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La Saine

vient de sawk (sacré) + enn (rivière)


Que la nature est belle entre Saine et Lemme la montagne pelée
Les rivières d'Alésia

Dernières nouvelles de la Saine (juillet 2001)

Le "Progrès" du dimanche 1er juillet 2001 nous apprend qu'il fut un temps (très lointain) où l'Ain dont on ne connaît ni le sexe, ni l'origine du nom, était un affluent de la Saine. En effet, cette rivière née à Conte, après avoir stagné dans les environs de Sirod, butait contre l'éperon rocheux où sera édifié le Château-Vilain et se faufilait, après un tournant sévère, entre Equevillon et Sapois, pour se jeter à Champagnole dans la rivière descendue tout droit de Foncine, et que l'on n'appelait pas encore la Saine.

Bien plus tard l'éperon rocheux qui gênait sa course et qu'il avait usé, se brisa. Il put alors se frayer un passage étroit (les pertes de l'Ain), puis à sa sortie capturer un affluent de la Saine né près d'ici et emprunter son lit. Devenu alors le plus gros, il pouvait aller à la rencontre de la Saine et imposer son nom.

L'auteur de l'article n'ose pas imaginer que si les rochers avaient résisté, Bourg en Bresse serait le chef-lieu du "département de la Saine".

 

Tout récemment encore, l'affluent le plus court et surtout le plus pittoresque de la Saine était ignoré des cartes touristiques de la région. Cet oubli est réparé. L'Association Touristique Haute-Joux Mont-Noir, vient d'annoncer (progrès du 29 juillet 2001) qu'elle est intervenue auprès des communes des Planches en montagne et de Foncine le Haut, où coule le Bief de la Ruine.

Désormais, "depuis l'un ou l'autre des villages, les randonneurs peuvent emprunter un sentier aménagé à leur intention le long de ce magnifique cours d'eau. Chute vertigineuse, marmites et sources du bief : La ballade livre les secrets de cette rivière caractéristique des cours d'eau de montagne dont l'évolution saisonnière s'avère impressionnante".

Bravo donc, mais pourquoi le nom de Foncine le Bas n'est à aucun moment mentionné ? Sauf erreur, ce bief cascade dans cette commune.

La Saine, la vraie, la pure, la notre, est la rivière du canton des Planches en montagne qu'elle traverse sans jamais le quitter. Elle surgit du trou de la balme, au pied de la roche du Couliou qui culmine à 1070 mètres

(Couliou : il n'est pas facile de traduire ce terme patoisant, mais il est curieux de constater que plusieurs arêtes rocheuses semblables, pareillement disposée au sommet d'un adret, portaient le même nom. A Foncine même, le petit relais de télévision est assis sur un autre couliou).

Un livre de géographie de 1899, rappelle que de ce trou dont on ne voit pas le fond, l'eau vient si vite qu'on aurait de la peine à se s'enfuir si l'on était surpris par une crue subite. La même mise en garde valait aussi, et vaut sans doute encore, pour le Bief de la Ruine qui comme la Saine, dont il est un affluent, siphonne le même lac souterrain. Jusqu'à Syam où elle absorbée par sa grande sœur, la Lemme, elle a parcouru 17,400 kilomètres et dévalé 321 mètres.
Mais jusqu'aux années 1850, notre rivière nous venait du Doubs, d'un lieu-dit Combette situé à l'altitude de 970 mètres à Chatelblanc, vers le chemin du pré d'haut. C'est que, à l'entrée de Foncine le haut où se rejoignent deux ruisseaux, le nom de Saine avait été attribué au plus long des deux, lequel était celui qui venait de Combette, l'autre étant La Doye (Doye : un des rares noms communs gaulois parvenu jusqu'à nous. Il signifie bien entendu "source").

Vers 1870 la règle a été changée, ce n'est plus la longueur du cours en amont du confluent, mais le débit qui détermine la source de la rivière principale. Notre Saine a ainsi perdu un bon kilomètre de longueur et 70 mètres de dénivellation. Elle a gagné la chance de naître chez nous. Selon J.B. Munier, c'est elle qui a donné son nom à Foncine : fons sene qui signifie source sainte.

