Le
Château de la Chaux des Crotenay a été bâti par
les Commercy seigneurs de Montrivel. Par
le jeu des mariages et héritages, il est passé aux d'ARBON,
puis aux POUPET, et aux de la BAUME. Ces derniers, ruinés et sans
postérité, ont vendu leur domaine de la Chaux, en 1720,
à Jean-Baptiste Baptiste FREMIOT. Celui-ci meurt en 1776 et ses
héritiers le revendent à Jean Baptiste GUERILLOT originaire
de Saint Lothain.
Relevaient de la Chaux des Crotenay : Entre deux monts, Montliboz, le
Châtelet et Cize. Les habitants, comme ceux de Cize dont parle plus
précisément Munier, étaient soumis au guet et
garde et aux réparations du château, à la banalité
du moulin, au bavin, à l'impôt des quatre cas, à des
corvées, à des cens en argent, en grains, en cire, en
poules. Ceux de Cize avaient droit de prendre les queues de chênes
abattus dans la forêt banale de Liège, et les autres arbres
nécessaires à leur usage, mais ils ne pouvaient attoucher
aux pieds de chênes et aux arbres fruitiers, sous peine d'une amende
de sept sols, pour les délits commis pendant le jour et de soixante
sols pour ceux commis pendant la nuit.
Il faut savoir que depuis 1403, les
flottes de sapins descendent les rivières et que les forêts
séculaires prennent une valeur inconnue jusqu'alors. En 1572, on
fit même suspendre les travaux métallurgiques car les hauts
fourneaux consommaient trop de bois.
A cela s'ajoutaient, la gabelle établie en 1367, les droits curiaux
de la paroisse et les corvées nombreuses.
En cas de conflit, les sujets (retrahants) devaient se retirer,
eux et leurs biens, dans le château et y faire, chacun à
leur tour le guet. En cas de guerre le seigneur devait fournir un homme
pour vingt feux.
Parmi les différents seigneurs
de la Chaux, les POUPET ont été les plus célèbres.
On les connaît surtout par les visiteurs illustres
qui sont passés chez eux :
En 1503 c'est l'archiduc Philippe le Beau,qui , prenant possession de
la Franche-Comté à son retour d'Espagne, commence par le
château de Charles Poupet, son sommelier. "Celui-ci était
un chevalier accompli, également propre à la guerre, à
la cour et aux négociations. Il aima et cultiva les lettres, et
forma une bibliothèque ample et choisie
Il fut conseiller
à la Régence pendant la minorité de Charles Quint
Mort en 1529, il reçut les honneurs de la sépulture dans
la chapelle qu'il avait fait ériger à la collégiale
de Poligny. Il fut déposé dans un fauteuil, une épée
à la main, au milieu de son hypogée funéraire".
Un peu avant, une duchesse ou impératrice
de Bourgogne, revenant de Genève, avait été saisie
des douleurs de l'enfantement à peu de distance du château
et y avait fait ses couches. Le bon traitement qu'elle reçut
fit que le seigneur acquit tant d'honneur et crédit, que, depuis
lui et successivement un sien fils furent en grands estats chez l'empereur
Maximilien 1èr; et la dame de la Chaux fut dame d'honneur de Marie
de Bourgogne femme dudit empereur.
Bien avant encore, en 1442 à
l'occasion du mariage de Guillaume de Chalons à Mlle de Bretagne,
ordre avait été donné à tous les sujets de
chasser sous peine d'encourir la colère du prince. Toutes les forêts
avaient été mises à contributions, aussi biches,
perdrix et faisans arrivaient de toutes parts au château de Nozeroy.
Et l'historien du moment de conclure "rien ne nous indique si
les chasseurs de notre canton furent heureux"
En 1456, louis XI, après
son pèlerinage à Saint Claude, se rendait à Nozeroy
en passant par notre canton, donc probablement par la Chaux.
En 1461 le comte de Charolais faisait le même
pèlerinage par les mêmes chemins.
Le dernier seigneur de la Chaux intéresse
particulièrement les Vionnet.
La grange du Cernois où notre
famille s'installe en 1907, grange que l'on appelle maintenant la ferme
de Morillon appartenait alors à Marie GUERILLOT épouse de
Henri ROBERT de Domblanc. Les ROBERT s'étaient réservé
deux chambres à l'étage de cette ferme où ils venaient
fréquemment. Un de leurs enfants a été victime d'un
accident sur la route nationale, toute proche.
Max Roche cite dans son dictionnaire
Paul Guerillot qui fut maire de Chaux des Crotenay puis conseiller général.
L'origine des armes des Guerillot
Le Docteur Chambelland donne quelques renseignements sur Jean Baptiste GUERILLOT, le dernier seigneur de la Chaux des Crotenay :
Il est seigneur de Saint-Cyr, capitaine au régiment de Flandre et de Lorraine, lieutenant des maréchaux de France. Un acte signé de la main de Louis XVI, le 28 mars 1778, lui a fait don du droit de retraite féodale en reconnaissance de ses services militaires, et tous les droits de la seigneurie lui ont été reconnus; il a prit comme armes : de gueule à trois trèfles d’argent.
Le docteur J.B. Munier ajoute que sa famille est originaire de Saint Lothain, et que Jacques et Claude Guérillot, ancêtres de Jean-Baptiste, avaient obtenu l’autorisation de tenir fief noble par lettres patentes de novembre 1636.
Jean-Marie Bouchard, qui fait des recherches sur les Guerillot qu’il retrouve à Salins, me rapporte, pour m’amuser, l’origine de leurs armes de gueules à trois trèfles :
"Les Guérillot avaient, à l’origine, pris pour armes : "trois fleurs de guérittot" et je me suis demandé ce qu’est cette plante. Ma piste actuelle me mène vers l’un des "sédum" ou "orpins", famille assez nombreuses de plantes grasses du type joubarbe qui sont bien connues des jardiniers pour leurs vertus médicinales, notamment hémostatiques : d’où le nom , tiré du latin "sedare" = apaiser.
De par ces vertus, certaines sont appelées vulgairement "guérit tout". Dans cette hypothèse, les plantes portées dans les armes Guérillot, ressembleraient alors plutôt aux tiges avec leurs feuilles charnues, qu’aux fleurs des sédum.
Ce n’est que plus tard que les Guérillot, peut-être fatigués d’avoir à expliquer leurs armoiries, remplacèrent les "guérittots" par de banals trèfles".
Extrait des
"Recherches Historiques sur les Foncines " de JB. Munier
Sous la domination romaine le territoire était en partie défriché, il était encore très peuplé, car d’une part ce lieu échappa, et peut-être grâce à son peu d’importance, aux dévastations des barbares : d'autre part, en 1295 dame Agnes de Commercy, concéda deux grands climats pour y former des meix; ces deux grands climats sont les Ecrotenais et les Entre deux monts, évidemment à cette époque il y avait peu d’habitants dans ces localités puisqu’on y appelait, et à des conditions peu onéreuses, car la charte dit que celui qui tiendrait un meix de terre, payera chaque an, le jour de la chandeleur, cinq sous.
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