Au mois d'octobre, l'empereur Charlemagne concède à Richebert, abbé de Condat, la forêt du Jura jusqu'à l'Orbe.
Cette concession est ratifiée par Lothaire en 855, par Frédéric II en 1238, par Henri VII en 1311, par Charles IV en 1360 et par Sigismond en 1415 et 1434.
Saint Simon de Crépy, sorti de
l'abbaye de Condat, fonde le prieuré de Mouthe.
Les suisses commencent leurs empiètements
dans le Risoux; l'abbé de Saint Claude est contraint de leur rappeler
la concession de 790, et leur défend de s'étendre au-delà
d'un jet d'arbalète, en suivant le sentier qui suit la rive occidentale
du lac de Joux; cette défense est renouvelée en 1184.
Les princes de Châlon viennent à
la découverte des montagnes du Jura et amènent avec eux un
homme de la Flandre nommé Blondeau, père de tous ceux de ce
nom qui habitaient la seigneurerie de Chatel-Blanc.
L'abbé de Saint Claude accorde
aux habitants des terres de Haute-Joux, le droit d'usage dans les bois du
Risoux.
L'abbé de Saint Claude fait construire
à Châtel-Blanc un château dont, en 1499, il ne restait
presque plus de vestiges.
Il est à présumer que vers
cette époque, surtout en été, le pays qui fut plus
tard Chapelle des Bois, commença à être habité.
Au mois de novembre, l'abbé Guy
IV donne un fief à Alban de Châlon dit l'Antique, l'espace
alors inhabité ou à peu près, qui s'étend de
la source de l'Orbe jusqu'au territoire de Mouthe et aux terres de Bellefontaine
et de Sirod, à charge d'y appeler des habitants. Il réserve
pour son église la moitié des impôts qui seront perçus
sur les fours, les moulins, la justice, les péages et autres revenus,
ainsi que la totalité des droits spirituels. Chacun des deux seigneurs
aura son prévôt, et ces deux prévôts rempliront
de concert leurs fonctions. L'abbé permet la chasse aux habitants
mais se réserve quelques droits sur les gros animaux.
Le 12 août, l'abbé Etienne
I de Villars recule encore les limites de la concession faite en 1266, ou
du moins les ratifie et diminue quelques impôts, le motif qui le détermine
à agir ainsi est la difficulté d'établir des colons
dans les contrées sauvages.
Le 2 mai, Robert de Châlon, dit l'Enfant,
accorde des lettres de franchise aux bourgeois de Châtel-Blanc, mais
non colons, qui habitent la seigneurerie et hors du bourg.
Les trois quarts des habitants de la seigneurerie
de Châtel-Blanc meurent de la peste noire; c'est l'année de
"la grande mort". A la suite du fléau, des bandes de misérables
connus sous le nom de "routiers" exercent d'épouvantables
ravages, et achèvent presque de dépeupler le pays.
Le dimanche 26 juin, en la solennité
de Saint Jean Baptiste, Guillaume de la Baume, abbé de Saint Oyand,
donne des lettres de franchise aux colons de la seigneurerie de Châtel-Blanc,
comme on l'avait fait en 1303 pour les habitants du bourg.
Le 17 mai, Hugues de Châlon-Arlay
II accorde de son côté des lettres de franchise aux habitants
de cette seigneurerie.
Le 17 mai encore, les lettres d'affranchissement
de 1351 et 1364 sont ratifiées. Les habitants doivent de leur côté,
entre autres servitudes, verser à chacun des seigneurs la somme de
20 florins estevenants.
Jean de Châlon, baron d'Arlay III,
rend une sentence par laquelle le curé de Saint Théodule percevra
désormais un droit mortuaire de 45 sous estevenants, pour les riches,
et dix sous pour les pauvres; il est probable que les habitants des terres
de Châtel-Blanc, qui alors étaient enterrés à
Saint-Théodule, durent se soumettre à l'arrêt de leur
seigneur (l'abbé de St Claude avait probablement cédé
ses droits, comme il le fit vers 1400 pour le curé de Mouthe).
Guillaume de la Baume et Jean de Châlon,
permettent à leurs sujets de semer leur blé, et de le
récolter comme ils l'entendront; mais ils devront fournir à
chacun de leurs seigneurs une quartranche de blé (deux litres et
demi) par journal. Les seigneurs les autorisent aussi à avoir chacun
son four, mais ils devront une quartranche d'avoine par journal s'ils ont
boeuf et charrue, et une demie seulement s'ils n'ont ni l'un ni l'autre.
