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D'ANONNAY, des notables oubliés

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On lit dans le livre du père Doudier "Les comtois dans la tourmente", en page 25, le nota suivant :


"Ce Claude D’avonex (il s’agit du parrain d’un foncinier baptisé en 1640 à Pergnier) m’est inconnu. Ce n’est pas un nom de Foncine et je ne l’ai rencontré qu’en cet endroit. Les registres de Foncine mentionnent un Danonay comme témoin de mariage le 9 septembre 1659, puis le 12 juillet 1685, une Davonay qui épouse un foncinier; elle est de la Chaux des Crotenay; les 7 et 9 mai 1685 "honorable Claudine Davonne" qui est marraine; nulle mention de son origine. Enfin en 1820, à l’occasion d’un baptême, on trouve "Davonay" dans le texte de l’acte et "D’Avonay" à la signature; cette personne est également de la Chaux des Crotenay.
Le fait que "Claude d’Avonex" signalé en Savoie, est qualifié de "notable" semble l’exclure de notre pays, Foncine n’ayant pas connu de noms à particule".

Un document daté de 1808 que m’a prêté Jean-Pierre Fumey répond à cette question.

Il s’agit de la réponse du maire de la Chaux des Crotenay à un questionnaire envoyé par le préfet à tous les maires du Jura. Les questions sont numérotées de 1 à 42. La réponse du maire ne donne pas le texte de ces questions. Il se contente de rappeler leurs numéros.

Question 11 : On ne connaît pas de gens plus distingués ayant habité la commune que les seigneurs ... excepté une famille noble issue des anciens seigneurs de Avonay près de Tournon en Savoye qui accompagnait le marquis de Lullin lorsqu’il vint habiter le château. Ils restèrent dans cette commune et il y a encore des sépultures qui commémorent leurs titres.

Question 13 : Il y avait une chapelle bâtie et fondée en titre de bénéfice par la noble famille Davonay dont il a été parlé précédemment. L’aîné de la famille nommait les chapelains. Cette chapelle était sous le vocable de Saint Sébastien.

Question 17 : Il y a encore dans cette église une cloche qui a plus de 300 ans puisqu’on y lit que le marquis de Lullin en était le parrain.

Voila donc une origine que ne connaissait pas le père Doudier.

Précisons que dans sa liste des mariages 1636-1794 à la Chaux des Crotenay, Michele Mouriez compte 13 hommes et 7 femmes portant le nom de Davonay.

Ce document répond à une autre question :


Le docteur Chambelland nous dit que "Catherine de la Baume dite aussi Catherine de Bruges, mariée à Albert Eugène, marquis de Lullin, gouverneur du Chablais vint résider au château de la Chaux et amena avec elle la famille Davonnay près Tournon en Savoye. Cette famille s’est fixée au hameau des Combes où elle avait sa chapelle et son chapelain. Décédée sans postérité, Catherine laisse la baronnie de la Chaux à son cousin Nicolas. Elle est inhumée devant l’autel de l’église de la Chaux des Crotenay".


La grand-mère de notre Catherine était aussi une Catherine. Celle-là s’était mariée en premières noces à Louis de la Baume seigneur, entre bien d’autres, de la Chaux des Crotenay. Veuve en 1614, elle s’était remariée quatre fois. On a pu croire que c’était cette grand-mère qui reposait dans notre église. Le document de 1808 confirme ce que dit le docteur Chambelland, qui le connaissait certainement : La Catherine de la Chaux des Crotenay est la petite fille de la Catherine aux cinq maris ...

Et puisqu’il est question du marquis de Lullin, Voici quatre lignes relevées chez Lucien Febvre : Le Marquis commandait alors 1500 hommes qui défendaient la ville de Gray lorsque les français l’ont conquise en 1674.

"Quand Louis XIV, tout enivré de ses succès faciles, exigea des échevins graylois leurs cléfs de la ville sur un plat d’argent, il se heurta à une mauvaise tête, à un orgueilleux bonhomme qui se permis des réflexions aigres-douces: "Encore passe, si les français eussent donné l’assaut ! mais entrer dans une ville affamée, petite gloire".


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