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Les prussiens saccagent Foncine le bas

Armée de Bourbaki en Suisse en 1871, musée de Lucerne, auteur JP.Neri

29 janvier - 9 février 1871

récit de l'abbé Séraphin LAGIER, alors curé de la paroisse

Voir aussi "les Prussiens aux Planches"


Les gorges de la Langouette

"La retraite de l'armée de Bourbaki dans nos montagnes nous a valu la présence de l'ennemi. Près de cinquante mille français sont passés à Foncine le bas pendant l'espace de trois jours sur la fin de janvier et au milieu de deux pieds de neige. Les habitants étaient obligés de les nourrir et de les loger. Un soir nous étions tellement encombrés que j'ai été forcé d'en loger une centaine à l'église et de les nourrir.

C'était un triste spectacle de voir nos pauvres soldats français périssant de faim et de fatigue. Les uns avaient les pieds gelés, les autres étaient à peine couverts de haillons. En un mot on voyait sur leur figure qu'ils avaient bien souffert. Toute cette armée n'a pas pu défiler pour se rendre à Lyon. Il en est passé à peu près la moitié parceque l'ennemi lui a coupé le passage à Foncine le bas.

Le dimanche 29 janvier à 10 heures du matin, un combat a lieu aux Planches par les dragons français qui sont bientôt mis en déroute par les prussiens. Ceux-ci perdent une vingtaine de soldats, qui sont jetés à l'instant dans le fameux précipice de la Langouette ...

L'ennemi voyant qu'on lui résistait a pillé, ruiné, saccagé le village des Planches.

Pleins de vin et fiers du succès qu'ils avaient remporté dans le courant de la journée, ils arrivent à Foncine le bas à 10 heures du soir. Malheureusement pour le pays, des francs-tireurs cachés dans les maisons, leur tuent plusieurs soldats dont l'un est enterré au cimetière et les autres ont été cachés par leurs soins.

A l'instant même le village est livré au pillage. Entrer dans les maisons, faire sortir les gens de chez eux, fut pour l'ennemi l'affaire d'une minute;

Comme ils étaient maîtres, ils prennent tout ce qui leur convient, surtout l'argenterie et le linge.

Le mardi suivant (31 janvier) des parlementaires de l'armée française (qui s'étaient arrêtés à Foncine le haut parce que les prussiens, par leur présence à Foncine le bas, arrêtaient leur marche pour se rendre à Lyon) arrivent les yeux bandés avec un drapeau blanc en main pour s'expliquer avec l'ennemi.

Tombe du soldat prussien dans le cimetière de Foncine le Bas

Les prussiens répondent qu'ils ne peuvent les laisser passer pour se rendre à Lyon car il les considèrent déjà comme prisonniers. A ces paroles, les français qui étaient au nombre de 10000 à Foncine le haut, répondent par leurs parlementaires qu'ils vont descendre et se battre.

Alors les prussiens qui étaient inférieurs en nombre font partout des barricades avec les meubles qui se trouvent dans les maisons et ils attendent de pied ferme les Français. Mais ces derniers, découragés, fatigués par leur retraite en plein hiver, préfèrent passer en Suisse plutôt que de se présenter devant l'ennemi.

La Suisse donne l'hospitalité à 80000 français qui vont se réfugier chez elle en attendant les conditions de paix.

Les prussiens, à cette nouvelle, ont le coeur plein de joie. Ils continuent à piller le village et cela pendant dix jours entiers. Ce n'est que le onzième qu'ils quittent le pays à la grande joie de tous les habitants. Le prix pour le village s'élève à 90000 francs.

Heureusement pour les habitants qu'une bataille n'a pas eu lieu, parceque le village aurait été détruit de fond en comble.. Un homme nommé PITON a été tué par ces maudits prussiens.

La perte de la cure est de 4500 francs.


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