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Le Chatelet

Le village du Châtelet avant 1880, selon de P. Petrequin


Le village du Châtelet tel qu'on peut le voir aujourd'hui. Tous les bâtiments ont disparu sous les arbres et les broussailles.

En 1798 Pierre Joseph GUYON VEUILLET quitte les Cabouilles à Chatelblanc pour le Chatelet sur la commune des Planches en Montagne. Sa famille y restera jusqu'en 1812. Deux de ses garçons seront douaniers, un troisième ira aux Chalesmes et le quatrième, Jean Joseph Ignace, ne s'éloignera que de deux petits kilomètres pour aller à Entre deux monts.

Il n'y a plus trace d'habitation au Châtelet. La forêt a recouvert les ruines. Le dernier propriétaire, un Fumey, avait voulu bâtir au haut du rocher une maison de quatre étages

On sait, en particulier, par les pièces d'un procès qui a duré de 1757 à 1782 (cf. plus bas), que le nom de Châtelet apparaît pour la première fois en 1431. On peut donc supposer qu'avant même le 15 ème siècle, il existait sur ce rocher un fortin ou au moins un poste de guet. De là en effet on pouvait surveiller le pont des Planches auquel la commune doit son nom, et les trois chemins (les trois vies), qui l'empruntaient : la vie des charbonniers, la vie qui conduisait au Grandvaux et à la Savine par Foncine, et enfin une vie sans nom qui rejoignait la route du sel à Morillon et desservait le château de la Chaux des Crotenay. Des armées sont passées par là : celles de Vercingétorix et de Jules César en 52 avant JC, celles des franco-suédois de Weimar en 1636-39 et celles de Bismarck et de Bourbaki en 1871, et aussi quelques célébrités venues se reposer au château de la Chaux ou même y accoucher comme cette reine qui n'a pas laissé son nom.

La Cabouille, à Chatelblanc, où étaient les GUYON-VEUILLET avant 1792

Le même procès nous apprend qu'il y avait dans la communauté du Châtelet (qui jusqu'en 1790 a relevé de la paroisse de la Chaux) deux familles en 1473, et trois en 1713 (une GIROD et deux GUY), et en 1763, "six maisons dont deux appartenaient au sieur FUMEY, une aux GIROD et trois aux CRETIN. Par la suite le sieur FUMEY a acquis tout ce qui appartenait aux GIROD et aux CRETIN puis a détruit une maison pour agrandir les autres. On sait également que le domaine comportait, non compris les maisons et les jardins, 141 journaux.

Au début du XVIème siècle les seigneurs sont les "de Joux". En 1728 Jean de Joux, dit de Watteville (voir Dom Juan de Watteville plus loin), baron de Foncine cède ce domaine aux FUMEY, riche famille comptant nombre de notaires et de juristes. A la révolution, le propriétaire est Claude François FUMEY dit "du Châtelet". Il est né aux Planches le 30 juillet 1775, fils de Antoine FUMEY et de Marie Agnès LANDRY. Il épouse Jeanne Claudine BAILLY et meurt au Châtelet le 14 mars 1854. En 1817 il est maire des Planches.

A son décès le domaine revient à Louise Césarine Apolline FUMEY, sa fille, épouse de Jean-Baptiste MUNIER (15/11/1805-2/4/1879) médecin et auteur de plusieurs ouvrages dont un célèbre sur "les FONCINES", puis à Blanche Ursule Mélanie PROST, fille d'Alfred Alphonse PROST et de Louise FUMEY-BADOZ, femme de Paul Joseph Victor MICHAUD, marchand de vin.

Enfin, en 1936 sur l'initiative de Gaétan COLLIN, son maire, la commune des Planches achète le domaine. Les bâtiments ont déjà disparu, à l'exception d'une petite chapelle que les Fumey avaient fait construire en 1837 pour leurs défunts. Au dessus de la porte d'entrée ce cette chapelle on peut lire l'inscription suivante : UTINAM F 1837 F.


menuDom Juan de Watteville

Les Watteville viennent de Berne. Ils ont quitté la Suisse lors de la Réforme pour échapper aux protestants. Nicolas, le premier connu épouse Anne de JOUX, héritière d'une partie de la seigneurie de Château-Vilain. Ultérieurement il acquiert le reste de cette seigneurerie "pour 6250 écus d'or au soleil". L'un de ses descendants, peut-être oncle du Jean qui nous intéresse, est une célébrité dont la vie a été maintes fois racontée. Voici ce que dit de lui H. BOUCHOT :

La vie de Cartouche, de Mandrin, les joyeux coupeurs de bourses, au prix de celle de Juan de Watteville, abbé de Baume, dignitaire de l'Eglise, ambassadeur, chrétien, ottoman et renégat, est une eau de rose fade, un conte de Petit-Poucet, une plaintive et langoureuse romance.

