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Et la lumière fut !

 


A la fin du XVIIe siècle, une invention fit son apparition dans les villes. Elle apporta un progrès considérable en permettant d'y circuler en sécurité la nuie venue. Celui qui fut à l'origine de ce progrès, était de chez nous, ou presque. Jean-Baptiste Munier nous apprend dans ses "Recherches historiques sur les Foncines et le canton des Planches", qui était Dominique François Bourgeois, l'inventeur du réverbère.


.les Fourgs (mercredi 21 mars 2007)

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Châtel-Blanc est la patrie de Dominique-François Bourgeois, né en 1693. Cet habile mécanicien, en inventant les réverbères, rendit un immense service, non seulement à Paris, mais à toutes les villes, car les rues de nos cités furent longtemps dangereuses à parcourir dès que la nuit était arrivée.

Dans les circonstances où le danger était imminent, on ordonnait, comme on le fit en 1524, 1526 et 1553, à tout propriétaire de maison, de placer après neuf heures, sur la fenêtre du premier étage, une lanterne allumée.

Un règlement de la chambre des vacations du 29 octobre 1558, prescrivit de placer au coin de chaque rue de Paris et au milieu, des falots qui devaient brûler constamment. Un arrêt du Parlement du 14 novembre suivant y substitua des lanternes ardentes et alimentées. Dans le siècle suivant, l’usage établit d’entretenir des lanternes aux frais des parisiens dans les rues de Paris.

Cependant, un bourgeois ne se hasardait guère à sortir pendant la nuit sans porter avec lui sa lanterne.

En 1662, Laudati Caraffe obtint l’autorisation du roi, la faculté, permission et privilège, d’avoir et d’établir porte-flambeaux et porte-lanternes à louage.

La Reynie, lieutenant de police en 1667, fit suspendre une lanterne garnie d’une chandelle allumée, à chaque extrémité et au milieu de chaque rue. Un édit de juin de 1697 étendit cet éclairage à toutes les villes du royaume.

Dans notre province, les édits relatifs à l’éclairage des villes sont du : 19 novembre 1699, 5 août 1697, août 1717 et du 9 juillet 1743.

En 1729, la capitale compta 5772 lanternes ou fanaux.

M. de Sartines proposa une récompense à celui qui perfectionnerait ce service public; c’est alors que Bourgeois, de Châtel-Blanc, inventa les réverbères et obtint par lettres patentes, enregistrées le 28 décembre 1745, le privilège de l’entreprise. Les réverbères eurent un succès d’enthousiasme.

Un certain M. Valois d’Oville publia à leur louange, en 1746, un poème assez curieux dont voici seulement quelques vers :

Le règne de la nuit va désormais finir;
Des mortels renommés par leur sage industrie,
De leurs climats sont prêts à la bannir,
Vois les effets de leur génie :
Pour placer la lumière en un corps transparent,
Avec un verre épais une lampe est fermée.
Dans un autre une mèche avec art enfermée,
Frappe un réverbère éclatant,
Qui d’abord la réfléchissant,
Porte contre la nuit sa splendeur enflammée,
Globes brillants, astres nouveaux,
Que tout Paris admire au milieu des ténèbres,
Dissipez leurs horreurs funèbres
Par la clarté de vos flambeaux.

En 1769, Bourgeois, anobli sous le titre de Châtel-Blanc, fut de nouveau chargé pour vingt ans de l’éclairage des rues de Paris. Le nombre des réverbères augmenta successivement; on comptait alors 7000 becs, alimentés par 3500 réverbères : il y en avait 11050 en 1809, 12627 en 1821.

Dominique-François Bourgeois est mort à Paris en 1781.

Il a fait plusieurs autres objets de mécanique, très remarquables. Il est en particulier, le principal auteur du canard de Jacques de Vaucanson (un canard automate qui donnait l'illusion de manger , digérer et éliminer la nourriture et l'eau qu'il ingérait, exposé en 1844 au Palais-Royal, il est le seul automate de Vaucanson à avoir été conservé, acheté en 1840 par Georges Tiets,, mécanicien).

Dominique François Bourgeois a également imprimé des mémoires remarquables.

Dominique-François était un BOURGEOIS-ARMURIER.


Peu après avoir mis en ligne cet extrait de "l' Histoire des Foncines", je découvre sur le site d'Hubert Bourgeois, un chapitre beaucoup plus complet sur cet inventeur. Je profite de cette occasion pour inviter ceux qui s'intéressent au passé de Chatelblanc et Chapelle des Bois, à visiter son site particulièrement riche : http://bourgeoischatelblanc.net

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