Vers cette époque, les habitants
des terres de Châtel-Blanc sont enterrés à Mouthe, et
c'est au curé de Mouthe que reviennent désormais les droits
spirituels de baptêmes, de mariages et d'enterrements.
Le 20 octobre, Quentin Ménard,
archevêque de Besançon, fulmine la bulle d'Eugène IV
autorisant l'érection d'une chapelle à Chaux-Neuve, sans préjudice
aux droits de paroissialité de l'église de Mouthe; cette chapelle
sera destinée à l'office divin et à l'administration
des sacrements.
Construction de la chapelle de Chaux-Neuve;
les offices jusqu'en 1512, ne s'y font pas régulièrement.
Charles le Téméraire est défait à Morat; les Suisses se jettent sur Jougne, s'emparent de Pontarlier, et font irruption jusque sur les terres de Mouthe et de Châtel-Blanc.
Mort, le 5 janvier, du duc de Bourgogne,
Charles le Téméraire, aux environs de Nancy.
Par le traité de Senlis, la Bourgogne
est annexée à l'Autriche.
Le 22 mai des commissaires sont envoyés
à Châtel-Blanc pour reconnaître l'état de cette
seigneurerie; plusieurs bourgeois ne payaient plus la rente annuelle dûe
sur les toises de terrain occupées par leurs maisons. Les habitants
hors du bourg sont à peu près affranchis du tribu de 20 florins
annuels pour l'acquisition de leur liberté. Le 19 juin a lieu une
nouvelle reconnaissance des dîmes dues aux seigneurs; on leur doit
une émine ou quartranche de blé par journal.
Le curé et le prieur de Mouthe font,
avec les habitants de la seigneurerie de Châtel-Blanc, un traité
par lequel ces derniers pourront assister aux offices à Chaux-Neuve,
excepté aux quatres fêtes principales; ces habitants s'engagent
à subvenir à l'entretien du chapelain, de la chapelle et du
presbytère, mais le curé de Mouthe percevra les droits de
paroisse, et le prieur nommera les chapelains.
La Franche-Comté passe aux mains
de Charles Quint. Le 3 août, le jeune Philibert de Châlon, dernier
membre de sa famille, est tué au siège de Florence. Son neveu,
René de Nassau, lui succède.
Mr de Matafalon, curé de Mouthe,
autorise le 13 septembre les habitants de la terre de Châtel-Blanc,
à se faire enterrer au nouveau cimetière de Chaux-Neuve, ils
peuvent aussi entendre le prône dans la chapelle.
Les empiètements des Suisses dans
le Risoux recommencent; ils s'emparent des terres situées sur la
rive gauche de l'Orbe. Les colons de l'abbaye de Saint-Claude s'opposent
à ces dégradations, quelques uns d'entre eux sont tués
ou blessés.
Des suisses catholiques, chassés
du canton de Genève, se réfugient sur les terres de Saint-Claude
et quelques uns se fixent en la seigneurerie de Châtel-Blanc, particulièrement
les Cordier.
René de Nassau des Châlon,
est tué au siège de Saint Dizier, ses biens passent à
son cousin Guillaume d'Orange.
Le 28 juin, ascensement de terrains aux
Mortes à Claude Brocard-de-guerre; il y avait longtemps déjà
que des ascensements avaient lieu, mais celui-ci est le plus ancien dont
nous ayons les titres.
Les bailly de Nyon et de Morges ordonnent
d'emprisonner les habitants de la seigneurerie de Châtel-Blanc qui
s'étaient permis de construire, comme c'était leur droit,
des chalets sur le revers occidental du Risoux; ils font brûler ces
chalets et s'emparent du bétail. Le roi d'Espagne intervient dans
cette affaire; mais les bernois trouvent moyen d'ajourner ces débats
et rien ne se fait; plusieurs tentatives d'arrangement ont encore lieu;
tout est inutile.
Comme les empiètements des suisses
continuent de plus belle, chaque nation se voit obligée, le 3 août
d'élire chacune deux arbitres, afin de fixer les limites à
l'est de la terre de Saint-Claude; tout parait défini quand les députés
de Berne se refusent à signer le procès-verbal sous prétexte
de l'insuffisance de leur mandat.
