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Le travail du bois

 


Aujourd'hui, une "récolteuse" est capable d'abattre, d'équarrir, de tronconner en billes de longueurs parfaitement égales, 500 arbres par jour. C'est le rendement nécessaire pour rentabiliser le coût de ces machines, qui ont remplacé l'homme tout comme auparavant, les tracteurs avaient remplacé les chevaux. Voici un texte qui nous parle d'une époque pas très éloignée et pourtant si différente, où le respect de la nature et le goût du travail bien fait, primaient encore sur le commerce.

texte de Roland, des Serettes

la cascade des Serettes en novembre

retour


Les Serettes : son nom vient du mot Serta, petite scierie qui aurait existé autrefois. Il en reste quelque vestige dans la rivière : une poutre qu'il faut connaître pour y deviner un ancien barrage.

Pour accéder aux Serettes, vous prenez à droite à la sortie du village, cette petite route qui remonte la vallée de la Sainette et qui s'en va là-bas contre le Mont Noir.

Voici la ferme des Serettes. La maison est posée en angle, au travers de cette bande de champs qui s'en va à travers creux et bosses jusqu'à la vallée du Galavaux. Derrière la maison, hêtres et sapins montent à l'assaut de la colline qui borde les champs. Au pied de cette colline, l'eau suinte en de nombreux endroits, formant des zones humides où pousse un mauvais fourrage. Passé ce premier ressaut de terrain, ce sont les champs des Trousseliers, puis le Mont Noir, barrière naturelle que longe la Sainette pour s'en aller par la petite vallée des Seilles et prendre sa source là-bas au Pillechoux. Par grande eau, elle est renforcée sur sa gauche par la Seinta, une résurgence intermittente. Toujours à gauche, elle reçoit le Bief Geudon qui source au creux du Mont Noir une eau si glaciale que même les truites ne la fréqentent pas. Partout sapins et hêtres se penchent sur les rives.

C'est dans ce coin un peu sauvage et peu ensoleillé, car ombré par les arbres, que sont venus s'installer mes grands parents. Mon père y a grandi et nous y sommes tous nés. Nous avons vécu sur cette petite ferme difficile à travailler, aux parcelles multiples qu'il a fallu assembler au cours des ans et dont le pâturage pauvre était mangé par le bois. Mais cette situation géographique n'a pas que des inconvénients. Elle a même un avantage : la forêt. Nous disions et dirons : le bois.

la Sainette

Papa était un homme des bois. Il n'avait pas le sens inné qui fait le bon éleveur. Cependant, c'était un bon agriculteur et, très manuel et adroit de ses mains. Il savait tout réparer. Mais avant tout, il était bûcheron. Le bois était sa drogue. Il lui arrivait, comme à tout le monde, d'avoir le cafard ou d'être un peu mal fichu. Mais le fait de dire "on va au bois" le remettait en forme. Maman connaissait la formule et nous avons également souvent expérimenté son effet salutaire sur son moral. C'est pourquoi dès notre jeune âge, nous, les garçons, sommes allés au bois quand nous n'avions pas école : le jeudi au printemps, en été pendant les vacances, les jours de pluie en automne et dès que nous sommes devenus assez résistants, en hiver. Nous allions faire le bois : celui pour le chauffage, celui à vendre ou encore celui dû aux propriétaires des Serettes.

Du bois de chauffage, il en fallait de bonnes quantités : pour la cuisine trois cent soixante cinq jours par an, pour le chauffage même les soirs d'été, pour la chaudière du bétail car on cuisait tout pour les vaches et le cochon. Ce bois était coupé et refendu si nécessaire en bûches de vingt-cinq à trente centimètres. Il en fallait aussi pour chauffer le four du pain : une dizaine de brassées à chaque chauffe. Nous devions également fournir le bois pour le tour de chauffe du fromage à la fruitière : tous les quinze à vingt jours, une dizaine de brassées. En effet, dès que la quantité de lait livrée était équivalente au litrage nécessaire à la fabrication d'un gruyère, nous amenions le bois nécessaire au chauffage de la grande chaudière de cuivre. Pour ces deux services, le bois était débité en deux pieds de long (soixante-six centimètres) , il devait être bien sec : deux ans de séchage étaient nécessaires. Au besoin, il était refendu plus fin.

