une mention spéciale aux habitants du hameau de Chaon qui, abandonnant leurs pelles, ont marché sur deux rangs dans la neige devant nos traîneaux et nous ont permis ainsi d'arriver jusqu'à Oye, où la route était déjà tracée.
Pareillement, si j'ai pu me rendre mercredi à Levier, je le dois aux habitants de Chaffois, qui ont obligeamment mis à ma disposition chevaux et bœufs, et aux équipes de travailleurs de cette commune, du Souillot et de Levier, qui, sous la direction du service des ponts et chaussées, se sont échelonnés sur la grand' route et nous l'ont frayée.
Je n'ai pu, dans ma hâte, remercier ces braves gens comme je l'aurais voulu. Aussi ai-je recours, monsieur le rédacteur, à la publicité de votre journal pour leur exprimer à tous ma vive gratitude du courageux dévouement qu'ils ont montré en la circonstance, et qui me crée un lien de plus avec eux.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l'assurance de ma considération très distinguée. Le sous-préfet, Rousselot.

Gellin, ligne tacot Pontarlier - Foncine

12 février 1894

Il y a des gens qui "feraient battre des montagnes" dit le proverbe. M. le préfet du Jura n'est certainement pas de ceux-là; mais il excelle, paraît-il, à jeter la discorde entre les communes sur lesquelles il est censé exercer une bienfaisante tutelle administrative. Voici du moins ce que dit à cet égard une délibération du conseil municipal des Planches-en-Montagne, qui vient d'être adressée à M. le ministre de l'intérieur.
Le conseil municipal, régulièrement assemblé, considérant :

1) Que la commune de Chaux-des-Crotenay, par décision du jury d'expropriation en date du 22 août 1891, avait été condamnée à payer, sans restriction, à la commune des Planches la somme de 2,107 fr. comme indemnité de terrains pour la rectification du chemin de grande communication n° 16;
2) Que la commune des Planches n'a encore rien touché de ladite indemnité,
Demande à M. le maire s'il n'y aurait pas moyen de faire rentrer la commune dans ces fonds, qui lui sont dus légalement.
Le maire répond qu'à l'effet de presser le recouvrement, de cette somme, il est allé, accompagné de l'adjoint, M. Colin, trouver le maire de Chaux-des-Crotenay pour lui demander s'il ne voulait pas verser au nom de sa commune la somme de 2,107 fr. à celle des Planches. M. Renaud, maire, dit que la commune des Planches serait déjà payée sans une lettre de M. le préfet, disant qu'il n'y avait pas lieu de verser l'indemnité sus-relatée.
Le maire des Planches ajoute que l'état exécutoire qu'il avait dressé, à la date du 28 juillet 1892, en vue de recouvrer celte somme, lui a été retourné sans approbation.
De plus, M. le préfet, consulté par la municipalité des Planches, à engagé cette dernière à avoir recours aux tribunaux ordinaires pour interpréter la décision du jury ; se conformant à ce désir, le maire a dit que le dossier de l'affaire est au tribunal d'Arbois depuis au moins six mois, et qu'aucune solution n'est encore intervenue.
Le conseil, considérant qu'il est parfaitement reconnu que c'est M. le préfet qui, en premier lieu, a mis des entraves dans le règlement du litige entre Chaux des Crotenay et les Planches, a recours, d'accord avec MM. les maire et adjoint, à la haute justice et à la haute bienveillance de M. le ministre pour arriver une prompte solution de cette affaire qui, depuis trop longtemps, traîne en longueur.
Ainsi délibéré, les jours, mois et an susdits.
Ont signé au registre les membres présents, après lecture.
Pour copie conforme, dont extrait a été affiché le 11 janvier i894 aux lieux accoutumés, conformément à l'article 56 de la loi du 5 avril 1884.


11 janvier 1893

M. Achille Jeunet, de Foncine-le-Haut, a été grièvement blessé par un pistolet qui a éclaté dans ses mains.
Le maire, Barbaud.

