Sur les traces de Napoléon |
extrait du "Progrès" du 12 juillet 2004
L'oranger égyptien L'Hôtel de l'Oranger, aux Planches en Montagne, existait encore dans la première moitié du XXè siècle. Il sert de cadre à l'exemple type du récit à connotation légendaire bâti sur les déplacements éclairs du Premier Consul. On raconte qu'un soir, la porte de l'auberge s'ouvrit sur un important détachement composés d'hommes fourbus. Leur chef n'était autre que Bonaparte, accompagné de son premier cercle rentrant d'Egypte et gagnant Paris à marche forcée. Le propriétaire des lieux, déjà bonapartiste, s'ingénia à répondre aux pressants désirs de ses clients très particuliers. Bonaparte dormait peu et récupérait très vite. A trois heures du matin, au moment du départ, il extrait du lot de plantes exotiques que ramenaient quelques savants de son escorte, un petit oranger et l'offrit à l'aubergiste. On imagine sans peine l'attention portée à l'arbuste devenu emblèmatique, placé dans la salle à manger. Il vécut fort longtemps, bien au-delà en tout cas de son illustre donateur. Charlotte Etiennette Chapuis a joué un rôle essentiel dans la vie Champagnolaise du XIXè siècle. D'abord parcequ'elle fut l'épouse d'Abraham Muller, maître de forges et par conséquent, mère du fils de celui-ci, Adrien, qui deviendra un maire emblémentique. Mais elle ne se contenta pas d'assurer la pérénité dysnastique. Devenue veuve de bonne heure, elle dirigeau les Forges de la Serve d'une main ferme, permettant ainsi une succession sereine. On l'appelait "la Chapuis" sans que l'on discerne dans ce raccourci de connotation péjorative. Mais surtout elle passait pour être la fille de Napoléon. Il est singulier de trouver dans un certain nombre de documents officiels des allusions formelles à cette filliation. Un rapport destiné au préfet raconte : "Madame Muller professe le plus grand dévouement à monseigneur le Prince Président. On le croit basé sur des liens familiaux, car la chronique raconte que cette dame serait un enfant naturel de l'empereur Napoléon". Le 8 mai de l'an VIII, Bonaparte, en transit par le Jura, s'arrête à l'Ecu de France, sur la place de Saint-Laurent. Il voit autour de son personnage, s'approcher en curieux, une foule d'hommes de forte stature. Impressionné par la taile des ces indigènes, il demande à l'aubergiste : "mais avec quoi nourissez vous ces hommes ?". "Avec des bolons sire" s'entend il répondre. (voir également la page sur "l'alimentation de nos ancêtres"). Napoléon cultivera toujours une tendresse particulière pour "ses" Grandvalliers. Aux instants tragiques de la retraite, en pleine campagne russe, ce sont eux qui extraieront des glaces de la Bérézina les canons hâtivement jetés à l'eau, pour les soustraire aux cosaques. Ils les ramèneront aux Invalides. Le Comte de Ségur raconte, au cours du même désastre, la jonction de la Grande Armée en perdition avec la tête des convois, menés par des Grandvalliers envoyés depuis l'Allemagne à leur secours : "C'était des voitures comtoises, elles seules avaient traversé les sables lithuaniens ...". |