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Les "Dames" Vionnet

 


Extrait d'un essai rédigé en 1990 à l'occasion d'une réunion des descendants de

Joseph Vionnet et Marie Céleste Morel-Jean

Parmi les patronymes rencontrés dans la généalogie de nos VIONNET, trois reviennent souvent : MOREL-JEAN, BOURGEOIS et BLONDEAU. Il s'agit dans les trois cas de familles très anciennes qui se sont développées sur place et sont devenues très nombreuses.

Nos MOREL-JEAN appartiennent à une branche des MOREL, ces premiers habitants de Morez qui ont donné son nom à cette ville. Ils ont été longtemps concentrés à Morbier où ils se sont mariés entre voisins, les RICHARD, les BAILLY (Maitre, Bechet, Bazin, Salins, Comte, ...) ou même avec d'autres MOREL-JEAN. Les mariages nécessitent souvent des dispenses de l'évêque de Saint-Claude pour 5ème, 4ème ou parfois 3ème degré de consanguinité.

Nos BOURGEOIS sont des BOURGEOIS "DAMIEN", une branche des BOURGEOIS "MOYNE" que l'on connaît à Chapelle des bois depuis le XIIIème siècle. L'état civil ne les connaît que sous le nom de BOURGEOIS et ignore l'additif de "Damien" qui est le prénom d'un ancêtre né en 1692.

Quant aux BLONDEAU, ce sont les descendants d'un gouverneur ou de fonctionnaires amenés des Flandres à partir de 1266 par le Prince de Chalon. Comme les BOURGEOIS, ces BLONDEAU ont du, pour se distinguer, adopter un surnom : les descendants de Pierre sont devenus les BLONDEAU-PIROULET, ceux de Nicolas les BLONDEAU-COULET, ceux de Renaud les BONDEAU-RENAUD, ceux d'Antoine les BLONDEAU-TOINY. Ces derniers se retrouvent surtout à Chaux-Neuve chez les GUYON-VEUILLET. Chez les VIONNET ce sont principalement les BLONDEAU-RENAUD, mais aussi les PIROULET et les COULET.

Le fait que ces trois familles soient restées au même village (Morbier pour les MOREL-JEAN, Chapelle pour les deux autres) permet de les suivre depuis 1700 - 1750. Mais les homonymies et les fantaisies qui président à l'attribution des prénoms compliquent un peu la tâche. Quoi qu'il en soit voici trois fiches assez fournies sur ces trois noms. Pour les autres il reste beaucoup à apprendre.

Les MOREL-JEAN

Les MOREL-JEAN occupent une place importante dans la généalogie des VIONNET. Leur nom revient en effet cinq fois sur la même ligne entre 1720 et 1750. Cela ne facilite pas les recherches, d'autant que les prénoms sont souvent les mêmes et qu'ils sont parfois différents, pour une même personne, du baptême au mariage ou à la sépulture.

Ils se marient sur place avec des voisins, bien souvent cousins, les RICHARD et les BAILLY-MAITRE. Pour ne citer qu'un exemple, le mariage le 23 novembre 1779 de Jean-Celestin RICHARD avec Marie-Claudine MOREL-JEAN a nécessité une dispense de l'évêque de Saint-Claude "pour double parenté au troisième degré égal de consanguinité". Cette parenté semble venir des BAILLY-MAITRE dont trois sont mariés à des MOREL-JEAN. Comme leurs voisins de la Combe ils sont un peu cultivateurs et surtout cloutiers ou horlogers.

Le tableau ci-dessous donne les ancêtres de Marie-Céleste. Il ignore les oncles, cousins et autres homonymes qui signent les registres paroissiaux et qui sont évidemment parents.

Voici un exemple des difficultés rencontrées : il y a, à la même époque, deux Pierre, Alexis MOREL-JEAN; l'un est marié à Marie-Hélène ROMAND, l'autre à Marie-Reine ROMANET, et sous la plume du curé ces deux noms se ressemblent beaucoup. Pour compliquer, les deux ont une fille prénommée Marie-Claudine. Autre source de difficultés : beaucoup d'enfants meurent en bas âge. Celui qui nait après un décès de ce genre reçoit les mêmes prénoms. Enfin les décès des enfants ne sont pas systématiquement enregistrés, et les veuves ne déclarent pas les décès. C'est ainsi qu'il y a trois Marie-Céleste MOREL-JEAN nées les 28 mai 1858, 12 octobre 1865 et 20 février 1864.