Nous devions aussi faire le bois des proprios : deux voitures en longueur de gros bois. Pour pouvoir vendre du bois de chauffage, papa achetait du bois de foyards sur pied. Le bois coupé était mis en stère (un mètre carré) ou en cordes (pile de 2,66 m par 1,33 m par 1,33 m). Nous préférions la corde car il y avait moins de manutention et il était plus facile à faire tenir sur les brancards (1). Les fermiers avaient le droit de prendre leur bois de chauffage sur la forêt de leur propriétaire.

Les demoiselles P., trois vieilles filles qui habitaient à l'entrée du village, faisait partie de la clientèle que mon père fournissait en bois. La Fifine était la plus vieille, la Rose commandait et la Jeanne exécutait. C'est ainsi que boitillante sur ses grosses galoches qui feraillaient, nous l'avons vu faire trois fois de suite l'aller-retour Foncine les Serettes aux ordres de la Rose. Elle était venue une première fois commander le bois, une deuxième pour savoir s'il serait coupé en bonne lune et enfin une troisième pour cette question : "ma soeur Rose m'envoie vous demander, Monsieur, en quelle lune vous allez couper ?". Mon père excédé lui répondit : "si ce n'est pas celle de cette année, ce sera celle de l'année prochaine". Nantie de ce précieux renseignement, elle est repartie, avec les pieds (et peut-être aussi l'esprit) certainement bien douloureux.

débardage

Mais le plus important était le bûcheronnage en bois de scierie. Papa était très demandé, car il était un bûcheron très consciencieux et très minutieux, amoureux du bel ouvrage, il fallait voir le rituel de préparation pour abattre un sapin : presque un hommage à celui qui allait être mis à mort. On commençait par faire de la place : dans un rayon de trois mètres, tout ce qui gênait, sauf les sapins, était coupé et enlevé. Puis mon père faisait la couronne avec une de ses haches qui avait une trempe douce et coupait comme un rasoir : la Charpeau de Sirod (2). Faire la couronne consistait à réaliser tout autour du tronc une belle entaille horizontale. dans cette entaille on manoeuvrait le passe-partout (3) plus facilement et, de plus, elle réduisait le diamètre à scier. Ensuite c'était l'équarrissage. Selon la proéminence des racines, à grands coups verticaux de hache scandés par des "han", mon père façonnait la base du fût en sifflet. De gros copeaux blancs volaient alentour et dégageaient leur odeur de résine. Il y avait des raisons expliquant ces deux opérations : d'abord on amoindrissait la partie la plus grosse du fût et ensuite, on effaçait par le bas l'angle trop vif de la tête du fût (le tronc ne pouvant être comme aujourd'hui soulevé par les tracteurs) qui légérement appointé, avait moins de prise sur le terrain. Le travail du cheval qui devait débarder (4) était ainsi facilité. A la scierie, cette taille permettait aussi d'engager plus facilement le fût entre les rouleaux du châssis. Et puis, c'était aussi pour le coup d'oeil et le goût du bel ouvrage. la valeur du bûcheron s'appréciait d'ailleurs de cette manière.

Venait ensuite le moment délicat de l'entaille. Faite en charnière, c'est elle qui détermine la direction où doit tomber la fuve (5) sans faire trop de casse et de façon à faciliter le reste du travail : ébranchage et écorçage. Pour en finir avec la préparation on écorçait le fût debout, le plus haut possible. C'est ainsi qu'ils attendaient, les condamnés, tels des morts debout, ayant fait toilette pour le grand voyage.

