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L'église de Foncine le Bas

église de Foncine le bas

Voir également :


A l' origine, la communauté des Foncines appartient à la paroisse de Sirod.

C'est en 1487 que les fonciniers, à cause des trois mortelles lieues (depuis Foncine le haut, mais quatre depuis Foncine le bas) qui les séparent de l'église mère, obtiennent les privilèges paroissiaux.

On peut donc célébrer à Foncine le haut la messe dominicale, les baptêmes et les obsèques. Plus besoin d'emporter les morts jusqu'à Sirod. Cela n'empêche pas les fonciniers de payer la dîme à Sirod et de contribuer aux réparations de l'église de ce village.

Foncine le bas n'est alors qu'un groupe de hameaux relevant du haut de Foncine. Il y a cependant un petit oratoire qui, en 1604, est converti en chapelle avec Saint-Sacrement, fonts baptismaux, saintes huiles et cimetière, mais sans prêtre résidant.

Cette chapelle est dédiée à Saint Pierre. Le 1er août 1617, Foncine le bas obtient un desservant.

Le 4 novembre 1740, la chapelle devient église vicariale dépendante de Sirod et indépendante de Foncine le haut. Les bénéfices d'une chapelle privilégiée sous le vocable de Saint-Pierre se trouvant dans l'église de Foncine le haut sont transférés à l'église de Foncine le bas le 1er août; C'est Saint Pierre aux liens. Ces bénéfices étaient constitués par 4 journaux de terre labourable donnés par Richard Jacquet. Le transfert de ces bénéfices fut à l'origine d'un procès qui dura jusqu'en 1773.

A l'origine, le poilu posait son pied droit sur un casque allemand. En juillet 1940, les allemands qui occupaient Foncine le bas, exigèrent que le monument soit détruit. Le maire obtint que seul le casque soit retiré. Il a été caché sous un socle de béton.

J.B. Munier qui rapporte toutes les difficultés qu'il a fallu surmonter pour parvenir à cette autonomie termine son chapitre en ces termes :

"Ce procès terminé, la paroisse de Foncine le bas s'augmenta successivement. La chapelle, qui ne constituait à son origine, que dans le milieu actuel de l'église, fut agrandie du choeur au Levant, par un permis de 1692, puis de la chapelle à bise et de celle au vent vers 1735, puis de l'entrée qui porte le clocher, enfin du chœur actuel en 1837"

Le premier titulaire de cette église fut Charles Vuillermoz. Foncine le bas comptait alors 80 familles.

Encore quelques lignes tirées de J.B. Munier

"La branche de la famille Munier établie à Foncine le bas y a toujours joui de la considération; son tombeau était dans l'église où on voit encore la pierre sépulcrale qui porte le nom d'Henri Munier. Depuis le décret qui supprime les sépultures dans les églises, un autre tombeau a été concédé ensuite d'arrangements pris par mon père et renouvelé par moi cette année"

Vers 1880 le cimetière a été agrandi. La famille de Sévère Pagnier a donné le terrain nécessaire, se réservant toute la partie qui se trouvait à l'est. Plusieurs membres de cette famille y sont inhumés, en particulier Marie Anna Elisabeth, née le 14 février 1853 à Foncine le haut et décédée le 2 mai 1882 à Foncine le bas. Religieuse à Lons le Saunier elle était revenue à Foncine pour soigner son père Claude Sévère, veuf et malade. Elle avait été choisie comme marraine d'une des cloches de l'église. Son nom avait été gravé sur cette cloche mais elle est décédée avant le baptême. Seule subsiste dans le coin est de ce cimetière une croix en bronze portant le nom de cette famille qui a quitté le village vers 1910 pour aller à Morillon.

Depuis 1880, des aménagements ont été apportés. Les bancs ont été refaits par Louis Blondeau; menuisier et cultivateur à la Grange à l'Olive puis au village.

En 1999 la couverture du clocher a été refaite.

Alphonse GAILLARD

né le 2 août 1882

mort le 25 mai 1971

à Saint-Claude 4 rue La Poya

Près de l'église on voit encore les plaques funéraires de quelques curés : Mathieu Guyon curé de Foncine le bas mort en état de sainteté le 6 juin 1796, Jules Ferréol Michoudet né à Foncine le bas le 29 mai 1798, ancien curé de Baume et Nogna, mort à Nogna le 18 février 1871.

Louis Joseph Michaud né à Foncine le haut le 1er février 1790, mort le 19 avril 1867, a été curé de Foncine le bas, son unique paroisse durant plus de 60 ans. Marie Virginie Michaud morte le 10 novembre 1905 chez son fils curé de Foncine le bas, Jules Vincent curé de Foncine le bas mort en octobre 1913, Marcel Guillemin 1877-1955, curé de Foncine le bas durant 27 ans. Il fut le dernier curé de la paroisse. Son prédécesseur était Hippolythe Gaillard, né en 1883 aux Bouchoux, nommé curé de Foncine le Bas en 1914 est nommé chanoine et curé du Sacré Coeur à Saint-Claude en 1926. Il était frère d'Alphonse Gaillard poète du Haut Jura.