Voici les frères et soeurs de notre Marie-Céleste MOREL-JEAN :

Pierre, Jules Mort à la guerre 1870 - 1871
Léonie née le 13.02.1854, mariée à Firmin BAILLY-BAZIN
Jean, Élysée née le 1.01.1856, marié à Philomène SADDIER
Lucie
née le 13.10.1857, mariée à Jules Auguste MOREL-JEAN (4 garçons et 2 filles : Henriette et Claire)
Adèle née le 31.05.1859, mariée à Stéphane MOREL
Charles, Léon né le 23.08.1862, père de Anna, Valentine, Adrienne, Jules et Henri
Albine
née le 27.02.1868, mariée à Jules COLLET, son fils unique s'est noyé accidentellement dans la Bienne

Sauf erreur, Marie-Celeste est donc l'avant dernière. A sa naissance, sa mère est âgée de 42 ans.

 


Les BOURGEOIS

Les BOURGEOIS sont, comme les BLONDEAU, parmi les plus anciens habitants de Chapelle des Bois. On connaît dès le début du XIV ème siècle deux familles de ce nom : les BOURGEOIS-MOYNE et les BOURGEOIS-PHILIPPET. Les nôtres sont les BOURGEOIS-MOYNE. Peut-être avaient-ils été envoyés là par l'abbaye de Saint-Claude d'où leur nom. Ils ont été affranchis en 1304. Dans son histoire de Chapelle rédigée en 1894, l'abbé Léon BOURGEOIS donne d'eux une généalogie assez précise à partir de 1580, date à laquelle l'abbé de Saint-Claude acense à l'un d'eux la Cernée Aux Moines (qui comprend le Nondance et la Queulette). Mais c'est surtout à partir de 1632, année de construction de l'église de Chapelle des Bois qu'on les connaît.

Voici extraite d'un tableau prêté par Séraphin BOURGEOIS-PHILIBERT, la lignée qui conduit à Adèle BOURGEOIS-DAMIEN, l'épouse de Julien VIONNET.

Claude BOURGEOIS-MOYNE, marié à Claudia BROCARD de GUERRE; a deux fils : Pierre dit "le notaire", mort à 95 ans le 1er septembre 1725 qui partage ses biens le 1er mai 1699 entre ses sept enfants, Jacques, Pierre, Claude-François, Gilbert, Joseph, Philibert, Pernette et Jean (ci-après); Pernette épousera Jean-Baptiste BAILLY; Philibert est l'ancêtre des BOURGEOIS-PHILIBERT.

Jean, marié à Pernette POUX-LANDRY, fille d'Andrey POUX-BERTHE.

Pierre (°23.08.1655, +26.12.1737) marié à Jacqua BLONDEAU; tous ses frères s'établissent hors de Chapelle des Bois.

Joseph, Damien (°20.08.1692, +03.07.1773), marié le 14.07.1721 à Marie-Anne VUILLAUME de Foncine.

François, Joseph (°8.01.1742, +26.12.1825), laboureur, marié le 24.11.1772 à Marie-Agathe BLONDEAU-PIROULET. Est le premier à être appelé BOURGEOIS-DAMIEN.

Pierre-Louis (°17.02.1776, +12.01.1820), cultivateur au Nondance, marié le 7.10.1800 à Jeanne, Marguerite BLONDEAU-NATOIRE.

François, Auguste (°27.07.1801, +27.01.1877), la Chaumoz, marié le 11.02.1830 à Marie, Victoire BLONDEAU-RENAUD.

Jeanne, Adèle (°17.12.1830, +4.07.1866), mariée le 25.11.1856 à Julien VIONNET.

Le tableau ci-dessous donne les frères et sœurs de chacun de ces BOURGEOIS. Trois des frères d'Adèle ont fait leur carrière de par le monde, comme horlogers. Alphonse a épousé la fille de son patron Anaïs LAUGIER à Perthuis. On perd la trace d'Alcide à Premery (Nièvre) et celle de Clovis à Damprichard (Doubs). Quelques mauvaises langues disent qu'ils se sont expatriés pour échapper aux douaniers qui en les surveillant de trop près, ne leur permettaient plus de faire leur contrebande.

Des petits fils de Marie Victoire Julia BOURGEOIS, femme de Jules GROSGOGEAT (qui avait représenté son père au mariage de Cécile VIONNET avec Emile GUYON en 1920) sont maintenant propriétaires de magasins d'optique à Nice.