Sous Louis XIII, aux environs de la guerre de Trente ans, Juan de Watteville est né d'un Suisse catholique réfugié en France et d'une héritière de la maison de Joux en Comté. A peine adolescent, sous le duvet, comme on disait alors, il guerroie en Milanais, où il fait le diable. A la suite d'une affaire sans importance, il provoque, il court les tripots et les églises. Un sermon sur l'enfer le secoue, il jure de mieux vivre et se fait Chartreux.

Tout de suite le pis ! Voilà le tiercelet en cage, dévotement contrit, marmottant au moins huit jours ses offices. Mais bientôt l'internement lui pèse, il cherche à sortir par les moindre ouvertures de porte. Son prieur se précipite sur ses pas, l'exhorte à rentrer pour le salut de son âme; Watteville lui plante dévotement une navaja entre les épaules et s'enfuit.

Dans sa course aventureuse, il entre en tous logis. Certain soir de fatigue, il est à une table d'hôtellerie où quelque compagnon prétend goûter avant lui les bons morceaux. Un coup de pistolet fait glisser le fâcheux sous la table, mais pour se garder une retraite et continuer tranquillement son repas, Watteville force l'hôtesse à lui tenir compagnie, sous menace d'un traitement pire.

carte postale aimablement transmise par Monsieur  Jacques Morel

Il gagne Madrid à grandes enjambées, mettant les parts doubles, séduisant les filles à la façon de Don Juan, son homonyme, pénétrant dans les couvents de femmes sous des déguisements, et rééditant pour son compte les Lunettes de Boccace et de La Fontaine. La mèche est éventée, il lui faut gagner de vitesse. Il part pour l'Orient, où, du moins, la polygamie n'a rien qui blesse et qui nuise. Il achète six esclaves, s'affuble d'un turban, jure par Mahomet et vit à la turque dans un sérail modeste. Dix-huit ans de repos, de belle insouciance et de tranquillité, dans la fréquentation des vizirs, des pachas et des seigneurs aux queues nombreuses ! Il a la confance, on lui donne à conduire une armée de dix mille hommes contre l'Autriche; il part. Sur les frontières, il se vend à l'Empereur moyennant qu'on lui obtienne son pardon en cour de Rome.

Le ciel est en joie, un pêcheur rentre au giron ! L'abbaye de Baume s'émeut au milieu de ses pierres, le Saint-Père l'a dotée du renégat repentant et absous; Watteville est nommé au monastère, il revient au pays natal, on peut le croire rassis et revenu des folies du monde. Malheureusement, ses ouailles craignent un peu les retours; mais quand le nouvel abbé, crossé, mitré, bénissant, se présente aux portes, il trouve les murs nus, les chambres déménagées, les mines longues; il sait que dans le nombre des moines installés à Baume, plusieurs lui sauraient tenir tête, l'arquebuse à l'épaule ou la colichemarde au poignet; il cherche d'autres destinées.

Louis XIV bouscule la contrée, Watteville s'oriente, offre la Franche-Comté aux Suisses, et sur un refus, la vend au marquis de Noisy, un des envahisseurs. Au fond, il reste espagnol, il le dit, il adore l'Espagne, il est prêt à mourir pour elle. Mais dans la minute même, il reçoit deux milles pistoles de Louis XIV pour la prise de Gray.

Le traité d'Aix la Chapelle le vit ennuyé, mais non déconcerté. L'Espagne rentre en possession de ses pertes, il s'en vient à Paris où il intrigue sans relâche. A la seconde et définitive conquête, Wattevile est de tiers en tout, il vend et achète, trompe et soutient Français, Espagnols, Dieu, la religion, sa patrie, un peu tout le monde. Enfin, c'est un fait acquis, Louis XIV triomphe, c'est l'heure de récolter.

