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Rapoutier-Dessus ou "Mycènes"

 


En relisant le livre "Alésia, citadelle du Jura" de Danielle PORTE (éditions Cabedia), je retrouve  trois pages consacrées à Rapoutier-Dessus, lieu-dit sur les replats. Il s’agit de l’un des sites spirituels celtiques, apparemment le plus beau, situés hors des murs de l’oppidum.

Danielle Porte ne m’en voudra pas de lui emprunter cette extrait, et à cette occasion  d’évoquer le souvenir de la  Blanche Vuillermoz, qui autour de la seule maison de ce lieu dit, avait pour habitude de chanter  : "ils sont partis tous les deux, à travers les cieux, le sourire aux lèvres …" sans se douter que les mânes des mandubiens pouvaient l’entendre.


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Au sud-est nous attend le fleuron incontesté de tous nos monuments, le tumulus baptisé Mycène, à cause de sa superbe fausse porte.

la Gypserie

Il faut s’avancer, à Foncine le Bas, sur la route de saint-Laurent (D 437), jusqu’à la Gypserie, où l’on prend à gauche pour le hameau de Rapoutier-Dessus, constitué d’une ferme au bout de route. Là on gravit la rude pente par un chemin de cailloux. A gauche, dans les prés du sommet, on repère d’abord des tumulus nombreux, disposés en "rayons de soleil" et coiffés de bouquets d’arbres. Et puis sur le plat du sommet, appelé d’ailleurs "Sur les Replats", cote 924, on avise dans le petit bois clos sur la gauche, un magnifique monument dont le fronton en "chapeau de gendarme" est fait de blocs cyclopéens parfaitement taillés et assemblés.

Sa façade de pierres blanches impressionne d’abord par l’harmonie de la disposition des blocs, taillés et superposés avec le plus grand soin pour former une surface unie, et par la "fausse porte" en ogive qui se dessine aisément en son milieu, doublée par une "fleur" à sa gauche. La fleur, qui rompt la monotonie d’une superposition simplement horizontale, est disposée de telle façon qu’un de ses pétales sert de cœur à la fleur voisine.

Solitaire et majestueux dans le vent du sommet qui rompt seul le silence, dominant les prairies en pente alentour, jusqu’au sillon que trace la jeune Saine entre les collines, Mycènes a la beauté grandiose des sûrs témoins du passé millénaire. Devant le fronton vénérable, on sent s’exercer  tout le prestige mystérieux des vieilles civilisations.

Et si l’on avise, à présent, la pente qui dévale à partir de sa façade, on s’interroge : que sont donc tous ces tumulus, dispersés en alignement sur l’autre pente ? Ces vagues dans les prairies, bien parallèles, soulevées par des forces invisibles jusqu’à s’étaler en nappes qui se chevauchent rigoureusement parallèles ? Des murs enfouis, comme ceux qui rythment les pentes sous le sanglier 801 ?

Aucune explication naturelle. On pourrait certes, y aller voir. Mais le charme du mystère est tel que mieux vaut ne pas essayer de soulever un coin du voile; si belle est l’harmonie de ces prairies étagées, régulières et sereines.

la Saine

Mais Mycènes ne se borne pas à une simple façade. Sur le dessus et à l’arrière s’arrondit un sommet en dôme : celui d’un puissant tumulus qui se prolonge par une "queue" descendant en arrondi jusqu’au sol.
Si l’on tourne autour de ce tumulus par l’arrière, on découvre que le flanc gauche du monument a été aménagé, selon des normes sacrées qui nous sont habituelles : un monument adjacent flanque le tumulus construit en blocs arrondis nettement plus gros que les autres pierres; il figure un triangle, agencé autour d’un bloc énorme, lui-même pyramidale, inscrit exactement dans le triangle. Géométrie primitive mais indéniable.
Près de cette construction, un alignement de gros blocs semi-enterrés, désigne l’est.
En quittant le bois sacré, on s’arrête en haut de la prairie. On contemple le site et l’on se sent vraiment sur ces collines où souffle l’esprit.
Pas très loin si l’on continue la route nationale, on passe au Maréchet, qui permet une halte devant un enclos  visiblement construit et sacralisé, Le Voisinal ...

Depuis Foncine le haut, l’excursion aux Sources de la Saine offre un prodigieux et sauvage panorama peuplé de monuments qui somment la falaise d’où sourd le ruisseau. La bouche elle-même, qui s’ouvre en pleine falaise, est précédée d’un joli cube de pierre blanche servant peut-être de marches d’accès, tandis qu’à gauche se devine dans l’ombre une installation à niche : cinq pierres oblongues disposées de façon à ménager une cavité entre elles. Rien d’étonnant qu’une source soit sacralisée ! Et cette Saine là devait l’être autant que l’autre Seine.


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