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Henri IV, un autre visage du "bon roi"

 


Pour beaucoup de ceux qui cherchent des ancêtres dans la région de Chatelblanc, l’histoire de la famille Druhen est une source précieuse, surtout si leurs recherches portent sur les Blondeau.

Jean Druhen, dans son livre "700 ans déjà", en cent pages à peine, résume l’histoire de sa famille en la situant dans l’histoire de France, avec une verve, et un franc-parler extraordinaires.

Puisque l’année 2010 a été l’année d’Henri IV, que la presse et la télévision ont porté aux nues, pourquoi ne pas relire un extrait des quelques pages qu’il lui consacre :


Arbois, pont des Capucins

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Henri de Navarre dit "le vert galant", épousa à 47 ans Marie de Médicis et mourut assassiné dix ans après.

Il avait échappé déjà à deux tentatives en 1593 et 1594, et leur réussite nous aurait épargnés les criminels ravages qu’il fit en 1595 dans notre province. La déclaration de guerre à l’Espagne fit que notre province fut envahie par les armées d’Henri IV. Les secours vinrent très tard, mais un corps d’espagnols s’unissant aux milices franc-comtoises reprit le terrain conquis. Le roi de France, furieux de ce revers, prit la tête d’une nouvelle armée et battit les espagnols à Fontaine Française.

la Tour Gloriette à Arbois, a été reconstruite au début du XVI ème siècle. Les armées des différents rois de France, de Henri IV à Louis XIV, attaqueront Arbois mais jamais la Tour Gloriette

Après Besançon qui préféra payer une forte somme, ce ne fut ailleurs que destructions, vols et pillages. La ville d’Arbois mérite d’être citée comme exemple de la farouche détermination des franc-comtois. Le maréchal de Biron, à la tête de près de 10 000 français vint mettre le siège et entoura les murailles d’Arbois que défendait le capitaine Morel. Ni les exigences de se rendre, ni les menaces, ni les destructions de l’artillerie ne firent fléchir les arboisiens qui tuèrent un bon nombre d’assaillants. La capitulation ne fut acceptée que devant la menace d’arrivée d’Henri IV avec des renforts. Le maréchal de Biron accepte et signe un acte de reddition certifiant les respects des gens et des biens. Une fois dans la place et constatant qu’il avait été tenu en échec par quelques centaines d’arboisiens, il fut pris d’une fureur sans borne, sans aucun respect de la garantie donnée, il ordonna la pendaison immédiate du vaillant Morel. Avant de mourir, ce dernier prédit à Biron qu’il mourrait violemment sous peu. Le maréchal Biron fut décapité en 1602.

Henri IV se fit recevoir dans Arbois et rançonna les habitants. Il fit de même avec tous les bourgs et villes du Bas Jura comme les brigands de grands chemins. Il traitait pour éviter la bataille, et aussitôt violait sa parole, il livrait bourgs et villages au pillage. Lons le Saunier n’échappa au ravage qu’en donnant toute la fortune de ses habitants. Il n‘y resta que le temps de ramasser argent et bijoux car ce débauché avait la plus grande hâte d’aller retrouver sa maîtresse Gabrielle d’Estrée.

Henry IV disparu en 1610 sous le couteau de Ravaillac. Son fils, le futur Louis XIII n’avait encore que 9 ans. Sa mère Marie de Médicis qui survécu encore 3 ans prit la régence se confiant à un aventurier italien "Concini" et à sa sorcière d’épouse "La Galigaï".

Concini fut assassiné avec l’assentiment du roi en 1617 et la Galigaï expia ses crimes sous la hache d’un bourreau la même année.

Dans le temps où Henri IV, entre deux batailles traînait une cour de coupe-jarrets, rustres, puant l’ail, crachant dans les galeries du Louvre et assaillant les femmes comme des bastilles ..., naissait en 1585, un dénommé "Armand Jean de Plessis" au lieu dit "Richelieu".

Capitaine Joseph Morel

L’histoire ne retiendra que le lieu de naissance de celui qui deviendra l’homme le plus puissant de France. Il sera déjà nommé évêque à 21 ans ... par la grâce de .... Henri IV. Curieux paradoxe pour un roi qui s’est battu longtemps pour la bannière protestante, de s’être adjugé le droit de nommer des dignitaires dans l’église catholique. Mais ce prélat l’était-il vraiment ?

Il faut se souvenir que la Franche-Comté était espagnole et qu’Henry IV voulait la conquérir. Sa mort n’a donc pas fait pleurer les franc-comtois. Il y a cependant un souvenir qui doit inciter les arboisiens à ne pas trop le haïr :

Dans un petit livre (don d’Henri Maire), le commandant Grand raconte comment a été pendu le capitaine Morel. Puis il ajoute quelques lignes pour dire, si ma mémoire ne me trompe pas :

dès son arrivée à Arbois, Henri IV s’engagea à respecter les gens et les biens et les arboisiens lui firent goûter leur vin en précisant cependant :

"notre vin est bon. Nous en avons du meilleur mais nous le gardons pour nos amis".

Le lendemain le roi ordonna la pendaison du capitaine Morel.
Mais il avait apprécié le vin. Et, de ce moment, son brave Sully veilla à maintenir en permanence une bonne provision de vin d’Arbois à la disposition de son roi.

Henri Maire avait donc une bonne raison d’apprécier le livre du commandant Grand.


François Ravaillac (né à Angoulème vers 1577) qui assassina Henri IV à Paris, le 14 mai 1610 rue de la Ferronnerie, fut exécuté le 27 mai 1610 sur la place de grève en trois temps : on lui écrasa une jambe, on lui brûla la main droite et on l’écartela, en deux tirades, le tout très lentement.

Sa famille fut expulsée chez l’ennemi du moment, l’Espagne; elle s’installa à Rosay, petit village qui n’est pas très éloigné d’Arbois. Ses descendants viennent de fêter le quatrième centenaire ...

de l’assassinat du roi ou de l’exécution de l’assassin ?!


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