Gérard, fils de Michel, né en 1934 a été jusqu'en 1994 directeur des établissements d'optique GROSGOGEAT de Nice. Il est vice-président de la fédération française d'escrime et depuis 1995, maire de Villefranche sur mer.


Les BOURGEOIS-DESSUS

Il s'agit des descendants d'une famille BOURGEOIS-MOINE "émigrée" vers Chatelblanc. Cette branche éclatera à son tour en BOURGEOIS-JACQUET, BOURGEOIS-ROI, BOURGEOIS-ARMURIER, BOURGEOIS-REPUBLIQUE, BOURGEOIS-VOLTIGEUR, BOURGEOIS-GROSJEAN, BOURGEOIS-POTAGE, ...

C'est en 1770 qu'ils entrent dans la généalogie des VIONNET par Marie-Angèle qui épouse à Chaux-Neuve François-Joseph BLONDEAU-NATOIRE. Elle est la grand-mère de notre Adèle BOURGEOIS-DAMIEN, femme de Julien VIONNET. Voici la suite de ses ancêtres :

Jacques, né le 20.02.1590 mort en 1632, marié à Jacoba THIEBAUD.

Jean, né le 21.08.1618, mort après 1674, marié le 1er mars 1650 avec Jeanne MICHAUD-PIRET.

Pierre, né le 29 octobre 1654, mort le 19 septembre 1719, marié à Perrenette MICHAUD (1659-1729), frère de :

......... Claude (°13.03.1652 - +26-12-1707), marié à Jeanne BLONDEAU.

......... Jean-François (°7.11.1669 - +17.11.1730), marié à Anne-Françoise BLONDEAU.

Jean-Pierre, dit "Jacquet", né le 5 février 1700, mort le 12 avril 1764, marié le 17 avril 1723 à Marie-Françoise GUYE-COICHARD, frère de : Pierre Joseph, marié le 29.01.1730 à Marie-Thérèse GRIFFOND.

Marie-Angèle, née le 9 mars 1740, morte le 2 pluviose An IX, mariée le 22 février 1770 à François Joseph BLONDEAU-NATOIRE. Sa fille Jeanne Marguerite BLONDEAU épousera le 30 fructidor An VIII Pierre Louis BOURGEOIS-DAMIEN.

Citons aussi parmi les "cousins" :

Alexandre Joseph, parrain d'une fille de Marie-Angèle.

François Auguste né le 23 juin 1700, fils de Claude, mort le 3 février 1778, marié le 29 juin 1728 à Claudine BROCARD.


Les BOURGEOIS-PHILIPPET

Ces BOURGEOIS ne semblent pas concerner nos VIONNET. On les trouve à partir de 1664 chez les GUYON.

Les BOURGEOIS-SEIGNON constituent une branche des BOURGEOIS-PHILIPPET. Ils descendent de Pierre Joseph BOURGEOIS-PHILIPPET dit "Iseignon", marié le 15 février 1706 à Chapelle des Bois avec Louise BROCARD, mort à 85 ans le 29 janvier 1769.


Les BLONDEAU

Tous ceux dont les ancêtres sont passés par Chapelle des Bois ont dans les veines du sang Blondeau. Les VIONNET n'échappent pas à cette règle. Ce sont les BOURGEOIS et les MOREL-JEAN qui le leur ont apporté. Les BLONDEAU viennent des Flandres. Selon les uns il s'agissait de gentilshommes-verriers arrivés en Bourgogne au XIIème siècle. Selon d'autres plus nombreux, ce serait des fonctionnaires ou des juristes appelés par Jean de Chalon à partir de 1266 pour mettre en valeur les terres qu'il a acquises en 1233 entre le val de Miege, la source de l'Orb et le prieuré de Mouthe. En tout cas les archives départementales du Doubs gardent traces de quatre de ces premiers BLONDEAU :

Jean, qui en 1303 est gouverneur de la seigneurie de Chatelblanc,

Benoist qui en 1385 est procureur,

Pierre, qui en 1484 est lieutenant des seigneurs,

Benoit, qui en 1498 est procureur fiscal des franchises.

Jusque là tous sont appelés BLONDEL ou BLONDAL. En 1498 la veuve de Pierre est nommée "Veuve BLONDELLE". Puis dans le traité du 8 juillet 1512 relatif à la construction d'une église à Chaux-Neuve les quatre fils de la veuve BLONDELLE deviennent les quatre BLONDEAUX.

