http://foncinelebas.free.fr


Jean-Baptiste Munier

Voir également, tiré du livre de JB. Munier : l'invention du réverbère

et catastrophes qui touchèrent Champagnole, tirées du livre de Raoul Sébile

et le texte de Raoul Sebile, écrit en 1901, sur la terrible peste qui ravagea la région de 1628 à 1640


Jean-Baptiste Munier, né en 1805, a été maire de Foncine le haut. Il a, selon le père Doudier, été un érudit "touche à tout" écrivant sur les fromageries, le creux-Maldru, les tourbières, l'église paroissiale. Il est surtout connu pour son ouvrage "Recherches historiques sur les Foncines et le canton des Planches" paru en 1874.

Ce livre est pratiquement introuvable. Si le père Doudier reprend l'essentiel de ce qu'il dit en éliminant la part subjective, sa lecture est cependant très intéressante. Les églises, les châteaux (Chaux des Crotenay, Château Vilain, Chatelblanc), les démêlés avec les suisses, les chartes d'affranchissement, les partages des bois, les procès où tous les signataires sont cités, les impôts, la bande à Mandrin et bien d'autres choses.

Voici par exemple une liste des ouragans, tempêtes, sécheresses, maladies cités :

En 987, 988, 989 et 990 nos pays furent désolés par la famine. Nos auteurs s'accordent à dire que dans le courant du Xem siècle, dix famines et treize pestes réduisirent le comté de Bourgogne à la plus affreuse de toutes les positions.

De 1001 à 1014, trois famines, dont l'une dura cinq ans. En 1028, les hommes mangeaient de la terre et se dévoraient les uns les autres.

L'année 1289 avait été exceptionnellement pluvieuse.

En 1315 des pluies générales et continuelles détruisirent les récoltes et amenèrent la famine et la peste. La peste régna en 1347, 1348, 1349, 1350, 1360 et 1361. On a dit "en l'an mille trois cent quarante neuf, de cent n'en demeurait que neuf". C'est pour retenir les survivants que la charte du 6 juin 1351 leur accorda des privilèges.

En 1356 un violent tremblement de terre agita les chaînes du Jura.

En plein hiver 1362, la peste se réveilla avec fureur. Ce fut "la mûrie de la bosse".

En 1415 longues pluies et débordement de rivières.

En 1418 la peste survient à la suite d'horribles chaleurs; en deux mois cent mille personnes avaient été inhumées dans les grandes fosses des cimetières. L'église et l'Abbaye de Saint Claude sont incendiés.

En 1427, 1429, 1436, 1437, 1441, 1442, 1451 et 1456 de nouveau la peste.

En 1565 et 1567 toujours la peste.

En 1573 froid intense.

En 1578 les français, puis en 1595 les lorrains envahissent nos montagnes et détruisent tout.

En 1628 nouvelle peste. Les Foncines sont méconnaissables. En août, on constate cinquante ménages et deux cents décès. Six mois après il y a encore des victimes. Les précautions que l'on prend en ces cas là sont toujours les mêmes: on établit des gardes urbaines avec mission d'empêcher l'introduction des personnes et des choses venues de lieux suspects. On barre soit les villages, soit des particuliers en posant des gardes, c'est la barre simple, ou en installant des corps de garde bien armés, s'assurant que les habitants des lieux infestés ne s'écartent pas de leur habitation ni ne fréquentent les autres villages sous peine d'être arquebusés (c'est la barre serrée). On barre un particulier en l'enfermant dans sa maison.

En 1629, 1630 et 1631 le pauvre peuple était si affligé de famine et de maladies qu'on le voyait périr à la recherche de racines qu'il mangeait pour éviter la mort.

En 1635, à cause du mauvais temps, les récoltes sont presque nulles, la peste reparaît.

En 1636 pas un lieu de Franche Comté n'est plus ou moins infecté. C'est alors que la Chapelle de Saint Roch est érigée à Foncine le haut. C'est le moment où le cimetière des pestiférés est crée à Foncine le bas.

En 1636 hiver sec et sans neige

En 1639 peste et famine. Le 15 janvier, Weimar entre dans nos montagnes d'autant plus facilement qu'il n'y a cet hiver là ni froid ni neige. Les suédois ravagent, pillent, nos villages sont incendiés. Les habitants cherchent refuge dans les bois et les cavernes; Combe David et le creux Maldru en particulier.

En 1648 fin de la guerre de dix ans. Selon un texte cité par J.B. Munier tous les villages sont brûlés, les habitants morts et la campagne tellement déshabitée qu'elle ressemble à un désert.

En 1674, les français revenaient et en 1678 la Franche Comté devenait définitivement française. On pouvait ériger à Paris l'arc de triomphe de la porte Saint-Martin en gravant "à Louis le grand les francs comtois ayant été deux fois brisés et vaincus". Il est vrai que sur cet arc on voit Louis XIV en hercule nu avec une énorme perruque et appuyé sur une massue. Longtemps les comtois ont refusé de passer sous cet arc de triomphe. C'est aussi à cette époque que les anciens se faisaient mettre à plat ventre dans leur cercueil pour, même après leur mort, tourner le dos aux français.

1709 fut une année terrible. Hiver excessivement rigoureux puis famine. On ne récolte ni froment ni fruits, excepté quelques coins que la neige avait préservés.

1719 grande sécheresse.

1753 tremblement de terre (celui de Lisbonne qui semble de faire sentir jusqu'ici).

1772 ouragan effroyable le soir de Pâques suivi d'un vent glacial durant un mois.

1719 grande sécheresse dans nos montagnes.

1725 pluies continuelles, routes défoncées. Les cultivateurs sont obligés d'aller réparer les routes que doit parcourir l'épouse du roi de France qui fait son entrée le 5 septembre 1725.

1737 orages violents, récolte insuffisante.

En 1739 les malheureux sont réduits à manger de l'herbe, ils meurent en foule, la famine désole la province. En octobre les rivières gèlent.

En mars 1740 le froid rappelle celui de 1709. En mai pluies torrentielles. En octobre et durant deux mois les pluies rendent les routes impraticables.

1747 grande disette des grains, mortalité des bestiaux.

Moins grave, J.B. Munier signale en 1618 l'apparition d'une comète qui fut un objet de surprise pendant tout le mois de décembre. Elle avait la forme d'un globe et sa queue surgissait de cette partie de notre hémisphère où se lève le soleil d'été et elle s'avançait vers le point du ciel où dans la même saison cet astre accomplit la dixième heure de sa marche.


haut de page