Watteville rentre à Baume par la grande porte, met l'abbaye sur le pied féodal, joue au baron des vieux âges, rosse et pressure les habitants, se crée un sérail sous le nom de couvent d'éducation et finit par tomber aux mains d'une finaude, la belle Augustine, la sultane Validé qui lui fait payer un bon prix les farces jouées, les pillages, les meurtres et les viols. Enfin, après un automne orageux, où Watteville quitte et reprend la cuirasse et la haire, où il étrille des officiers, bâtonne des voyageurs, porte le sac des sergents d'armes, court les aventures et fait pieusement ses pâques, il rendit à Baume son âme au diable, à l'âge de quatre-vingt-neuf ans "dans une piété profonde", l'édification de tous les religieux".

On écrivit sur sa tombe cette épitaphe :

Italus et Burgundus

In Armis

Gallus in Albis

In Curia Rectus

Presbyter, Abbas,

Adest

Ainsi finit, dans ce village tranquille, le fripon étrange et légendaire, le fol à lier, l'homme habile qui vendit son pays, se vendit lui-même, vécut en brigand de grand chemin, et mourut comme un saint ...... en vrai Jurassien.

Jean DUFRASNE (contes et légendes de Franche Comté) est plus complet et plus précis. Il nous apprend entre autres, que c'est à la Chartreuse de Bonlieu, (celle qui a été incendiée par les allemands début août 1944) qu'il entre au printemps 1647 après avoir abandonné les franciscains. C'est le prieur de cette chartreuse, Jean de Tournon, qu'il tue en s'échappant.

L'hôtellerie où il tue celui avec qui il avait refusé de partager son repas est "une vieille ferme au toit couvert de pierres plates et dont la grange a été transformée en salle d'auberge, située non loin du Pont de la Chaux, à la lisière de la forêt".

A Baume les messieurs dont il est abbé, il vit en grand seigneur; il a "beaucoup d'équipage, grande chère, une belle meute, grande table et belle compagnie"; il fait creuser depuis le cirque de Baume "un escalier de 400 pieds de haut où les plus hardis ne se hasardaient qu'en tremblant". Un jour il ordonna à ses suivants de l'emprunter. Devant leur réticence, "regardant le vide il fit descendre les degrés glissants à son cheval fourbu".

Cette carte postale date du 12 septembre 1906. Les demoiselles BOLLE marchandes de cartes postales ont fait faire les photos par la maison Bouveret du Mans. Les retouches du photographe ont maquillé les ruines du Château, jamais terminé et éventré par la foudre en 1876. Fumey, le fils du propriétaire, fut précipité de voiture, le jour de ses noces, dans les gouffres de la Saine, à "Malvaux".

En janvier 1702, à 89 ans, détesté depuis plusieurs années, Grabadis, comme on le surnomme à cause des ses prétentions à la dîme, même sur les menues graines, terminent sa vie aventureuse de soudard, chartreux et pacha.

Roger JAY ("les mystères du Jura"), fait la part de tout ce qui peut être vrai et de ce qui peut-être ne l'est pas. Il assène cependant quelques vérités.

Celle-ci par exemple :

En 1665, l'Espagne le nomme premier maître des requêtes au parlement de Dole. On craint les armées de Louis XIV. Beau parleur et menteur habile, il se rend en Suisse pour négocier des troupes de secours. Mais la Suisse exige trop d'argent. La Franche-Comté ne peut suivre. Alors de son propre chef notre abbé imagine son chef-d'oeuvre de vilainie. Il propose au conseil de la Fédération Suisse d'intégrer la Franche-Comté comme quatorzième canton. Ainsi ce bon abbé chrétien, serviteur du roi très catholique Philippe IV qui le comble, ancien chartreux, ancien pacha musulman, renie ses croyances, l'Espagne, son pays, pour se mettre au service d'un état calviniste. Que lui reste-t-il encore à trahir ?

Les évènements vont plus vite que lui. Les Français sont entrés en Franche-Comté. Les négociations sont désormais inutiles. La Franche-Comté sera française; aussitôt il se met à l'oeuvre pour livrer son pays à la France. Il se fait valet de Louis XIV. C'est lui-même qui introduit les troupes françaises dans la forteresse de Chateau-Vilain, fief de son frère Jean Charles de Watteville. Il est aussitôt payé en louis d'or et en places pour sa famille. Et le Chateau-Vilain échappera à la destruction ... pour un temps.