Le 23 juillet, ascensement de terrains
à la Cernée fait à Jean Bourgeois-Moine.
Mort de Guillaume d'Orange, ancien seigneur
de Châtel-Blanc; depuis quelques années le roi d'Espagne avait
confisqué les terres qu'il possédait en Franche-Comté.
Dans la diète qui eut lieu à
Berne, deux délégués du roi d'Espagne proposèrent
à désigner de part et d'autre des experts qui visiteraient
les terrains en litige et videraient le différend par amiable composition.
On ne tient aucun compte de cet arrangement,
et le 17 juin, cinquante suisses envahissent la vallée des landes,
brûlent 17 maisons et font prisonniers vingt de nos compatriotes.
Date probable de l'ordination sacerdotale
de l'abbé Louis Blondeau de la Chauz-Moz.
Le 31 juillet, Albert d'Autriche convoque
des délégués de la Suisse pour la pose de cinq bornes
depuis la Dole à la Ferrièe-sous-Jougne; c'en était
une par trois lieues; la borne du Care est la seconde depuis la Dole.
L'abbé Petite est chargé
d'administrer les fonctions de pasteur, dans toute la terre de Châtel-Blanc.
Hiver exceptionnellement rigoureux.
Les habitants des Hautes-Joux, du Noirmont,
délibèrent au sujet de la construction d'une église
à Champion.
Nouvelle tentative de la reine Isabelle
pour s'acommoder avec les Bernois au sujet du Risoux, des conférences
se tiennent aux Rousses pendant trois ans; mais tout est inutile.
Au mois de novembre et de décembre
ont lieu les souscriptions pour la dotation de la future chapelle de Champion;
une vingtaine de chefs de famille y prennent part, et fondent un capital
de 1406 ft de la Comté. Le 24 décembre, le curé de
Mouthe donne son consentement à la construction d'une église.
Le 15 janvier, l'archevêque de Besançon, Mgr Ferdinand de Rye, accorde l'autorisation de construire une chapelle à Champion; il la met sous le vocable de la nativité de Saint Jean Baptiste, peut-être parce que c'est au jour de la fête de ce saint, qu'en 1351 furent accordées les lettres de franchise des colons du Noirmont.
Le 17, l'abbé Blondeau demande à l'Ordinaire, la permission de laisser travailler pour la bâtisse de cette église, les jours de petites fêtes et de dire la messe sur un autel portable. Le 27 septembre, le prieur de Mouthe, le père Bildenstein, renouvelle son consentement à cette construction, mais il meurt en novembre. Le 7 décembre, le vicaire général Mr de Blachère, renouvelle aussi les permissions demandées le 17 janvier pour l'année suivante.
Le successeur du P. Bildenstein s'oppose
à ce qu'on construise une église à Champion, les travaux
sont donc suspendus, malgré l'acte de l'abbé Blondeau, par
lequel, le 25 septembre de l'année précédente, il avait
reconnu au prieur de Mouthe, le droit de patronage. Le 6 avril, Mr Lhomme,
curé de Mouthe, proteste contre cette décision du prieur.
Au mois de février, un domestique de Claude Brocard est tué
par les gendarmes suisses aux Chaux-Sèches. Le 5 décembre,
Mr Lhomme donne sa démission de curé de Mouthe à l'âge
de 101 ans. Vers cette époque, le prieur de Mouthe autorise les habitants
du Noirmont à reprendre les travaux de construction de leur église.
Les travaux de maçonnerie de l'église
sont terminés à l'automne.
Au mois de mai, on fait des levées de soldats et on prend des mesures de défense contre l'invasion des troupes françaises et suédoises.
La peste sévit terriblement dans
les hautes montagnes du Jura; à la Rixouse, tous les habitants meurent,
sauf deux jeunes filles. C'est peut-être à cette époque
qu'on choisit à Champion le terrain nécessaire pour faire
le cimetière des pestiférés.
Un nommé Pierre Bourgeois fait
don à l'église d'une croix de procession.
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Bénédiction du cimetière.
Le presbytère est probablement achevé.