25 janvier 1893

Nous recevons de M. le chef de gare de la Viotte, la lettre suivante :

Monsieur le rédacteur,
J’ai l'honneur de vous informer que, par suite d'abondance de neige, la circulation des trains est interrompue entièrement entre Charix et Nantua, sur la ligne de Bourg à Bellegarde; entre Champagnole et Saint-laurent, entre Gilley et le Locle, entre Montluel et Ambérieu, entre Champagnole et Lons-le-Saunier et entre Andelot et Saint-Laurent.
Veuillez agréer, etc.
Le chef de gare,
E. MONGUEZ
P.S. J'apprends à l'instant que la circulation est reprise, ce soir, entre Andelot et Champagnole et entre Andelot et Pontarlier.
On peut aller à Pontarlier, par Mouchard.

Tramway Pontarlier - Mouthe

13 février 1894

M. L., préposé des douanes, rentrant de service, a malheureusement glissé en arrivant à son domicile, il s'est enfoncé plusieurs côtes.
Un long repos lui sera nécessaire.

13 février 1894

Nous apprenons que le décret de la concession de la mine de sel de Poligny vient d'être signé par le président de la République. La société va pouvoir se constituer, et nous allons très prochainement voir élever les bâtiments de la saline-soudière. Déjà les pompes établies aux deux sondages fonctionnent depuis plusieurs jours, et les chambres de saturation seront prêtes au moment où l'usine pourra fonctionner,
Le pays attendait avec impatience, cette concession, qui empêchait la construction de l'usine.

13 février 1894

Une troisième attaque nocturne a eu lieu, avant-hier soir, entre neuf et dix heures, à la Croix de Pierre, près de l'embranchement de la route de Miéry; M. X.. de Plasne, a été attaqué par deux individus que l'obscurité l'a empêché de reconnaître et qui lui ont demandé là bourse ou la vie.
M. X... leur a remis son porte-monnaie, contenant une dizaine de francs.

6 janvier 1896

Le Patriote morézien publie parfois d'intéressants souvenirs historiques sur la région. Voici ce que nous empruntons à son dernier numéro :

Au quatorzième siècle, la peste noire fit d'épouvantables ravages dans nos montagnes. Après avoir dévasté l'Asie et l'Afrique, désolé l'Italie et l'Espagne, la peste envahit la France.
"Arrivant par l'Italie, raconte Ed. Clerc, dans son Essai sur l'Histoire du Comté de Bourgogne, et franchissant les Alpes, la peste aborda le comté de Bourgogne par le Midi, pénétra à Poligny, à Arbois, et de là gagna Salins et Besançon. Dans les villes, sur les chemins, on n'apercevait que malades au teint livide, aux regards mourants, dont la peau était couverte d'exanthèmes noirs, rouges ou bleuâtres,
Dans le grandvaux, les trois quarts au moins de la population succombèrent. Les habitants des plateaux de Longchaumois, de Septmoncel et des Rousses furent presque complètement décimés; les cadavres étaient dévorés par les loups et les ours. Le haut Jura redevint désert; les forêts envahirent les terrains défrichés.         
Ces ravages eurent lieu en 1349, année qui demeura longtemps tristement fameuse sous le nom d'année de la grande mort.


Le 18 Floréal an VIII, Bonaparte, se rendant en Italie, descendit de voiture au village de Morbier. Les habitants l'abordèrent et engagèrent familièrement la conversation avec lui. Bonaparte leur répondait avec simplicité, s'informant de tout ce qui était relatif à nos montagnes et se faisant donner des détails sur les différentes branches d'industrie qui y étaient en activité. Il arriva ainsi, entouré d'une population nombreuse, jusqu'aux portes de Morez. Il était neuf heures du soir. Toutes les fenêtres étaient illuminées. Bonaparte surpris s'écria : "C'est assez drôle, ceci ! ".
Les habitants de Morez entourèrent sa voiture et le supplièrent de se montrer à eux. Napoléon parut à la portière, inclinant plusieurs fois la tête. Il fit arrêter sa voiture pendant plus d'une demi-heure. L'admiration dont il était l'objet parut l'impressionner vivement.
Il coucha, croît-on aux Rousses, pour aller, le lendemain, se mettre à la tête des troupes massées près de Lausanne, pour, de là, traverser le Saint-Bernard".