Tous les BLONDEAU de Chatelblanc et des environs descendent-ils de ces derniers ? Ce n'est pas impossible. Peut-être ce nom a-t'il été donné à d'autres flamands venus plus tard ou à des habitants de Chatelblanc agissant pour les BLONDEL-BLONDEAU. A partir de Benoit on connaît la généalogie de nos BLONDEAU, encore qu'il faille être prudent au moins jusque vers les années 1600.

Benoit a quatre fils : Jean l'ainé, Jean le jeune, Claude et Anthoine. C'est ce dernier qui nous intéresse. C'est d'ailleurs le seul dont la descendance soit connue de manière à peu près certaine.

Anthoine, dont on ignore le nom de sa femme, a été enterré sous le grand chandelier de l'ancienne église de Mouthe. Il a laissé deux fils : Regnauld et Anthoine et deux filles dont une a épousé un BROCARD de Chaux-Neuve.

Anthoine, dit "Thoinot" ou "Thoiny". C'est apparemment l'ainé. Il est l'ancêtre des BLONDEAU-THOINY nombreux dans la région de Chatelblanc. Les BLONDEAU-GEORGES et les BLONDEAU-MICHEL entre-autres sont des BLONDEAU-THOINY. Les GUYON-VEUILLET de Chaux-Neuve sont alliés plusieurs fois aux BLONDEAU-THOINY.

Quant à Regnault on sait qu'il épouse Perrenette BROCARD de Chaux-Neuve et qu'il acquiert une belle fortune. On lui connaît cinq fils : Anathoile "le vieil", mort vers 1662, marié à Jeanne ROUGET; Benoist, (1525-1616), marié à Jeanne COURVOISIER; Nicolas, mort vers 1619, marié à Denise PETITHUGUENIN; Pierre, né vers 1535, marié à Clauda BROCARD; Claude mort vers 1617.

P. DRUHEN-VANDEL a dressé la généalogie de ceux des descendants d'Anthoine qui ont "réussi". Ils sont nombreux. Les VIONNET se raccrochent à cette généalogie. Ils sont concernés par Nicolas "Coulet", par Pierre "Piroulet" et par Anathoile "Natoire". Les BLONDEAU-"RENAUD" descendent de Nicolas. Ce sont donc des COULET, mais les aînés ont gardé l'étiquette de leur grand-père Régnauld. Benoit et Claude n'ont pas de descendants chez nous. Benoit est l'ancêtre des BLONDEAU-CHARNAGE, Claude celui des BLONDEAU-CLERC.

Le tableau ci-dessous récapitule ce que l'on sait de ces premiers BLONDEAU.





Jean Alexandre BLONDEAU-PIROULET né le 26 septembre 1746 à Chapelle des Bois, mort le 31 juillet 1812, curé de la Chaux des Crotenay.

Célèbre à double titre :

Curé réfractaire à la constitution civile du clergé, il échappa à toutes les recherches de l'administration révolutionnaire de 1791 à 1799, se cachant entre autres au Creux Maldru.

Auteur du seul texte écrit en patois de Chapelle des Bois et passé à la postérité, le conte de "Vise lou bu". (cf histoire et mémoire de Chapelle des Bois par François Bono).

L'abbé Jean Alexandre BLONDEAU est parrain, à Saint-Laurent, le 9 décembre 1782, de Jeanne Marie Augustine BOUVET, sa nièce, l'une des ancêtre de Michèle PAGNIER, épouse de Pierre GUY de Foncine le Bas.


Ascendance de Pierre BLONDEAU né le 7 juin 1595 et de son épouse Anne de ROSARET, ancêtres de l'une des branches célèbre, les BLONDEAU-CHARNAGE. Ce couple fonda la chapelle de Chatelblanc en 1632, chapelle dont la cloche fut volée par les "suédois" en 1638.

Un de leurs fils, Claude, né le 2 novembre 1628, fut le premier chapelain de cette chapelle. C'est lui qui ramena des catacombes de Rome, les reliques de Saint Alexandre que les jeunes filles de la région venaient prier à Chatelblanc.

C'est donc à lui que la majorité des baptisés de la région doivent de porter en 1er, 2eme ou 3eme position, les prénoms d'Alexandre ou d'Alexandrine.

Un autre BLONDEAU, Pierre Joseph BLONDEAU-TOINY, qui fut aussi chapelain de Chatelblanc de 1710 à 1751, fut parrain d'Alexandre Joseph GUYON-VEUILLET le 8 février 1734 (d'après "le chevalier BLONDEAU" de Pierre DRUHEN-VANDEL).

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