Le 20 juin, l'abbé Blondeau est
assigné au parlement de Dole par le prieur de Mouthe pour ne pas
s'en tenir au traité du 25 septembre 1633. L'abbé Petite venait
de mourir, l'abbé Blondeau lui fut donné pour successeur;
celui-ci fut donc nommé chapelain de Chaux-Neuve par le prieur, mais
il crut pouvoir maintenir en même temps, sans son autorisation, son
titre de chapelain de Champion; de là le procès en question.
L'abbé Joachin Cuinet est peut-être
en cette année, nommée vicaire domestique de l'abbé
L. Blondeau. C'est du 31 octobre que datent les actes de baptême.
Au mois de février, le Parlement
de Dole fait banaliser une grande partie des forêts du Risoux. Claude
Poux-Berthe, grand-père de l'abbé Jean-Baptiste Pagnier, donne
30 ft pour fonder une procession qui doit se faire chaque année,
le 16 août, au cimetière des pestiférés. Le 28
mai, l'abbé Cuinet dresse une seconde liste de fondations pieuses.
L'abbé Gannard remplace comme vicaire
l'abbé Cuinet. Mort de François Michaud, procureur fiscal,
et l'un des hommes les plus influents à Champion. Il est remplacé
dans sa charge par son fils Claude François Michaud. Vers cette époque,
le pays ès-Bois prend le nom de Chapelle des Bois.
L'abbé Blondeau fait établir
dans l'église de Champion, la confrérie du Mont Carmel.
Les habitants de la seigneurerie de Châtel-Blanc,
sont condamnés à payer le cinquième des réparations
qui seront faites à l'église mère de Mouthe. Le 9 octobre,
transaction passée entre les habitants de ces trois villages et ceux
de Foncine au sujet des bois qui s'étendent jusqu'à l'Orbe.
Partage de 260 soiptures de terres et
de forêts entre les habitants de Chapelle des Bois. Date probable
de la mort de l'abbé Blondeau; il est remplacé à Champion
par l'abbé Caillot. L'abbé Maire est nommé vicaire;
il n'y reste que quelques mois; l'abbé Roy lui succède à
l'automne.
Au mois de novembre, l'abbé Roy
est remplacé par l'abbé Jacquin.
Consécration de l'église
par Mgr Antoine Pierre de Grammont. En novembre, l'abbé Besançon
est nommé vicaire domestique à Champion.
Le 27 juin, institution de la confrérie
du Rosaire par le père Tostemps.
Au mois de juillet, l'abbé Marchand
remplace l'abbé Besançon.
Louis XIV s'empare une première fois de la Franche-Comté, mais au traité d'Aix le Chapelle, il se contente de la Flandre.
L'abbé Claude Brocard remplace
l'abbé Caillot comme chapelain et se fixe définitivement à
Chapelle des Bois, où il arrive le 13 juillet; il se fait installer
sans le consentement du prieur de Mouthe, ce qui donne lieu à de
grandes difficultés. Mr Brocard n'est encore que diacre, et reçoit
au mois d'août l'ordination sacerdotale.
Date des actes de mariages à Chapelle
des Bois. Au printemps, l'abbé Claude Brocard demande à l'Ordinaire
que la chapellerie soit érigée en vicariat perpétuel;
le 22 mai, l'archevêque répond qu'il en a avisé l'Officialité;
mais à cause des évènements politiques, la question
n'est tranchée qu'en 1682. Le 12 juillet, la municipalité
s'engage à donner annuellement au desservant, la somme de 240 ft,
plus le chauffage. Le 12 octobre, la guerre éclate entre l'Espagne
et la France.
La guerre franco-espagnole se termine
en juin, et la paix de Nimègue, conclue le 17 septembre 1678, assure
la Franche-Comté à la nation française. On abolit l'usage
de solder 20 gros au seigneur quand on sort du pays de Châtel-Blanc.
L'abbé Claude Brocard est chargé
par les dotateurs et fondateurs de l'église de les représenter
auprès de l'Officialité dans la question de la nomination
du désservant de la chapellerie en vicariat perpétuel.
Le Parlement de Franche-Comté est
transféré de Dole à Besançon.
Ordination de l'abbé Claude Pierre
Brocard, vicaire perpétuel à Saint Point. Paix de Nimègue;
plusieurs personnes quittent la Franche-Comté plutôt que d'appartenir
à la France.