Le père Doudier signale également : Claude Étienne Jeannin, de Foncine le haut, nommé desservant de Foncine le bas le 9 décembre 1777, Claude François Coulet qui lui succède en 1784 et qui laisse la place en 1790 à Mathieu Guyon, 29 ans, né à Andelot, qui était vicaire à Champagnole, cité plus haut.

Comme tous les villages de la région, Foncine le bas avait ses statues. Signalons, au risque d'en oublier : La vierge sur le coteau qui domine la Saine (maintenant inaccessible) la vierge en haut de Malvaux où on peut lire N.D. de Malvaux (nom de la nouvelle paroisse), le Sacré-Coeur sur le sentier qui mène de l'école au Tatchet (le sentier a disparu), la Croix de mission dans le tournant au dessus de la Gypserie (elle n'existe plus), la croix en pierre au croisement de la grand route et de la route des Serrettes.

 

Foncine le bas

Vue du clocher

Avant 1477 et sans doute encore bien plus tard, les morts de Foncine devaient être inhumés à Sirod. Voici un extrait du livre des "sept vies du Burgonde" de Lucien Ruty qui connaît bien Foncine, puisque ses premiers ancêtres vivaient aux Ruines et qu'il y fait vivre, ou tout au moins passer, tous les héros de ses livres :

"Perrin avec ses trois frères et beaux-frères, plaça sur un brancard le corps de Perrenon que les femmes avaient enveloppé d'un méchant linceul. A cause de la grande quantité de neige, il était impensable de tenter le passage par le chemin des morts qui, par le Bayard, l'Entre-Côtes et la Haute-Joux, reliait Foncine à Sirod, la mère-paroisse, où se trouvait le cimetière. Ce d'autant que, la bise, ayant brusquement chu dans la nuit, le temps se couvrait et promettait de ramener la neige. Les hommes descendirent vers les gorges de Malvaux pour atteindre le hameau des Planches et , de là, continuer sur Sirod en contournant l'éperon de la Haute-Joux, c'était en hiver et avec un corps à porter, une rude journée de marche, mais au moins, dès ce soir, La perrenon serait-elle inhumée en terre bénie. Humble parmi les humbles, serf sans biens propres, Perrin n'était point riche assez pour enterrer sa femme sous une dalle à l'intérieur de l'église. Mais il avait de quoi mettre un beau cierge qui brillerait sur le maître-autel pendant l'office des morts. Cela le réconfortait un peu et il se disait que la mère de ses enfants ne partirait pas comme tant de misérables qu'on jetait en terre accompagnés d'un simple signe de croix et d'une brève prière".

ancien cimetière des pestiférés
En 1639, la peste qui sévit depuis 1636 et les cruautés des soldats de Weymar, obligent chaque village à créer un "cimetière des bossus et des pestiférés". celui de Foncine le Bas se trouvait vers cette croix.

Le "Progrès du dimanche" du 2 juin 2002 a publié un article sur le hameau d'ENTRECOTES qui en 1841 comptait plus de 105 habitants. On y lit une description pittoresque du chemin des morts que voici :

Les Entrecôtes, une étrange traversée de désert

"Ce n'est qu'en 1487 que Foncine, brisant le lien ombilical, posséda son propre lieu de culte. Avant il fallait aller à la Mère-Paroisse, Sirod, à "trois mortelles lieues".

Même les morts suivaient cet incroyable périple et leurs souvenirs s'attacha longtemps à cet itinéraire fantasmagorique. Le trajet grimpe le Bayard, traverse les Arboux où, sur ses cimes, se trouvait "l'Hôtel du Coq". C'est par dérision qu'on appelait ainsi cette maison hospitalière. Puis on passe le Croz au plus haut et on dévale le "Renver" avant d'attaquer la deuxième côte. Cet itinéraire figure sur d'anciens titres sous le nom de "Chemin des morts". Au col, le convoi funèbre s'autorisait une halte autour d'une grosse pierre plate sur laquelle le cercueil patientait. Malgré l'église de Foncine, les habitants d'Entrecôtes continuèrent à "descendre" chaque semaine à Sirod. La mémoire se souvint longtemps de gens taciturnes, vêtus de peaux de bêtes, arrivant trempés jusqu'aux os, à l'office dominical.

A la fin du XIXe siècle, ce sont les curés de Foncine, à la messe de minuit, qui accueillaient une quarantaine "d'Entrecôtes", bravant ensemble dans l'hiver jurassien, les pentes pelées du mont Bayard.

Chemin de la Grange à l'Olive


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