Pour un temps seulement, car le 18 Frimaire An II, le ministre de l'intérieur ordonne la "destruction d'une forteresse ci-devant dite de Château-Vilain, si dangereuse à la liberté dans un pays aussi fanatique".

Le château sera détruit vers 1810. Ses pierres servirent à la reconstruction des usines de Bourg de Sirod.


menuLe Château de la Folie

La porte de la chapelle des Fumey du Moulin proche de l'emplacement du "château de la folie", sur le cartouche on peut lire UTINAM F-1837-F
Croix érigée dans les gorges de Malvaux, là où Albert Léon FUMEY du Châtelet, a trouvé la mort le 6 août 1843 à 26 ans
La chapelle des Fumey du Moulin au Châtelet

"Ce bâtiment fût construit durant la première moitié du XIXème siècle par François Fumey qui le destinait à usage d'habitation. Cette maison de dimension respectable comptait 4 étages. Surnommé ainsi par les gens du pays, abandonné aux ronces, exposé aux intempéries et notamment à la foudre, il ne tarda pas à tomber en ruines, et les pans de mur encore visibles sur les cartes postales du début du XXème siècle, furent démantelés en raison du danger qu'ils représentaient pour la route passant au pied de la corniche. Cette maison, d'un faible intérêt architectural, jouissait dans la région d'une réputation maléfique, elle fut le point de naissance de plusieurs légendes locales". (extrait de Ph. Petrequin)

En 1987 la direction des antiquités de Franche-Comté, se fondant sur une carte d'état major où il est écrit "château de la folie ... ruines", s'inquiétait de la sauvegarde de ce patrimoine. Le maire lui répondait : "il n'y a jamais eu de château à cet endroit ...

A la fin du XVIIIème siècle un propriétaire aisé décida de vivre en ermite et entreprit la construction d'une très grande maison sur un éperon rocheux à l'écart du village. La rumeur disait que ce constructeur n'avait plus toute sa raison depuis la disparition de son épouse. La population donna alors à cette construction le nom de Château de la folie. Cet immeuble ne fut d'ailleurs jamais terminé. Le propriétaire mourut (en 1854) et la foudre, à plusieurs reprises éventra la construction. Tout a disparu sous les buissons et les vipères y sont nombreuses.

Il reste par contre, la chapelle que Claude François FUMEY (ou son père) avait fait construire pour le repos de la famille FUMEY. Elle est en cours de restauration. On ne lit aucun nom à l'intérieur. Pourtant elle contient au moins les restes d'un Fumey dont la légende s'est emparé. Il s'agit d'Albert Léon FUMEY né aux Planches le 3 septembre 1817, fils de Claude François FUMEY du Châtelet, propriétaire et maire de la commune, et de Jeanne Claudine BAILLY. Le 6 août 1843 il s'était rendu à la fête patronale de Foncine le bas avec un ami, receveur des douanes aux Planches.

 

La fête s'était terminée dans une maison située en face du chemin des Serrettes. En rentrant au Châtelet, il était tombé de sa voiture. Ses parents prévenus étaient venus récupérer sa dépouille et avaient, le lendemain, fait déclarer son décès survenu "à dix heures du soir au domicile de ses parents". Il était étudiant en médecine, âgé de 26 ans et fiancé à une jeune fille du village dont une famille des Planches garde le portrait.

A partir de ce moment beaucoup de rumeurs circulèrent à ce sujet, d'autant plus facilement que la branche des Fumey du Châtelet semble avoir disparu des Planches peu après.

Cependant la famille fit poser une croix le long de la route des Planches à Foncine le bas, à l'endroit de l'accident. L'inscription gravée au-dessous de la croix n'est plus lisible. On peut supposer en utilisant ce qu'on sait et ce que l'on peut encore lire, qu'il était écrit : AL. FUMEY du MOULIN (ou FUMEY du CHATELET) 1817-1843. Cette croix déplacée à l'occasion de la réfection de la route sera restaurée et replacée.


menuLe jugement du 22 juin 1782

Un partage des parcours et des bois intervenu en 1757 donna lieu à de longues contestations auxquelles un arrêt du parlement mit fin le 22 juin 1782. La plainte des habitants du Châtelet datée du 14 juillet 1761 et la réponse des habitants de la Chaux, apporte des renseignements intéressants en ce qui concerne l'origine de ce lieu-dit, et du même coup, des hameaux qui constituaient la paroisse de la Chaux des Crotenay.