Pierre Michaud donne à l'église
le tableau représentant Saint Jean Baptiste au désert. Le
20 mars, on augmente de 40 ft le traitement du desservant.
Ordination de l'abbé Michaud, mort
du curé de Bannans. Le 21 décembre, mort du capitaine J. Cl
Prost-Lacuzon.
Le 17 février, l'officiant de Besançon
déclare que la nomination à la chapellerie de Chapelle des
Bois appartient au curé primitif, qui est le prieur de Mouthe.On
fait une première requête pour être démembré
de l'église de Mouthe.
A la suite d'un décret, le prince
d'Issenghien achète les biens de la famille de Chalon, il devient
ainsi seigneur de la terre de Châtel-Blanc. Le 29 septembre, grande
fête à l'occasion de la translation à Châtel-Blanc
des reliques de Saint-Alexandre; la paroisse de Chapelle des Bois y assiste,
et chaque année on y vient à cette date en procession solennelle;
cet usage subsiste jusqu'en 1793.
Ordination de l'abbé Jean Baptiste
Blondeau, mort curé de Vers en Montagne.
Ordonnance royale qui porte à 300
ft le traitement des vicaires perpétuels.
Le 25 octobre, l'abbé Claude Brocard
établit la confrérie du Saint Sacrement.
On dresse un recensement des habitants,
maisons, chevaux, boeufs et vaches qui existent sur la terre de Châtel-Blanc.
On lève en Franche-Comté
un régiment de 16 compagnies de 50 hommes chacune. L'abbé
Claude Brocard place la croix de pierre du cimetière.
On commence à enregistrer les actes
de sépulture.
On lève en Franche-Comté
un second régiment de 750 hommes, et sur la fin de l'année
chaque compagnie est accrue de dix hommes.
On place une seconde cloche au beffroi
et on achète un ciboire.
On augmente de 20 compagnies de 60 hommes
les deux régiments de Franche-Comté.
Par suite d'un malentendu, les habitants
de la terre de Châtel-Blanc, croyant que les seigneurs exigeaient
une mesure de blé plus grande que la quartranche de 1394, se refusèrent
à payer ce tribu; de là un procès avec les seigneurs;
durant le cours du procès, on retrouva un papier attestant que la
mesure de 1697 était exactement la même que celle de 1394,
ce qui mit fin à toute contestation; ce papier était de 1499.
Un notaire côte les archives dont
on a fait un premier inventaire. Le 1er mai, Pierre Bourgeois-Moine, notaire,
partage ses biens entre ses quatre fils.
Souscriptions pour réparations
à faire à la cure; avec l'amodiation de deux bancs à
l'église, la souscription rapporte 280 ft. Des Verny et des Faivre
établissent des verreries à Chapelle des Bois.
Claude François Michaud est remplacé
dans sa charge de procureur fiscal par Claude Blondeau Coulet.
On achève les réparations
au presbytère.
Le conseil de Berne recommande aux forestiers
de laisser "les bourguignons jouir en paix des biens qu'ils ont dans
la limite suisse". Néanmoins le 30 septembre, 38 hommes de Morges
s'emparent d'un troupeau de 18 vaches appartenant à un habitant de
Bois d'Amont.
Un subdélégué (sous-préfet)
est envoyé pour la première fois à Pontarlier.
Quatre soeurs Griffond donnent, après
la mort de la dernière survivante, la maison qu'elles possèdent
au village, afin d'y loger une maîtresse d'école et d'y faire
le dimanche "la Conférence".
Hiver très rigoureux. Au mois d'avril,
mort de l'abbé Claude Pierre Brocard, vicaire perpétuel à
Saint Point. Il fonde par testament la charité qui porte son nom.
Ordination de l'abbé Joseph Brocard.
On place une croix de fonte sur le clocher
de l'église, et l'on refond une cloche.
La cure devient inhabitable à la
suite d'un incendie. Clauda Brocard, soeur du vicaire de Saint Point, donne
25 ft à l'église de Chapelle des Bois.
Seconde démarche des habitants
pour obtenir le démembrement de leur église de celle de Mouthe.
Le père Solivet prieur de Mouthe, réclame fortement contre
les empiètements des suisses. Date probable de la mort de l'abbé
Jean-Baptiste Blondeau, curé de Vers.
