Les bois |
Abattage du sapin président en 1942 à la Joux (photo appartenant à Claude Vanotti)
C'est à ses bois qu'Entre deux monts doit de survivre un peu mieux que les autres villages du canton. D'une part ils permettent de répartir l'affouage, d'autre part et surtout, ils apportent des ressources intéressantes grâce auxquelles les routes, les fontaines, l'électrification, la construction de la mairie école, ont pu ètre réalisées pratiquement sans emprunt. Pourquoi cette différence avec Foncine le bas par exemple ?
Certes il semble que les premiers maires aient eu une politique avertie à ce sujet. Claude Etienne Monnier et son fils Pierre Marie en particulier. Il y a peut ètre une autre raison : Entre deux monts n'a pas d'église. Or les centres des villages se sont construits autour des églises et ont ainsi attiré les commerçants de toute nature. Le mode de vie des habitants changeait. Entre deux monts est resté un village de campagne vivant de ses terres et de ses bois. On disait :" ici ce n'est pas comme à la Chaux, il n'y a pas des maisons des deux côtés de la route". On découvre aussi, dans les livres anciens, la confirmation de cette déduction : En 1712 le bois des Cresset est une belle forêt. Chaque pied vaut de 15 à 18 livres. Elle était encore magnifique en 1757. Entre 1757 et 1780 la commune d'Entre deux monts a coupé plus de 4000 pieds de la plus belle futaie. (cf. le Châtelet ) Le passe partout (Photo Claude Vanotti) Les Fonciniers, eux, ont hérité d'une charte du 28 février 1372 qui leur donne le droit de choisir et couper tout le bois et en faire ce qu'ils voulaient dans les forêts allant du val de Sirod à la rivière de l'Orbe. Résultat, selon Lequinio, ce breton qui visitait le Jura vers 1800, "au nord de Foncine, une montagne pelée, autrefois couverte de bois; un taillis y subsistait il y a quarante ans, mais ces taillis ont été mal gardés, les bestiaux en ont dévoré plusieurs fois les renaissances et le bois a totalement péri". En 1860 encore le maire de Foncine le haut estimait que "le bois de la commune était une charge pour celle-ci, car le produit qu'on en retire chaque année ne suffit pas à payer les impôts afférents ni les droits de gardiennages" Au sujet des bois d'Entre deux Monts : Le 19 mai 1810 Claude Bryon, avocat, présente au greffe du tribunal, le marteau marqué d'une empreinte choisie par la mairie dont il sera fait usage pour l'exploitation et la distribution des bois et coupes. L'accord est donné "au nom de Napoléon, par la grâce de Dieu et de la Constitution, empereur des français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du rhin, médiateur de la confédération Suisse". Entre deux monts n'est pas le seul village a posséder des bois et Foncine n'est pas le seul à n'en pas avoir. L'origine de ces situations est sans doute à rechercher très loin. Question : quelqu'un s'est-il penché sur ces deux cas ? col du gy |