Les habitants du Châtelet posaient deux questions :

Les bois et parcours doivent-ils être partagés en quatre parts égales ou en proportion du nombre d'habitants ?

Quels sont les cantons qui paraissent devoir former le lot du Châtelet ?

Il s'agissait en somme, de savoir comment partager le produit des exploitations des bois, et de fixer les frontières avec les communautés d'Entre deux monts et de Montliboz.

Les attendus remontent à l'année 1295, lorsque Dame Anne de Commercy alberge et acense à toujours et permenablement tous les habitants et cultivans des terres des Ecrotenays et des Entre deux monts, celui qui tiendra un meix de terre devant payer chaque année, le jour de la Chandeleur, cinq sous.

Les ECROTENAYS et les ENTRE DEUX MONTS sont deux climats et forment deux communautés qui comportent plusieurs cantons. On trouve dans le premier : La Chaux, Les Combes, Cornu et Vers le Pont des Morel. Dans le second : Morillon et La Cote au Pourel. Le nom du Châtelet n'apparaît qu'en 1473. Il est communauté, comme Montliboz. D'où le procès.

On apprend qu'en 1473 il y a 31 familles à la Chaux, 15 à Entre deux monts, 3 à Montliboz et 2 au Châtelet. En 1577, les Genisset sont à Cornu, les Girod et les Monnier aux Combes, les Bassand et d'autres Monnier à la Cote au Pourel. En 1638, un traité confirme que , comme de toute ancienneté, les dépenses communes doivent être réparties en deux tiers pour la Chaux, et un tiers pour Entre deux monts. Ni le Châtelet, ni Montliboz ne sont cités. En 1713, lorsqu'est établie une banalité sur les forêts des Cresset et du grand épinois, il y a trois habitants au Châtelet et un à Montliboz. Les trois habitants du Châtelet sont Claude Girod, Claude-François et Pierre Guye. En 1763 il reste encore six maisons au Châtelet dont deux au sieur Fumey, une aux Girod, trois aux Cretin. Par la suite le sieur Fumey a acquis tout ce qui appartenait aux Girod et aux Cretin et il a détruit une maison pour agrandir les autres. Il y a sur le territoire, non compris les maisons et jardins, 141 journaux, dont une très petite portion appartient à des non-résidents.

 

La chapelle du Châtelet, l'autel

En ce qui concerne les frontières, il est décidé que la pantière sous le Châtelet, réclamée par Montliboz, appartient bien au Châtelet depuis 1680, c'est à dire depuis la conquête de la province. Quant au communal de Malvaux, il revient à Entre deux monts, de Morillon à la Vie du four, soit 62 arpens et 73 perches. Et encore ceci : Les habitants d'Entre deux monts se plaignent que le bois des Cresset est dégradé, mais c'est par leur faute ou plutôt par leur mauvaise volonté. En 1712 c'était une belle forêt qui fut mise en réserve. Chaque pied d'arbre valait en ce temps là 15 à 18 livres. Elle était encore de magnifique essence en 1757. Mais depuis que la provision de cette forêt leur a été accordée, il y ont coupé plus de 4000 pieds de la plus belle futaye dans la confiance que dans le partage définitif elle ne serait comptée que relativement à l'état de dégradation où ils l'ont mise.

Jusqu'en 1790 le Châtelet est une communauté autonome qui dépend de la paroisse de la Chaux des Crotenay. Mais le village des Planches était trop peu important pour être érigé en commune, d'autant qu'il devait devenir le chef lieu du canton. C'est pourquoi, le 4 octobre 1790 un arrêté du département l'a rattaché, en même temps que Montliboz et la grange des prés de Crans, à la commune des Foncines et des Planches et, après la scission, à celle des Planches. Il est vrai que ce village était très bien représenté au Conseil Général du département.

Revenons à nos Guyon-Veuillet.

Le 22 Prairial An XIII (11 juin 1805) Jean Joseph Ignace épouse Catherine Genoudet âgée de 19 ans.

Celle-ci est la nièce de Jean Alexis Cretin, cité dans les pièces ci-dessus. Quand la famille GUYON se disperse, Jean Joseph reste à proximité de sa belle-famille. Il s'en va en haut d'Entre deux monts dans un quartier dit Les Monniers, tout proche de la Cote au Pourel.


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