L'abbé Claude Brocard et le procureur
fiscal Cl. Blondeau-Coulet font, le 19 novembre une nouvelle liste des fondations
faites à l'église en 1639, 1654 et autres dates plus récentes,
par ce papier on voit que quelques unes de ces rentes ont disparu.
Incendie d'une maison à Chapelle
des Bois.
Le 15 mai, l'abbé Pasteur est donné
comme vicaire à l'abbé Cl Brocard. Grande sécheresse;
18 juin, on obtient la pluie par l'entremise de St Alexandre.
Gilbert Bourgeois remplace Cl Brocard
pour l'instruction des enfants. Deux petits orphelins, J. Joseph Guy chez
Jean, agé de 11 ans et Marie-Joseph son frère, âgé
de 9, quittent le pays et s'engagent comme domestiques; l'ainé se
fixe au Sarrageois et l'autre à Mont sur Monnet.
Ordination de l'abbé J. Baptiste
Pagnier.
Le 22 février, mort de l'abbé
Cl Brocard. Au printemps son vicaire quitte Chapelle des Bois et Alexis
Blondeau y est nommé Chapelain. On autorise le desservant à
faire pâturer une vache sur les terres de la ferme de Champion.
Le 16 janvier, naissance de Cl. Henri
Blondeau-Renaud, hardi contrebandier qui, vers 1757, s'adjoint à
la bande de Mandrin. Réparation et agrandissement au cimetière
et au presbytère.
Le 18 septembre, mort de Pierre Bourgeois-Moine,
notaire, à l'âge de 95 ans.
Le 22 septembre, délibération
relative à l'agrandissement de l'église.
Partage de Vise-lou-Bu.
Achat d'un ostensoir.
Le 4 mars, mort de Jacques Guy-Toire,
à l'âge de 99 ans. Durant l'été, incendie de
trois ménages. Claude Joseph Michel échappe miraculeusement
aux gardes suisses. Année de pluie. On construit le mur du jardin
du presbytère au sud. A l'automne, Marie-Angèle Blondeau est
agrée comme institutrice, elle fait l'école jusqu'en 1769.
Les échevins commencent à dresser une liste des répartitions
pour les besoins de la fabrique.
Le maréchal prince d'Issenghien,
seigneur de Gand, succède à son père comme seigneur
de Châtel-Blanc.
Anatoïle-Joseph Pagnier-Béguet
fait palissader ses pâturages de la Côte-Humbert au côté
ouest, à frais commun avec Alexis Bourgeois-Pin, propréitaire
du chalet de ce nom.
Année très pluvieuse; on
a recours à St Alexandre qui donne le beau temps. Construction de
la chapelle sud.
Le 21 mai, les sieurs Michaud de Doubs,
possesseurs de terres nombreuses près des usines des Mortes, font
assigner le meunier Nicolas Bailly, au baillage de Pontarlier, pour exhaussement
de la digue; ce dernier est condamné à la Cour en 1740. Le
15 septembre, Geneviève Griffond tombe de voiture et se tue. Construction
de la chapelle du nord.
L'industrie de l'horlogerie commence à
pénètrer à Chapelle des Bois. Ordination de l'abbé
Bourgeois curé de St Ylie. Le 13 juillet, grêle épouvantable.
Au mois de mai, l'abbé Alexis Blondeau
est remplacé à Chapelle des Bois par l'abbé Honoré
Jannin. Terrible épidémie sur les jeunes gens, du mois de
novembre jusqu'à juin 1737. Le 20 décembre, mort de l'abbé
J. Ant. Michaud, curé de Bannans.
L'abbé Brocard, curé de
Vaux, se plaint de la mauvaise administration de la Charité fondée
par son oncle. Le 3 juin, on découvre dans un bois de ban appartenant
à Mr de Thélin, le cadavre d'Antoine David de Lézat.
Ordination de l'abbé P. Joseph Blondeau.
Le 2 février, Antoine Joseph Blondeau
fonde une mission. Au mois d'avril, Mr Tavernier doyen de Vareses, visite
les travaux de l'église. On fait une troisième pétition
pour obtenir le démembrement de la paroisse de celle de Mouthe. Mgr
Antoine Pierre de Grammont II donne à Chapelle des Bois la confirmation.
On achève à l'automne le choeur et la sacristie de l'église
et l'on fait de nouveaux bancs. La bénédiction des agrandissements
de l'église se fait solennellement, le 18 décembre par le
chapelain lui-même.