14 janvier 1896

Un incendie a éclaté ce matin, à trois heures, à l'usine du Milieu, commune de Fort-du Plasne, appartenant à M. Pierre Touveray.
Les dégâts sont importants. Rien d'assuré; mobilier sauvé en partie, 500 doubles décalitres de blé brûlés et grande quantité de bois; deux maisons, canards et lapins brûlés; habitation détruite entièrement.

22 janvier 1896

Le sieur François B., âgé de quarante ans, ouvrier scieur, rentrant chez lui, vers huit heures du soir, après avoir un peu trop fêté la dive bouteille, voulut s'appuyer contre le parapet du pont de l'usine Collin; il tomba dans la rivière.
A ses cris, on accourut à son secours et on put le retirer immédiatement, mais il avait à la tête des blessures graves.

17 février 1897

Nous apprenons qu'un accident est arrivé à un conducteur chef du PLM., M, H., habitant le faubourg Saint-Pierre. M. H. était sur la ligne d'Andelot à Saint-Laurent; le train marchait à environ 50 kilomètres à l'heure en quittant la gare d'Andelot, lorsque le conducteur chef s'aperçut que la porte du fourgon n'était pas fermée. En fermant cette porte, il tomba, se retint un moment mais comme ses pieds traînaient à terre, il fut obligé de lâcher prise. Il porte de nombreuses blessures à la tête et aux jambes. Il a reçu des soins des docteurs Houdard fils et Berthelot.

18 février 1897

L'accident survenu à M. H., conducteur chef au PLM., et que nous avons signalé hier sans avoir eu le temps de vérifier, est arrivé non à Andelot, mais entre la gare de la Chaumusse et celle de Chaux des Crotenay C'est à cette dernière station que le chef de gare s'est aperçu de la disparition du conducteur chef. Comme il y avait croisement, il arrêta le train jusqu'à ce qu'un homme d'équipe ait retrouvé le blessé. Nous sommes heureux d'apprendre que l'état de ce dernier s'est amélioré.

19 mars 1900

On écrit au Progrès de Lyon :
Malgré la campagne active entreprise par Champagnole pour faire échouer le projet de tramway de mouthe à Saint-Laurent et Clairvaux, tout nous fait espérer que le conseil général ne reviendra pas sur sa première décision et qu'à sa cession d'avril il approuvera définitivement le tracé mouthe-Saint-Laurent et, éventuellement, Clairvaux.

Ce projet, en effet, a l'avantage de desservir des communes importantes des cantons de Saint-Laurent et Clairvaux, tandis que la direction sur Champagnole, parallèle au chemin de fer, n'intéresse, à proprement parler, que cette dernière localité, la petite commune des Planches (226 habitants), et peut-être Bourg-de-Sirod (277), dans le cas où la variante par ce dernier village serait adoptée.
Toutefois une légère observation est à faire sur le tracé par Saint-Laurent. Pourquoi le faire passer sous le Mont-Noir, où il n'y a pas d'agglomération à deservir, au lieu de chercher à se rapprocher de l’importante commune de Fort-du-Plasne (540 habitants) ? Nous reviendrons là-dessus après avoir plus mûrement étudié la question sur le terrain.
Les conseils municipaux des communes intéressées vont être appelés à en délibérer. Nous ne doutons pas qu'ils envisageront l'affaire à tous ces points de vue et contribueront par le vote de subventions à la réussite du projet.

