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Saint-Etienne de Coldre

Saint-Etienne de Coldre, entre Briod et Lons le Saunier

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mercredi 1er novembre 2006

 


Texte tiré de "Croisées de Chemins, Jura entre images, poésie et histoire"

"La progression dans un cimetière n'est jamais promenade insouciante, même lorsqu'on n'a pas de tombe familière à visiter.

Dès la grille pesante et grinçante, tandis que les pas crissent sur le gravier, l'allure est retenue, la voix se fait moins nuancée. Souvent accolé au périmètre rassurant de l'église, cet espace dévolu au repos éternel, n'est pas cependant ignorant du temps. Son aspect n'est pas figé, et sa physionomie traduit l'esthétique funéraire des époques successives qu'il a traversées. Cependant, à l'inverse des cimetières ruraux qui ne souffrent pas d'un manque de place et à contriario de celui de Saint-Etienne de Coldre dont se sont éloignés les vivants, les cimetières urbains ne conservent pas toujours leurs sépultures les plus anciennes. Alors, malgré la patience et l'indulgence des communes laissant un message pour alerter de la fin d'une concession sur une dalle bancale et jamais fleurie, les tombes périssent elles aussi. Deuxième mort pour ceux qui n'ont plus l'attention d'une main qui désherbe, d'un recueillement, d'une pensée adressée le front incliné.

Au fil des allées, les noms et les dates, parfois cruellement rapprochées, incitent à fouiller dans les souvenirs personnels, à scruter l'histoire familiale, à revenir sur les manques et les absences. Des visages et des paroles rejaillissent et l'on tente de faire ressurgir ce qui n'est plus. Mais que sait-on réellement des joies, des souffrances, des victoires ou des échecs de ceux qui nous ont précédés ?


Puis en tournant le dos à ces portes horizontales à tout jamais fermées sur le passé, on chasse rapidement l'idée qu'elles sont aussi notre avenir".


C'est en feuilletant le livre "Croisées de Chemins, Jura entre images, poésie et histoire" (éditions Titom 39570 L'Etoile) que j'ai eu envie de me rendre à Saint-Etienne de Coldre, que je ne connaissais pas.

En me promenant autour de la chapelle, j'ai immédiatement retrouvé l'atmosphère romantique et le sentiment d'abandon dépeint dans le livre.

Cela m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur ce village disparu :

La plus ancienne mention du nom de Coldre date de 862. Un diplôme en faveur de la cathédrale de Besançon le signale sur donation de Surulfus in Coldra Vico; l’acte est passé sous le règne de Rodolphe de Bourgogne. Il peut s’agir de deux localités, soit Coldre, Soit au contraire Corre en haute-Saône.

L’église dédiée de longue date à Saint Etienne, dite "Ecclesia Sancti Stephani supra Ledonem", est citée par un acte de 1133 d’Ansérie en faveur de Baume-les-Messieurs, en 1184 dans une bulle de Lucius III et en 1190 dans une bulle de Clément III.

Des mentions plus récentes font mention en 1253 du "puits de Coldre", puis de 1312 à 1467, dans la thèse de Bernard Prost, et enfin dans une requête de Laurent Marion, curé de Coldre, daté du 25 juillet 1732.

L’oratoire tire son qualificatif d’un bois de coudrier (Coryletum), nom vulgaire du noisetier. Il faut lui comparer le bois lorrain des Caures; aujourd’hui encore la forêt commence à 500 mètres de la chapelle du XVème siècle.

Faisant partie des anciennes possessions de l’abbaye de Baume-les-Messieurs, la chapelle est encore en relation avec la cathédrale de Besançon en 1401.
Coldre, qui était au Moyen-Age mère-église de Conliège, tombe dès 1659 au rang d’une simple chapelle et le village est réduit à une grange. Le terrier du duc d’Elbeuf le dit expressément "Coldre n’est plus qu’une grange alors qu’il comprenait auparavant 10 feux".

La date de disparition de Coldre après 1595 nous est confirmée par l’étude des monnaies qui vont toutes de Philippe II à Louis XIV.

L’église Saint-Etienne-de-Coldre est traditionnellement considérée comme la plus ancienne du diocèse après celle de Besançon, ce qui est faux. Elle a été la paroisse-mère d’au moins sept localités (Briod, Conliège, Crançot, Perrigny, Publy, Vatagna, Vevy…).

Depuis 1873, le cimetière existant autour de l’église appartient à trois communes : Briod, Conliège et Perrigny. Seule la commune de Briod l’utilise encore, les deux autres communes ayant créé des cimetières dans leur village.
Le cimetière est un lieu mystérieux recelant des tombes anciennes, datant des 18ème et 19ème siècles. Certaines d'entre elles présentent d'originales illustrations.

Le cimetière abrite de nombreux arbres pluricentenaires qui, dans la mythologie, unissent les cieux et la demeure souterraine des morts. Les racines extraient l’âme des défunts et la restituent au monde céleste par les rameaux et les feuilles. Les résineux représentent l’immortalité par leur insensibilité apparente à l’hiver, alors que les feuillus se parent de vert chaque printemps et symbolisent la renaissance. (source : http://www.cc-premierplateau.fr)


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