Mission qui dure du 14 juin au 12 juillet.
Abonnement du cimetière le 15 juin. Achat d'un tabernacle, de dalmatiques
blanches et d'un tableau représentant le christ sur la croix.
Incendie d'une maison. Achat du grand
crucifix de bois. Nouvelle demande en juillet au sujet du démembrement.
Mgr Malet de Farques est nommé évêque de Saint-Claude. Nicolas
Bailly perd son procès contre les sieurs Michaud.
Le 7 décembre, mort de Claude Blondeau,
procureur fiscal; il est remplacé dans cette charge par Théodore
Prost.
Le 21 juillet, mort ubite de l'abbé
Henri Jannin; l'abbé J. Cl. Jannin le remplace.
Le 16 avril, on passe un marché
avec le nouveau desservant. Pose du rétable du maître-autel.
L'affaire du démembrement s'accentue; la commune donne 3 ft à
Anatoïle Joseph Pagnier-Béguet pour un voyage à Besançon
ayant trait à cette affaire.
Le 6 mai, à la foire de Châtel-Blanc,
Vise-lou-Bu s'engage comme soldat. Au mois d'août, l'abbé J.
Cl. Jannin fait signer par une trentaine de chefs de famille, une pétition
demandant la construction d'un nouveau presbytère. Ordination de
l'abbé François Brocard, directeur au grand séminaire.
Le 13 juillet, enquête par Mr Tavernier
de commodo et incommodo au sujet du démembrement. Les récoltes
sont presque nulles.
Le 11 janvier parait le décret
qui démembre l'église de Chapelle des Bois de celle de Mouthe.
Le 20 mars, installation de l'abbé Jannin comme curé. Il fait
un inventaire du mobilier de l'église et un nouveau relevé
des fondations. Les habitants irrités de ce qu'on voudrait les contraindre
à construire une nouvelle cure, refusent d'élire deux fabriciens.
Le 23 septembre, ils sont désignés à la justice de
Pontarlier au sujet de cette construction. Le 29 décembre, l'avocat
Mr Ballanche plaide en leur faveur.
Grande mortalité, surtout sur les
enfants et jeunes gens. Il meurt 32 personnes au-dessous de 30 ans. On obtient
de l'intendant, d'employer à la décoration de l'église,
les 150 h de bois coupés sur le Risoux. Le 7 juillet, Mr Maclus,
subdélégué général de Besançon,
donne au nom de l'intendant, la permission de dresser une liste des répartitions
à faire pour la construction de la cure; cette lettre doit être
dressée par les échevins des communautés de Chaux-Neuve
et de Châtel-Blanc; ceux-ci s'y refusent, alléguant que cela
ne les regarde pas; L'abbé J. Cl. Jannin dénonce la mauvaise
volonté des habitants. Le 16 août, naissance du misérable
Jacques Cart-Nanillet. Le 6 octobre, nouvelle injonction de construire une
cure. Le 22 de ce mois paraît sur la porte de l'église, une
affiche signée de Claudine Bailly, défendant d'exploiter pour
la cure, des pierres sur son territoire. Le 1er novembre, l'abbé
Jannin fait connaître en chair, le lieu et l'heure où les habitants
devront se réunir à l'effet d'élire deux fabriciens,
ceux-ci ne s'y rendent pas.
Nouvel inventaire des archives. Pose du
retable de la chapelle du sud. En été, l'abbé Jannin
fait connaître à l'Intendant que l'on ne fait rien pour la
construction de la cure. Au mois de septembre, Mr Malu menace d'emprisonnement
les quatre principaux habitants s'ils ne se hâtent de faire nommer
des fabriciens pour déterminer les répartitions des dépenses
et des corvées.
Le 19 janvier, les habitants donnent à
l'Intendant leurs raisons pour ne pas construire une nouvelle cure. Le 20
juillet, Mr Malu envoie à Chapelle des Bois l'architecte Lepin pour
s'assurer de la nécessité de la bâtisse d'une nouvelle
cure; celui-ci ne s'y rend pas.
Au mois de septembre, sur l'ordre de Mr
Malu, l'architecte Petetin vient à Chapelle des Bois, et son rapport
conclut à la construction.