28 mars 1900

Samedi prochain, nouveau bal offert par la Vaudoise à toutes les sociétés de la ville. Nous souhaitons à tous les sociétaires et amis une agréable soirée, et espérons que les jeunes gens rivaliseront de zèle pour la réussite de cette fête qui promet d'être charmante et pleine d'entrain.
Le préfet du Jura, président de la commission internationale de l'exposition collective des fromages de Franche-Comté, informe les intéressés du département du Jura que des concours temporaires pour ces produits auront lieu à l'Exposition universelle de Paris : 1° du 22 au 28 mai ; 2° du 25 au 30 juillet ; 3° du 19 au 27 septembre.
Les personnes qui voudraient exposer sous le patronage de l'exposition collective sont priées d'adresser leur demandes le plus tôt possible, soit à la préfecture du Jura, soit à M. Friant, directeur de l'école de fromagerie, à Poligny, où tous renseignements utiles seront fournis.

28 mars 1900

Dans la nuit du 21 au 22 mars, un malfaiteur resté inconnu, s'est introduit avec escalade et effraction, dans le magasin de M. Petetin, Henri, épicier aux planches et s'est emparé d'une somme de 10 fr. renfermée dans un tiroir caisse. Plainte a été portée à la gendarmerie.

3 mars 1901

Le 25 février, vers cinq heures du soir, le nommé Joseph Jacquot, propriétaire à Blye, revenait de Liéfenans, section de la commune de Charézier, lorsqu'en traversant la rivière, la glace se rompit sous lui, à environ vingt mètres du bord, dans un endroit où la profondeur de l'eau atteint trois mètres. Il y avait déjà bien vingt minutes que le malheureux se débattait dans l'eau en appelant vainement au secours, lorsqu'il fût entendu par un jeune homme de vingt-un ans, nommé Joseph Guyon, qui accourut à son aide.
Sans calculer le danger auquel il s'exposait, Guyon s'élança sur la glace qui pliait sous ses pieds et jeta au naufragé l'extrémité d'une corde dont il s'était muni, et que celui-ci s'empressa de saisir. Il fallut toute la force, le courage et l'adresse de Guyon pour remonter Jacquot sur la glace et le ramener au bord.
Conduit ensuite au moulin de Blye, Jacquot reçut dans cette maison les meilleurs soins et il put ensuite regagner son logis. On ne saurait trop féliciter le jeune Guyon du courage et du dévouement qu'il a montré dans cette circonstance.

2 mars 1903

Le 26 février, le train d'Andelot à Morez, qui passe ici à midi, avait du retard et le bruit d'un déraillement circulait aussitôt.
Il s'agissait seulement d'un déraillement du train de marchandises qui quitte Saint-Laurent à huit heures et demie du matin. Pendant la manœuvre à la gare de la Chaumusse, deux wagons avaient été renversés et deux projetés hors des rails. Une machiné de secours, venue de Mouchard, remettait immédiatement les choses en bon état et les trains reprenaient leur marche après un retard de deux heures.

25 mars 1903

Samedi soir, à six heures, les jeunes de Fabry, au nombre de quatre, prenaient le train à Saint-Laurent pour rentrer de l'école chez leur père, chef de gare à la Chaumusse.
Le train était à deux kilomètres de cette dernière gare et l'un des enfants, un genou sur la banquette, regardait par le vasistas. Tout à coup, à une secousse, la portière s’ouvrit et le malheureux jeune homme fui précipité sur la voie.
Le train continua sa marche jusqu'à la gare. Un garde-barrière, qui passait par-là après le passage du train, ne vit rien, mais fut rappelé un instant après par des gémissements. Il porta d'abord secours à l'enfant puis d'autres secours vinrent de la gare de la Chaumusse.
Deux médecins appelés aussitôt constatèrent une fracture de l'os frontal et d'autres graves blessures qui mettent en danger la vie de l'enfant.
Une enquête est ouverte pour établir les responsabilités de ce grave accident.


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