Selon lui, c'était la source sacrée où les prêtresses druidiques guérissaient les maladies les plus cruelles. Elle aurait même donné son nom à la Séquanie. C'est en tout cas elle qui, durant des siècles, a animé notre vallée. Durant des siècles elle a été la seule source d'énergie. Bizarrement c'est à nouveau de l'énergie qu'on lui demande de fournir maintenant puisque ses cascades qui ne font plus tourner les martinets, forges, moulins, scieries, boisselleries… fournissent et vont fournir de plus en plus d'électricité vendue à EDF.

A quelques centaines mètres de sa source et après une première cascade ,la Saine, grossie, si l'on peut dire, du Bief Brideau, (celui à qui on a retiré le nom de Saine) entre dans le village de Foncine le haut qu'elle va laisser sur sa droite. Passons rapidement sur ce village. Son histoire a été écrite, et très bien, par J.B.Munier et beaucoup plus récemment par le père Doudier puis par Andrée Lecoultre. C'est le seul village du canton qui ait gardé son importance. Il vient même d'hériter de la gendarmerie et de retirer ainsi au village des Planches en montagne le dernier attribut de chef lieu de canton qui lui restait encore. Il est vrai que de toutes les communes du canton, elle est la plus importante en superficie et en population.

A nouveau quelques hectomètres, et une cascade qui vient de revivre pour actionner une centrale électrique et voilà notre rivière qui joue la belle. Sur sa rive droite viennent profiter de son charme la route nationale 478 et jusqu'en 1950 le tram à vapeur, le tacot, venu de Lons le Saunier par le chemin des écoliers. A la Chevry (autre lieu druidique) deux cascades successives, des ruines de scieries et une centrale électrique. Ce hameau abritait, il y a soixante ans une activité que l'on peut difficilement imaginer maintenant . En 1479 on y avait même introduit des chèvres achetées à la foire de Moirans. Leur poil servait à fabriquer le droguet grâce auquel nos ancêtres ont pu cesser de se vêtir de peaux de bêtes.

La cascade du moulin Choudet à la sortie de Foncine le Haut

(elle vient d'être aménagée en 2000 pour produire de l'électricité)

Et puis, lassée d'être admirée, elle se glisse parmi les roches souvent abruptes pour se réserver aux pêcheurs et braconniers. Et la voilà à Foncine le bas. Première cascade, première ancienne usine devenue colonie de vacances. Il y avait au pied de cette cascade, surmontée d'un barrage,un gouffre où régnait d'énormes truites. Puis la route l'abandonne pour rejoindre Foncine le bas, tandis qu'elle même laisse ce village sur sa gauche pour rejoindre plus rapidement les gorges de Malvaux. Au passage elle prête son eau prise au haut d'une cascade superbe mais difficilement accessible, à une petite centrale électrique, seul reste de la scierie qui jusqu'en 1955 animait ce quartier et de la première centrale électrique de la vallée.


Qui racontera comment marchait cette première centrale ?

A l'automne , lorsque les feuilles mortes tombaient et s'accumulaient devant la grille installée au bout du canal d'amenée, il fallait aller les évacuer. Il fallait aussi descendre deux fois par jour, par des échelles presque verticales, jusqu'au niveau de la turbine, pour régler l'arrivée d'eau, car le matin les clients se levaient et avaient besoin de lumière.

en quittant Foncine le bas, la Saine passe devant ces ruines. Ce sont celles de l'une des deux scieries importantes du village.

Elle a brûlé dans la nuit du 31 décembre 1968

Le soir, ils allaient dormir et il fallait réduire. Tout fonctionnait avec des courroies et des poulies et les courroies sautaient souvent. Là aussi il fallait descendre et tout réparer à l'aide d'une perche et beaucoup de risques.

La cascade du bief de la ruine (vue depuis la route).L'eau y coule par intermittence.

Lorsque qu'elle est à sec, on peut voir le creux des joyaux, superbe !, mais le sentier qui y conduit est dangereux, l'accès se fait par le hameau des Ruines à Foncine le haut.