le pont des Serettes

Pour tirer le passe-partout et surtout pour le travail à la hache, il est important d'avoir dans l'équipe un gaucher et un droitier. papa était aussi habile de la main gauche que de la main droite. Les deux scieurs se placent en vis à vis de chaque côté du tronc. Avec un peu d'hésitation, ils engagent le passe-partout, car l'endroit est déterminant à quelques centimètres près. La lame commence à mordre : zig, zig, zig. Le plus difficile est de bien s'accorder. Il faut tirer régulièrement et accompagner le retour du passe sans pousser. Sinon ça le fait vibrer et prendre plus de profondeur de coupe ce qui demande plus d'effort aux scieurs. quand le rythme est pris et le passe bien engagé, chaque va et vient ramène un peu de sciure sur la mousse. Tout va bien. Le travail avance, bientôt la lame a traversé le tronc. Dans un grand craquement et un grand bruit de ramure froissée, le grand sapin s'abat. La cime est vers l'aval, tout s'est bien passé.

Je me souviens que je n'étais pas bien grand le jour où la chute d'un foyard que sciait mon père et mon frère, m'a rattrapé. L'arbre allait tomber lorsqu'ils se sont apperçus que le gamin était au dessous. "Sauve-toi !". Ce que j'ai fais, mais dans le sens où l'arbre allait tomber, si bien que je me suis trouvé applati sous la ramure. Mon père avait sans doute eu encore plus peur que moi qui n'avait rien vu arriver.

Le sapin à terre, commence l'ébranchage, travail toujours très dangereux. La section d'une branche peut libérer un baliveau qui, en se redressant, peut vous assommer. Il m'est arrivé de retrouver une esquille d'os de l'arête de mon nez fiché dans l'écorce de l'arbrisseau qui m'avait frappé !

passe partout

Le sapin ébranché est ensuite dépouillé de son écorce sur toute sa longueur. Elle tombe en longs lambeaux humides. Pour faire le dessous, il faut tourner l'arbre. Cette manoeuvre est également dangeureuse : l'arbre peut glisser et rouler sur nous. L'écorçage et l'ébranchage se font toujours dans le sens de la pente. Et aux Serettes, il n'y a que ça de la pente ! Quand l'écorçage est terminé le long fût blanc est prêt pour le débardeur.

Souvent le travail est rendu plus difficile à cause du terrain. La pente est très raide, il y a beaucoup de devers et les pesses (6) se plaisent à s'accrocher aux rochers. On est alors soit à genoux pour travailler et le dos fait mal, soit debout, les bras en l'air, à balancer le passe-partout à hauteur du nez. C'est alors qu'il en profite pour danser.

Il faut beaucoup de pratique pour savoir manoeuvrer correctement un passe-partout. Nous avons appris bien jeune, surtout mon frère. Papa ne pouvait scier seul et le gamin allait pour tirer le passe-partout, grelottant de froid, malgré le feu qui réchauffait entre chaque séance de sciage. Quelques fois, pour les gros bois, nous nous mettions tous les deux face à Papa. D'autres jours nous passions d'éreintantes journées à tirer les branches et les morceaux de bois au bas de la coupe : monter, descendre, remonter, recommencer. C'était dur. J'ai cependant pris le virus à tirer le passe-partout. Nous avions bien aussi une hachette, mais son maniement était dangereux et avec cet outil, notre aide apportée au Père était moins efficace.

Un hiver, alors que nous étions encore petits, papa avait pris à faire une grosse coupe de foyards dans le bois qui borde les champs derrière la maison. Le samedi, André G. venait lui aider. Les autres jours, papa préparait son travail le matin sur six ou sept arbres et l'après-midi maman allait lui aider à tirer le passe-partout. Lorsque nous avons été plus grands, nous partions avec lui pour la journée. Ce fut d'abord mon frère, aîné de deux ans. Sur leur dos, le sac tyrolien contenant le casse-croûte et à l'épaule, la hache. Papa portait en plus le passe-partout, les coins, la lime et la pierre à affûter, car un bon affûtage réduit au maximum l'effort. Il fallait, dans une belle petite neige, grimper quelques kilomètres du Mont Noir pour arriver à la Roche Fendue au champ du Lancier voir Combe les Ails. Parfois nous emmenions le cheval attelé au train (7) de voiture. La montée en était facilitée car on posait les outils et on s'asseyait sur le train.

