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La peste

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Raoul SEBILE nous décrit dans son livre "Champagnole", qu'il écrit en 1901, la manière dont on "barrait" les villages et les particuliers lorsque la peste sévissait.

sur le chemin des Serrettes

Sous le règne de Louis XIV, et principalement de 1628 à 1640, la peste fit de tels ravages qu'on en était réduit à barrer certaines contrées du territoire, et à en interdire l'accès.

On barrait un pays, comme l'on barrait un particulier. La barre était "simple" ou "serrée". Dans la barre "simple", on posait des gardes à l'entrée des lieux voisins et sur les avenues du pays malade et séquestré. Dans la barre "serrée", on élevait en vue de ce pays, des corps de garde plus ou moins nombreux, bien armés et approvisionnés.

On barrait un particulier soit en l'enfermant dans sa maison au moyen d'un levier, d'une barre ou de bons crampons et ferrements, soit en faisant exercer sur lui et à ses frais, telle surveillance qu'on jugeait nécessaire.

Le 22 octobre 1629, au mois d'octobre, Châtelneuf et Foncine étaient méconnaissables. A Foncine, le rapport des officiers de Poligny indique deux cents décès et cinquante ménages infectés pendant le mois d'Août; or six mois après, la peste y faisait encore quelques victimes.

A Châtelneuf, et si le mal semblait y diminuer, c'était plutôt par suite du peu de gens qui survivaient que par suite d'une intensité moindre de l'affection. ("Ils se consolent toutefois", écrivait avec amertume le lieutenant du roi, Masson de Poligny, "parce qu'il ne leur est mort que cinq personnes la semaine passée, au lieu que , les précédentes ils en enterraient toujours huit ou dix, et ils espèrent bientôt de se mettre tous aux champs pour faire repurger leur village - 22 octobre 1629").

A cette époque on débarrait Montrond.

Les années 1627, 1628, 1629 et 1630 avaient été mauvaises; l'année 1631 ne s'annonçait pas sous des auspices meilleurs. Le pauvre peuple était partout affligé de famine et de maladie, qu'on le voyait périr par la campagne, à la recherche de racines qu'il mangeait, pensant se tirer de la mort. Après 1630, on n'en continuait pas moins de prendre partout des mesures de prophylaxie sanitaire. La maladie contagieuse paraissait décroître à la montagne : elle n'avait qu'effleurer Salins, Champagnole et Poligny. Pendant la durée de cette maladie qui régna encore de 1633 à 1636, la ville reléguait les malades dans des loges construites sur le communal de Chaucy.


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