Des fusibles étaient placés dans chaque quartier du village en haut d'un poteau. Quant ils sautaient, ce qui arrivait souvent surtout par temps d'orage, il fallait les remplacer. Pour cela le technicien devait grimper au poteau à l'aide de ses griffes.
Voilà un métier dont personne ne parle et qui vaudrait cependant une enquête pendant qu'il reste des témoins.

La Saine, accompagnée de l'ancienne voie du tacot s'en va donc tout droit vers les gorges de Malvaux. Elle passe au pied de la vierge, déjà bien seule sur son coteau, frôle le hameau des Douanets en passant sous un pont bien branlant, accueille les eaux de la Sainette, venue des Serrettes, et grossie, devant le cimetière des pestiférés, du Galaveau, venu du Marechet et de la Grange à l'Olive.

Selon l'abbé BOURGEOIS, cette rivière serait une résurgence du bief qui sert de deversoir au lac des Mortes, bief qui un Kilomètre après avoir quitté le lac, se perd dans un entonnoir.

On aurait retrouvé dans la Sainette, outre de la sciure jetée volontairement dans cet entonnoir, un "livre de prières qu'Eugène BLONDEAU aurait laissé tomber dans le bief des Mortes".

La Sainette se repose sur vingt mètres passe sous le viaduc qui avait été construit pour le tram électrique et le tacot à vapeur, délaisse les ruines d'une scierie brûlée et s'enfonce dans les gorges de Malvaux, accompagnée de nouveau d'une ancienne voie ferrée, celle du tram électrique. Ses gouffres ne sont accessibles qu'à quelques pêcheurs avertis.

C'est dans l'un de ces gouffres que l'on retrouva le corps de Lucien Fougeres, un jeune berger venu de la banlieue parisienne, qui avait glissé depuis le belvédère situé 76 mètres plus haut, le long de la route. La rivière l'avait gardé plus de huit jours et ne l'avait rendu qu'après la décrue.


Elle reçoit, à la sortie du tunnel de la voie ferrée qui l'accompagne toujours, le Bief de la Ruine qui lui apporte en quelques centaines de mètres et au travers de cascades incessantes, les eaux issues du même lac souterrain. Lorsque le siphon est désamorcé ces cascades sont nues et apparaît le creux des joyaux bien nommé. Elle passe par le village des Planches en montagne (qui s'appela autrefois grange sous Malvaux et qu'un curé de la Chaux des Crotenay désignait vers 1750 sous le nom de pays des ours). Elle fait un saut impressionnant à la Langouette où subsistent les ruines d'une scierie brûlée et pour les amoureux de l'histoire, le souvenir du passage des prussiens en Février 1871. Enfin elle s'enfonce dans les gorges de la Saine qui vont la conduire à la plaine de trois mille pas où elle mêle ses eaux à celles de la Lemme sa grande sœur venue du Grandvaux. Pour bien peu de temps car l'Ain les avale rapidement. Elle termine son trajet dans la plaine des mille pas que les mannes de Vercingétorix doivent hanter.

C'est en effet ici que ce général se rendit à César qui l'emmena à Rome pour l'exhiber puis l'étrangler. Comment ne pas évoquer ici le nom d'André Berthier, l'inventeur du site "Alesia-Chaux des Crotenay", récemment décédé. A Constantine il avait rencontré le général Henri Martin, celui qui a donné son nom au fort des Rousses, et celui-ci enthousiasmé par la thèse qu'il étudiait, lui avait obtenu les moyens de prendre des photos aériennes des régions qu'auraient pu emprunter les armées romaines pour rejoindre Genève le plus rapidement et le plus sûrement possible.
Sans revenir sur l'affaire Alésia qui a fait l'objet de nombreuses publications, voici un texte tiré d'un article paru en 1976 et qui confirme l'opinion exprimée par J.B.Munnier au sujet des druides du Couliou et de la Chevry :
Mr. Berthier et sa petite équipe de volontaires sont en train de découvrir un des ensembles celtiques les plus étonnants que l'on connaisse en France…. Que sont ces étranges monuments à plate-forme, orientés vers le soleil levant, ces dispositifs à écoulement, dominés par un tumulus ? Ils pourraient être les témoins d'une religion à culte solaire, dans laquelle les pierres d'offrandes semblent jouer un rôle important. Qui dira pourquoi le cours supérieur se la Senne ( écrite encore, dans les documents, Sayne, Saine, ou Seine ) semble présider à une répartition intentionnelle de ces monuments ? Qui dira même si cette rivière de Senne (infranchissable au pied de la forteresse) n'a pas à entrer dans l'explication du nom des Séquanes ?