Malgré l'âpreté du travail, quel plaisir pour un bûcheron en herbe de vivre ces heures dans la nature ! On entend dans le silence quelques cris de geais, le passe-partout qui chante et le bruit de la hache qui ponctue chaque abattage. Mais si l'apprenti rêve trop ou relâche l'effort, le père pousse un grand coup de gueule.

débardeur

Après une matinée d'effort, nous nous installons pour le repas. Il est en principe midi, mais plus sûrement une heure ou même une heure et demie. Avec papa, c'est ainsi, il n'est jamais pressé de manger. Pourtant nos ventres de gamins crient famine. Nous nous adossons à une souche d'arbre, les fesses isolées du sol glacial par de la mousse et des branches. Nous allumons un feu et quand il crépite enfin après avoir pas mal fumé, nous y chauffons nos pieds et séchons un peu le cuir humide de nos galoches. Le feu nous brûle le visage mais le froid assaille notre dos. Pourtant, il est bon ce repas : une tranche de pain grillé, un morceau de saucisse, un oeuf dur accompagné de gros sel, un morceau de gruyère mis à dorer au bout d'une baguette que l'on pose tout fondant sur le pain bien chaud, noirci au feu et, pour couronner le tout, un carré de chocolat ou une pomme cuite à la broche. La boisson nous glaçait la descente.

L'après-midi, la digestion et la fatigue du matin rendent le travail plus pénible. Ainsi, le passe-partout est toujours mal placé. Il nous tarde de voir le soleil décliner. J'aimais alors aller remettre du bois sur le feu et regarder les gerbes d'étincelles ainsi que la fumée monter à l'assaut du ciel entre la cime des arbres. Heureusement, en hiver les jours sont courts.

Au soleil couchant, nous prenons enfin le chemin du retour pour retrouver la tiédeur de la maison et son odeur familière. Nous sommes fourbus mais heureux de cette journée passée comme des grands, des hommes !

A la belle saison, c'est moins pittoresque avec la neige et le froid en moins. Mais le travail est plus agréable. L'écorçage est plus facile avec la sève retenue dans les arbres. Et puis, il y a des fraises. Et aussi du pain de coucou, cette espèce de petit trèfle des bois à l'agréable saveur acidulée que l'on mâchonne pour passer la soif. A l'automne, il y avait les champignons. Papa connaissait toutes les places et avait tôt fait d'en remplir un chapeau ou un mouchoir.

débardage

A l'age de douze ou treize ans, je suis entré dans la cour des grands : j'avais ma hache à moi. C'était une hache cassée à laquelle le taillandier, monsieur Charpeau, avait refait une tête ronde. Elle était légère. Avec je pouvais ébrancher et écorcer mais je ne devais surtout pas m'en servir pour frapper sur des coins car la tête n'était pas faite pour cela. Ce printemps là, papa avait une coupe dans les bois des Trousseliers. pendant que le père préparait de nouveaux arbres, je finissais les précédents. J'étais occupé après un petit arbre quand, arrivé en queue, je voulus le tourner pour faire le dessous. Mais, au lieu de retourner en tête pour planter la hache et faire levier, je décide de frapper en queue. Vlan ! La hache, au lieu de se planter, prend le biais et vient finir sa course dans ma jambe, au dessous du genoux. La douleur est vive, mais je n'en fais pas de cas, soucieux de voir si le père s'était rendu compte de ma fausse manoeuvre, en fait une faute dangereuse. Je craignais qu'il me renvoie à la maison comme un maladroit. Au bout d'un moment, il fallut bien que j'aille voir dans quel était était ma jambe. Sous mon pantalon tuyau de poële tout empesé de résine, il y avait une petite fente que le sang coagulé obstruait déjà. Mais le sang avait coulé dans ma chaussure. Il me donnait l'impression d'avoir le pied dans de l'eau froide. Je dus dire à mon père que j'avais besoin d'un pansement. En marchant pour retourner à la maison, le sang s'était remis à couler. Une fois arrivé, maman prit la situation en main, papa avait simplement dit "c'est le métier qui rentre, la prochaine fois tu sauras !". Pas engueulé, vite consolé, je n'en demandais pas plus. Je dus néanmoins rester immobilisé le reste des vacances.