Refonte d'une cloche. Mr Blondeau subdélégué
de Pontarlier, enjoint aux habitants de faire les 28 février, 7 et
14 mars, les trois publications légales afin de trouver un entrepreneur
pour la bâtisse du presbytère; non seulement ces publications
ne se font pas, mais les habitants menacent de casser la tête à
quiconque accepterait l'entreprise. L'abbé Jannin fait condamner
Cl. Antoine Pagnier-frère-Jean pour se refuser à payer les
arriérés d'une fondation.
L'abbé Jannin obtient de l'évêque
de Saint Claude une augmentation de 20 ft pour son traitement. Nouveaux
ordres de faire les 17 et 28 décembre et 17 mars de l'année
suivante, les trois publications d'adjudication; tout est inutile.
Le 18 avril, l'Intendant menace d'une
amende de 10 ft tout chef de famille qui, sans raison sérieuses refuserait
de se rendre à l'assemblée du 6 mai, afin d'aviser sur les
moyens à prendre pour construire un presbytère. La plupart
s'y rendent et élisent des commis chargés de dresser les rôles
pour les corvées et contributions; les autres sont condamnés
le 18, à payer une amende de 10 ft s'ils sont pauvres, et de 20 ft
s'ils sont riches. Ne trouvant pas d'entrepreneur, on fait des marchés
privés. Le 8 septembre, marché avec Fifre pour la construction
des murailles.
Le 13 janvier paraît sur la porte
de l'église une affiche enjoignant aux habitants de procurer à
leur curé un local provisoire pour le 6 mai. Pose du retable de la
chapelle du nord. Le 21 juillet marché avec Girod pour faire la charpente
de la cure. Le 3 novembre, on paie 614 ft à Fifre. ( Nous, soussigné
Joseph Fifre, maître maçon demeurant à Mouthe, entrepreneur
pour les murailles et tailles nécessaires au presbytère de
la Chapelle des Bois, avons reçu en plusieurs fois la somme de 614
monnaie de France, de Anatoïle Joseph Pagnier de ladite Chapelle des
Bois, collecteur des tailles faites au sujet de ladite bâtisse, de
l'avis et commandement de nous, Théodore Prost, Louis Guy, P. Etienne
Blondeau, Augustin Guy et J. Bte Griffond, tous de ladite Chapelle des Bois,
procureurs spéciaux pour vaquer à ladite bâtisse; de
laquelle somme ledit Fifre quitte ledit Pagnier et tous autres et promet
en tenir compte dans le toisé qui se fera des dits ouvrages à
la rendue qui s'en fera à la fin et dont les dits procureurs tiendront
compte audit Pagnier lorsqu'il en rendra ses comptes. Fait à Chapelle
des Bois le 3 novembre 1754 et avons tous signé à l'exception
du dit P. Etienne Blondeau qui n'a pu le faire à cause de son infirmité).
Le 26 avril, mort de l'instituteur Gilbert
Bourgeois; il est remplacé par Mr Marraud. Difficultés de
l'abbé Jannin avec l'abbé Alexis Blondeau, desservant de Châtel-Blanc.
Le 1er juillet, marché avec Monnier pour faire la maçonnerie
intérieure de la cure. La charpente et la maçonnerie intérieure
sont terminées à l'automne. Testament de J. Bte Poux-Landry
donnant pendant 60 ans la somme annuelle de 13 ft pour des prières;
ses héritiers se refusent à remplir cette condition.
Le 7 juin, marché avec Passard
pour les planchers et boiseries de la cure.
La cure est achevée le 11 juin,
si ce n'est les quatorze fenêtres qui devaient être faîtes
à cette époque par Lorin de Mouthe; Mr l'abbé Jannin
le fait condamner à 14 ft d'amende. Celui-ci ne se fixe dans la nouvelle
cure que sur la fin de juillet. Le 27 décembre, mort de l'abbé
J. Brocard, curé de Vaux.
Louise Pauline de Gand de Middelbourg,
fille du prince d'Issenghien, hérite de son père de la terre
de Châtel-Blanc. Ordination de l'abbé Nicolas Jacquin. Le 10
octobre, attestation de l'abbé Jannin que les capitaux des fondations
ont presque tous été employés à l'agrandissement
de l'église en 1738.
On achète les quatre grands cierges
du choeur. Pose de nouveaux bancs à l'église.