Les gorges de la Langouette. Elles se situent quelques mètres après la cascade du même nom.

C'est là que s'est précipité un groupe de uhlans le 28 janvier 1871. Les prussiens occupaient les Planches depuis deux jours, mon arrière grand-père, Narcisse Guyon, en compagnie de deux camarades, était allé les observer, et les "agacer".

Les soldats sont alors montés sur leurs chevaux et partirent dans leur direction en les menaçant. Les enfants passèrent alors de l'autre coté de la rivière où ils continuèrent à narguer leurs poursuivants. Ceux-ci se sont bien sûr précipités dans leur direction au galop, ignorant le précipice qui se trouvait face à eux, où ils disparurent avec leurs montures. Une carte postale ancienne rappelle ce "fait d'arme" sans citer le nom de mon arrière grand-père.

Voilà qui nous ramène à ce qu'écrivait J.B.Munnier en 1874. Et puisqu'on parle d'Alésia pourquoi ne pas poser une autre question ? Vercingétorix vaincu, César peut continuer sa route vers Genève. Il doit normalement prendre le chemin qu'il avait prévu , c'est à dire les Combes, le col du Gyps, Entre deux monts, la Chèvre, la vie de la serre , la Savine, et Saint Cergue. Il emmène ce qui lui reste de ses 80 000 légionnaires, ses prisonniers qu'il a donnés comme esclaves à ses hommes et Vercingétorix enchaîné.

Voilà bien du monde sur cette route.

Quelques semaines plus tôt les mandubiens et les cavaliers gaulois, évacués pour économiser la nourriture avaient déjà dû emprunter le col du gyps et peut être la vie du four.

René Jeunet, l'ancien secrétaire de mairie d'Entre deux monts, ne disait pas le Gyps mais Roncevaux. Prémonition ?

Voici , tel que l'a représenté André Berthier, l'itinéraire qu'avait prévu Jules César pour rejoindre Genève à partir d'Alésia.

Humeur !

Jean Monneret, administrateur de l'association Alésia, a adressé une lettre ouverte à Catherine Tasca, ministre de la culture, au sujet de l'autorisation des fouilles sur le site de Chaux des Crotenay. Cette lettre était publiée dans la Voix du Jura du 7 février 2002. La voici :

"En tant qu'administrateur de l'association Lemme et Saine d'intérêt archéologique, nous venons vous faire part de notre étonnement, notre incompréhension et notre indignation devant les refus répétés et absolument injustifiés du Comité supérieur de la recherche archéologique, et particulièrement de M. Reddé, d'autoriser les fouilles sur le site sus-cité.

Plusieurs de nos prédécesseurs, MM André Malraux et Jacques Duhamel notamment, avaient manifesté leur intérêt et donné des autorisations de sondage.

Le portrait-robot du professeur Berthier est aujourd'hui suffisamment divulgué et suffisamment clair, les preuves matérielles relevées en surface suffisamment évidentes, pour qu'aucune raison ne puisse justifier de ne pas poursuivre les recherches. Aucun élément n'est venu, à ce jour, infirmer l'hypothèse de André Berthier, alors que de récents ouvrages démontrent clairement l'impossibilité pour Alise et le Mont Auxois d'être l'Alésia de César.