Mais l'accident n'arrive pas qu'aux débutants. Un jour, un voiturier s'arrête avec son attelage devant la maison. Sur le chargement de troncs, papa était assis sur un sac, les jambes pendantes et tout ensanglanté. Il s'était donné un coup sur la boule du genoux. Une autre fois, il rentra seul, le pantalon roulé au dessus de son molet entaillé. Nous le regardions descendre le chemin des Trousseniers sans comprendre pourquoi il avait une jambe bleue et une autre blanche. Quand il avait un accident, mon père allait se faire raccomoder vers le docteur de la Chaux des Crotenay, seul sur sa pétrolette.

Lorsque papa prenait de gros lots de bois, il faisait appel à d'autres bûcherons. Je n'étais pas encore assez fort pour tenir une place toute la journée. Papa partait le matin avec son équipe sitôt les bêtes soignées. Moi je devais rester pour assurer le travail à la ferme, j'aurai pourtant mieux aimé aller au bois.

En 1954 ce fut mon départ au service militaire. Je rentrais en février 1957, je trouvais tout naturellement du travail dans le bûcheronnage. Nous faisions des stères d'affouage pour la commune de Saint Laurent. Nous en avons fait sept cents à la scie et au passe-partout ! Bien vite, nous sommes passés à la scie mécanique, l'efficace mais bruyante tronçonneuse. Les premières tronçonneuses avaient une grosse lame fragile et étaient lourdes. J'en achetais une, et croyant bien faire, je choisis une marque française ("Rexo"). Mais ce fut une vraie catastrophe, cette "Rexo" était capricieuse. Pour la faire démarrer quand elle était froide, il fallait chauffer sa bougie au feu. Quand elle était chaude, pour la relancer, il lui fallait une bougie froide. J'ai fini par la revendre en pièces et j'ai racheter une machine suédoise : une "Partner" solide et fiable, je l'ai gardée quatre ans. C'est avec cet engin de seize kilos que je faisais l'abattage. Cinq ou six hommes derrière moi se chargeaient de l'ébranchage et de l'écorçage.

L'ère du rendement avait commencé au détriment du beau travail. L'art appris avec papa venait d'en prendre un coup. Son temps est révolu : on arrive, on entaille, et vlan ! par terre ! On passe à un autre arbre. C'est comme à la guerre, tout juste le temps de voir sa victime et, derrière, on dépouille la victime. Le reste on s'en fiche, tant pis pour l'environnement, les tracteurs forestiers continueront le massacre : les arbrisseaux sont écrasés, les arbres blessés et les chemins forestiers défoncés ... c'est le progrès.

La demande des scieries est pressante. On court d'un chantier à un autre, un camion là, un autre ici, c'est ce qu'on appelle les trente glorieuses. Mais où est la gloire ? Les marchands de bois ont fait venir des italiens pour fournir la main d'oeuvre, ils travaillaient au bois toute l'année, ils étaient douze et raflaient tous les beaux lots aux saisonniers que nous étions.

Aujourd'hui encore, j'aime aller dans nos belles forêts, faire un tour à la Vernouge ou au Mont Noir, savourer le silence et écouter le frémissement des feuillages, le murmure du vent dans les grands sapins, surprendre un chevreuil ou un chamois, ce nouvel hôte de nos forêts. Et faire une petite coupe ne me déplaît pas, juste pour garder la main et me prouver à moi même que je suis toujours un bûcheron, un peu maître de la nature.

les Serettes, février 2006


1) les deux pièces de bois reliant l'avant à l'arrière de la voiture

2) Charpeau était le fabricant de haches à Sirod

3) longue lame de scie à grosse dentition avec une poignée à chaque extrémité

4) sortir les fûts et les amener à port de camion

5) ou encore pesse : le sapin

6) ou fuve : sapin

7) partie avant de la voiture comportant les brancards et la partie qui assemble les roues


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