Cette bataille d'Alésia, en 52 avant JC n'est pas un fait divers banal. Elle fait suite au serment de Bibracte, où les peuples de la Gaule se sont unis pour défendre leur culture, leur mode de vie et leur liberté. C'est l'acte de naissance de la France. Qu'on l'approuve ou qu'on le regrette, l'issue de ce siège a modifié l'histoire de la France et de l'Europe (Diodore de Sicile n'écrit-il pas d'Alésia qu'elle est "Foyer et métropole de toute la Celtique").

Nous pensons qu'un responsable de la recherche qui refuse de chercher, et qui, mieux, interdit à d'autres de le faire, n'est pas à sa place.

C'est de l'obscurantisme primaire !

Si ce refus vient de sa personne, nous vous demandons de le mettre à la retraite d'office pour faute professionnelle grave. Si vous couvrez son attitude, il est urgent de changer de comportement, car plus vous attendrez, plus la postérité vous couvrira de ridicule, à l'instar des ennemis de Copernic et Galilée !

Ce différend durant depuis bientôt 40 ans (découverte du site en 1963) nous osons espérer que la raison l'emportera, et que nous pourrons rendre un juste hommage à celui que l'histoire nous fait connaître comme le premier représentant élu de ce qui est aujourd'hui la France : Vercingétorix.

Recevez, Madame le Ministre, mes plus respectueuses salutations."


La Saine traverse donc trois villages : les deux Foncines et les Planches. Deux autres villages du canton partagent leurs eaux entre la Lemme et la Saine : la Chaux des Crotenay et Entre deux monts, lesquelles appartiennent d'ailleurs à la même paroisse. Foncine le haut et la Chaux des Crotenay ont chacune leur historien. Le père Doudier pour le premier, le docteur Chambeland pour le second. Les Planches ont leurs célébrités, les Monnier au début du XIXème siècle et Gaétan Colin à celui du XXème. Reste Entre deux monts qui comme Foncine le bas, n'a pas d'histoire depuis les années 1800. Il paraîtrait intéressant de comparer leur évolution au cours des soixante dernières années.

Ils sont semblables et différents. Pourquoi ?

Peut-être quelqu'un voudra t'il nous aider à mieux connaître comment ils sont passé de 1950 à 2000; pourquoi Entre deux monts est-il riche de ses bois ? pourquoi Foncine le bas n'a t'il pas réussi comme Foncine le haut à garder une certaine activité économique ? Qui nous aidera à répondre à ces questions ?

Les chapitres sur ces villages tentent de donner quelques points de repère et surtout posent beaucoup de questions.


La montagne pelée

Morillon, devant "chez la Marthe"

extrait du progrès du 19 juin 2005

Jadis, sous une pression démographique plus intense, tous les coteaux enherbés étaient livrés au bétail. Les chiches pelouses qui dominent la Doye, dépendaient d'une curieuse "grange" assise tout en haut du rocher, à plus de 1000 mètres d'altitude. Elle s'appelait évidemment "Sur la Doye".

On trouve la présence de Victor Fumey vers 1850, puis d'un certain Petetin. On y constate le décès de Josette Vuillaume en 1863. Six ans plus tard, un Sauvonnet y habite. Mais ce sont ses ultimes occupants, les Caille, qui resteront, pour l'éternité peut-être, attachés à "Sur la Doye".

Auguste, le patriarche né en 1840, y éleva les neuf enfants qu'il eut avec Adèle Chevassus, sa femme. Celle ci avait été institutrice mais la pratique de cette fonction était conditionnée par l'état de célibat. Lui, dans la tradition du "travail à la fenêtre", était cordonnier. Mais l'environnement, la proximité de la Suisse, ouvrait tant d'opportunités ...

Paradoxalement, l'approvisionnement en eau n'était pas sécurisé, à la ferme de "la source". Il y avait bien une citerne qu'on appelait le puits, mais souvent Adèle devait passer les "cabesses". Deux "seillots" pendant au bout de deux cordelettes, elles mêmes fixées à un bâton passé sur les épaules, permettait de remonter l'eau nécessaire.

"Sur la Doye" repose aujourd'hui au coeur d'une solitude quasi sépulcrale.


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